Prières et offices

Annonciation (25 mars)

 

TROPAIRE
KONDAKION

STICHÈRES DU LUCERNAIRE DES VÊPRES
À LA LITURGIE DE LA FÊTE :
    ANTIENNES
    ENTRÉE ET PROKIMENON
    ÉPÎTRE ET ALLÉLUIA
    ÉVANGILE
    MÉGALINAIRE ET COMMUNION
MÉDITATION SUR LA FÊTE
    NOTES

 

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TROPAIRE
(Ton 4)

Aujourd’hui c’est l’aurore de notre salut, où se manifeste le mystère éternel : le Fils de Dieu devient fils de la Vierge et Gabriel annonce cette grâce. Avec l'Ange disons donc à la Mère de Dieu : Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.

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KONDAKION
(Ton 8)

Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d'action de grâce. De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée.

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STICHÈRES DU LUCERNAIRE
DES VÊPRES (Ton 6)

Te découvrant l'éternel dessein, ô Vierge, Gabriel se tint devant toi et te salua en disant : Terre sans semailles, réjouis-toi, buisson qui brûles sans être consumé, abîme insondable au regard ; réjouis-toi, viaduc menant de terre jusqu'au ciel, échelle que Jacob a contemplée, vase divin contenant la manne des cieux ; réjouis-toi qui nous libères de la malédiction, espérance d'Adam et son relèvement ; le Seigneur est avec toi.

La Vierge pure dit à l'Archange de Dieu : Tu m'apparais sous les traits d'un mortel et tes paroles dépassent la raison humaine. Tu dis que le Seigneur est avec moi et qu'il habitera dans mon sein, mais comment deviendrai-je, dis-le-moi, le séjour de l'Infini, le temple saint du Seigneur qui siège sur le trône des Chérubins ? Comment cela se fera-t-il, puisque le mariage m'est inconnu, comment donc enfanterai-je un enfant ?

L'Archange lui répondit : Lorsque Dieu le veut ainsi, les lois de la nature sont renversées, il opère des prodiges surhumains ; cois-moi, je dis la vérité, Vierge toute sainte et immaculée. Alors la Vierge s'écrira : Qu'il me soit fait selon ta parole à présent, j'enfanterai le Dieu transcendant, de ma chair s'incarnera le seul Tout-puissant pour ramener les hommes à leur ancienne dignité par la fusion de sa divinité et de notre humanité.

(Ton 1) Le sixième mois, le chef des armées célestes fut envoyé vers toi,Vierge pure, pour te faire connaître la parole du salut et te dire également : Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu enfanteras le Fils engendré par le Père avant les siècles : c'est lui qui sauveras son peuple de ses fautes.

Le sixième mois, du ciel fut envoyé l'Archange Gabriel dans une ville de Galilée, Nazareth, porter à la Vierge la bonne nouvelle de la joie ; et, s'approchant d'elle, il s'écria, lui disant : Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; réjouis-toi, porteuse de la nature infinie, car ton sein renferme celui que les cieux mêmes ne sauraient contenir ; réjouis-toi, Vierge bénie par qui Adam est rappelé au Paradis, Ève, délivrée de ses liens, le monde, comblée de joie et le genre humain, transporté d'allégresse.

Gloire... Maintenant...

Du ciel fut envoyé l'Archange Gabriel pour annoncer à la Vierge sa conception ; en route vers Nazareth, il méditait sur la merveille étonnante : Comment ! le Très-Haut, l'Infini, va naître d'une Vierge ! Celui qui a pour trône le ciel, et pour escabeau la terre, va trouver place dans le sein d'une femme ! Celui que les Chérubins à six ailes et les Séraphins aux yeux innombrables n'osent regarder accepte de prendre chair en elle par sa seule parole ! Voici qu'est présent le Verbe de Dieu. Pourquoi hésiter au lieu de dire à la Vierge : Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; réjouis-toi, Vierge pure, Épouse inépousée ; réjouis-toi, ô Mère de la Vie, car le fruit de ton sein est bénie.

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À LA LITURGIE DE LA FÊTE :

ANTIENNES

PREMIÈRE ANTIENNE (Ps 71,1, 3 ; 95,2 ; 131,11)

Ô Dieu, donne au roi ton jugement,
au fils du roi ta justice.

Refrain : Par les prières de la Mère de Dieu,
ô Sauveur, sauve-nous.

Montagnes, apportez la paix au peuple
et vous, collines, la justice. (Refrain)

Annoncez jour après jour le salut de notre Dieu. (Refrain)

C'est le fruit de tes entrailles
que je mettrai sur le trône fait pour toi. (Refrain)

Gloire au Père... Maintenant... (Refrain)

DEUXIÈME ANTIENNE (Ps 71,6 ; 45,5 ; 49,3 ; 71,7)

Il descendra comme la pluie sur la toison,
comme l'ondée qui arrose la terre.

Refrain : Sauve-nous, ô Fils de Dieu,,
nous qui te chantons, alléluia.

Ses flots réjouissent la ville de Dieu
le Très-Haut sanctifie le lieu de son séjour. (Refrain)

Qu'il vienne, notre Dieu, et rompe le silence. (Refrain)

En ses jours, justice fleurira
et la grande paix jusqu'à la fin des lunes. (Refrain)

Gloire au Père... Maintenant...

Fils unique et Verbe de Dieu...

TROISIÈME ANTIENNE (Ps 71,17-19)

Que son Nom soit béni dans les siècles,
qu'il dure comme l'éclat du soleil.

Refrain : (Le Tropaire)

Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël,
qui seul fait des merveilles. (Refrain)

Béni soit à jamais son Nom de gloire,
dans les siècles des siècles. (Refrain)

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ENTRÉE ET PROKIMENON

CHANT D'ENTRÉE

Annoncez jour après jour le salut de notre Dieu.

PROKIMENON (Ps 95,1-2)

Annoncez jour après jour le salut de notre Dieu.
Verset : Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur par toute la terre.

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ÉPÎTRE ET ALLÉLUIA

ÉPÎTRE (Hébreux 2, 11-18)

Frères, le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C'est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères, quand il dit : J'annoncerai ton nom à mes frères. Je te chanterai au milieu de l'assemblée. Et encore : Pour moi j'aurai confiance en lui. Et encore : Nous voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés.  Puis donc que les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui aussi y participa pareillement afin de réduire à l'impuissance, par sa mort, celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable, et d'affranchir tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort. Car ce n'est certes pas des anges qu'il se charge, mais c'est de la descendance d'Abraham qu'il se charge. En conséquence, il a dû devenir en tout semblable à ses frères, afin de devenir dans leurs rapports avec Dieu un grand prêtre miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. Car du fait qu'il a lui-même souffert par l'épreuve, il est capable de venir en aide à ceux qui sont éprouvés.

ALLÉLUIA (Ps 76,6 ; 71,17)

Il descendra comme la pluie sur la toison,
comme l'ondée qui arrose la terre.

Verset : Que son Nom soit béni dans les siècles,
qu'il dure comme l'éclat du soleil.

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ÉVANGILE
(Luc 1, 24-38)

Quelque temps après, sa femme Élisabeth conçut, et elle se tenait cachée cinq mois durant. « Voilà donc, disait-elle, ce qu'a fait pour moi le Seigneur, au temps où il lui a plu d'enlever mon opprobre parmi les hommes ! »   Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. » A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation. Et l'ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin. » Mais Marie dit à l'ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile ; car rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! » Et l'ange la quitta.

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MÉGALINAIRE ET COMMUNION

MÉGALINAIRE

Annoncez sur la terre une grande joie
et chantez dans les cieux, célébrez la gloire de Dieu.

Que de l'arche vivante de Dieu
aucune main profane n'ose s'approchez,
mais que nos lèvres fidèlement
ne se lassent de chanter
pour la Mère de Dieu
l'angélique salutation
dans l'allégresse lui craint :
Pleine de grâce, réjouis-toi,
le Seigneur est avec toi.

CHANT DE COMMUNION (Ps 131,13)

Le Seigneur a fait choix de Sion,
il en a fait le lieu de son séjour. Alléluia.

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MÉDITATION SUR LA FÊTE
AVEC LE PÈRE LEV GILLET

La plus grande des fêtes qui se rencontre en cette période  de l’année [le Carême] est assurément la fête de l’Annonciation de la maternité divine faite par l’ange Gabriel à la Théotokos, la très sainte Vierge Marie [1]. Une phrase des chants de matines résume toute la signification de cette fête : " Le mystère éternel est révélé aujourd’hui ; le Fils de Dieu devient Fils de l’homme… ". L’Épître aux Hébreux, lue à la liturgie (2, 11-18), insiste sur ce que, du fait de l’Incarnation, " le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ". L’Évangile (Lc 1, 24-38) relate la révélation que Gabriel, à Nazareth, fit à Marie. La réaction de Marie, " comment cela se fera-t-il ?  ", N’est pas l’expression d’un doute, et en cela elle diffère de la réaction de Zacharie, lorsque la naissance de Jean lui fut prédite. Marie pose simplement une question respectueuse ; et, quand l’ange explique que le Saint-Esprit descendra sur elle et la couvrira de son ombre, Marie répond, avec l’humilité et l’obéissance qui caractérisent toute sa personne : " Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ".

La fête de l’Annonciation a en quelque sorte deux faces. L’une d’elles est tournée vers la Très Sainte Mère de Dieu. Elle concerne sa gloire et notre piété envers Marie. La déclaration de cette gloire et l’expression de cette piété trouvent leur forme parfaite dans la première phrase du message de l’ange : " Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ". Nous ne pouvons mieux nous adresser à la Sainte Vierge qu’en répétant cette phrase avec vénération et tendresse. L’autre face du mystère de l’Annonciation est tournée vers les hommes. Dans la vie de tout chrétien, il doit y avoir des Annonciations divines, des moments où Dieu nous fait connaître sa volonté et son dessein à notre égard. Mais toutes ces Annonciations doivent s’unir et se fondre dans une Annonciation essentielle : l’Annonce que Jésus peut naître en nous, peut naître de nous – non point dans le sens où il fut conçu et mis au monde par la Vierge Marie, car il s’agit là d’un miracle unique et inégalable, mais dans le sens d’une prise de possession toute spirituelle et en même temps très réelle de notre personne par le Sauveur. Et puis rappelons-nous que toute Annonciation authentique est aussitôt suivie d’une Visitation : la faveur divine étendue sur nous doit immédiatement provoquer de notre part une démarche, une parole ou un acte de charité envers nos frères. Voilà pourquoi l’évangile des matines de l’Annonciation est le récit de la visite faite par Marie à Élisabeth. La Mère de Dieu, aussitôt après son entretien avec Gabriel, va porter la grâce à sa cousine et faire rayonner cette grâce sur Élisabeth et Jean.

NOTE

[1] C’est le Concile de Tolède, en 656, qui mentionne pour la première fois la fête de l’Annonciation. Le Concile in Trullo, en 692, parle de l’Annonciation comme d’une fête célébrée en Carême. Il semble probable que, si la solennité du 25 mars, a été fixée au VIIe siècle, les origines en remontent plus haut. Dans la première des notes du chapitre III de cet ouvrage, nous avons parlé de la manière dont les fêtes de Noël et de l’Annonciation ont été historiquement reliées l’une à l’autre. Si la fête du 25 mars tombe le vendredi-Saint, la mémoire de l’Annonciation est transférée au dimanche même de Pâques.

Extrait du livre L'An de grâce du Seigneur,
signé "Un moine de l'Église d'Orient",
Éditions AN-NOUR (Liban) ;
Éditions du Cerf, 1988.

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Dernière modification: 
Jeudi 21 juillet 2022