Prières et offices

Acathistes et Canons

Icône de la Protection de la Mère de Dieu

Icône de la Protection
de la Mère de Dieu

Les Acathistes et les Canons
dans la liturgie et la prière orthodoxes
par Paul Ladouceur

« Loué soit Dieu pour Tout » : Acathiste d’Action de Grâces
Acathiste et Prières à la Sainte Trinité 
Acathiste au Saint Esprit
Acathiste à la Protection de la Mère de Dieu
Acathiste du Buisson Ardent
Samedi de l'Acathiste à la Mère de Dieu
Canon de Repentance (Kanon Pokajanen)
Canon de Préparation à la Communion
Canon pour les Malades
Acathiste et Prières à Tous les Saints
Acathiste pour le Repos des Défunts (1)
Acathiste pour les Défunts (2)

Les Acathistes et les Canons
dans la liturgie et la prière orthodoxes

par Paul Ladouceur

Les acathistes et les canons sont deux formes typiques de la liturgie et de la prière de l’Église orthodoxe. Les acathistes sont généralement des compositions de louange, adressées le plus souvent au Christ, à la Mère de Dieu ou à un saint. Il existe un grand nombre d’acathistes, mais un seul figure officiellement dans la liturgie de l’Église byzantine : L’Acathiste à la Mère de Dieu. Cette hymne magnifique est chantée aux matines du samedi de la cinquième semaine du Grand Carême, qu’on appelle couramment le « Samedi de l’Acathiste ». Dans la tradition grecque, cet acathiste est également chanté en quatre parties les vendredis soirs pendant le Carême. Souvent, les acathistes font partie de la piété communautaire d’une paroisse ou d’un monastère. On peut célébrer un acathiste, par exemple, avant la liturgie dominicale, ou comme supplément aux offices d’une fête particulière ou d’un saint que l’on vénère beaucoup. Le mot « acathiste » signifie qu’on ne s’assied pas, mais qu’on doit rester débout (contrairement aux « cathismes », divisions du Psautier, où l’on peut s’asseoir pendant la récitation des psaumes).

 

L’Acathiste à la Mère de Dieu sert de modèle général pour la création d’autres acathistes, bien que la forme des acathistes n’ait rien de fixe. Généralement, les acathistes sont divisés en kondakia et iki (sing. ikos), souvent douze de chaque. Les kondakia se présentent le plus souvent comme de courtes narrations qui se terminent par la proclamation joyeuse : « Alléluia », ou encore par un triple « Alléluia ». Après une brève introduction, les iki sont constitués très souvent d’une énumération de motifs de joie chez la personne à qui l’acathiste est dédié, motifs qui se caractérisent par l’expression « Réjouis-toi… », ou par une autre formule qui devient un refrain à la fin de chaque ikos.

Le canon est une hymne liturgique très répandue que l’on retrouve notamment aux matines et dans un certain nombre d’offices sacramentels et de prières pour diverses occasions, comme la pannychide (office pour les défunts) ou encore les molébènes (offices d’actions de grâces). D’origine ancienne, le canon a connu une évolution complexe au fil des siècles et les canons actuels sont en fait des compositions simplifiées par rapport aux canons anciens. Le canon actuel est divisé en neuf odes, dont la deuxième est généralement omise. Ils sont composés d’un hirmos, le plus souvent chanté, d’un certain nombre de tropaires, et ils se terminent par un théotokion (chant à la Mère de Dieu). À l’origine les tropaires étaient intercalés entre les versets de neuf odes bibliques, mais de nos jours, on ne chante plus les odes scripturaires que pendant Grand Carême. L’hirmos évoque souvent l’ode biblique correspondante. Les matines peuvent comprendre jusqu’à quatre canons. Le plus long canon intégré à la liturgie est le Grand Canon de saint André de Crète, lu ou chanté en quatre parties pendant la première semaine du Grand Carême et repris en entier le jeudi de la cinquième semaine. On utilise aussi le mot « canon » pour désigner d’autres textes liturgiques, par exemple le canon eucharistique (anaphore) de la Divine Liturgie.


« Loué soit Dieu pour Tout »

Acathiste d’Action de Grâces

Acathiste du métropolite Triphon (Turkestanov) (1861-1934). Issu d’une famille noble et profondément croyante, le futur métropolite, le prince Boris, devint novice au poustina d’Optino, à vingt-trois ans. En 1888, il fut tonsuré et reçut le nom du martyr Triphon. En 1901, l’archimandrite Triphon fut consacré évêque de Dmitrov, vicaire de l’éparchie de Moscou. L’acathiste d’action de grâces « Loué soit Dieu pour tout », merveilleux hymne d’amour au Seigneur, fut écrit dans les années postrévolutionnaires, alors que l’Église russe commença l’ascension de son Golgotha.

Kondakion 1

Roi éternel des siècles qui par la force de ta Providence salvatrice tiens dans ta main toutes les voies de la vie de l’homme, nous te louons pour tes bienfaits révélés et cachés, pour la vie terrestre et pour la joie céleste du Royaume à venir. Répands désormais avec largesse tes bénédictions sur nous qui te chantons :

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Ikos 1

Je suis venu au monde faible enfant sans défense, mais ton ange a étendu ses ailes lumineuses, protégeant mon berceau. Depuis, ton amour illumine tous mes chemins, me conduisant merveilleusement vers la vie éternelle. Ainsi les dons généreux de ta Providence apparaissent depuis le premier jour et jusqu’à présent. Je te rends grâce et je t’invoque avec tous ceux qui te connaissent.

Loué sois-tu qui m’as appelé à la vie,

Loué sois-tu qui m’offres la beauté de l’univers,

Loué sois-tu qui étends devant nous le ciel et la terre,
livre éternel de sagesse,

Loué sois-tu pour ton Éternité à travers
ce monde passager.

Loué sois-tu pour tes bienfaits cachés et révélés,

Loué sois-tu pour chaque soupir de ma tristesse,

Loué sois-tu pour chaque pas de ma vie,
pour chaque instant de joie,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 2

Seigneur, qu’il est bon d’habiter ta maison : le vent embaume, les montagnes s’élèvent vers le ciel, les eaux comme des miroirs infinis reflètent l’or des astres et la légèreté des nuages. La nature entière murmure en secret, toute emplie de tendresse. Sa splendeur éphémère éveille en nous le désir de la patrie éternelle où la beauté ne passe pas. Les bêtes des champs et les oiseaux portent le sceau de ton amour. Notre mère la terre bénie chante : Alléluia !

Ikos 2

Tu m’as mené en cette vie comme dans un paradis enchanteur. Nous avons vu l’azur du ciel, coupe d’un bleu profond, dans lequel chantent les oiseaux, nous avons entendu le bruit apaisant de la forêt et la musique argentée des eaux, nous avons goûté la saveur des fruits et le parfum du miel. Comme il fait bon vivre sur la terre, quelle joie d’être invités chez toi.

Loué sois-tu pour la fête de la vie,

Loué sois-tu pour le parfum de la rose et du muguet,

Loué sois-tu pour la douce multitude
 des baies et des fruits,

Loué sois-tu pour le rayonnement précieux
de la rosée du matin,

Loué sois-tu pour le lumineux sourire de l’éveil,

Loué sois-tu pour la vie terrestre,
prémisse de la vie éternelle,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 3

Doux souffle du parfum, tendresse des couleurs : chaque fleur est emplie de la force de ton Esprit Saint, beauté de l’Immense dans le petit. Gloire et honneur au Dieu Créateur de Vie, qui déploie les prairies comme un tapis fleuri, qui couronne les champs d’épis dorés et de bleuets azurés, et donne à l’âme la joie de la contemplation. Réjouissez-vous et chantez-lui : Alléluia !

Ikos 3

Que tu es magnifique dans l’œuvre du printemps, quand toute la Création ressuscite et de mille voix t’invoque dans la joie : tu es la Source de la Vie, tu es le Vainqueur de la mort. Le rossignol chante au clair de lune dans les vallées et les forêts aux vêtements de noces immaculés. La terre entière est ta fiancée ; elle attend l’immortel Époux. Si tu vêts ainsi l’herbe elle-même, combien plus nous transfigureras tu dans le monde à venir de la résurrection, comme nos corps seront radieux, et nos âmes lumineuses !

Loué sois-tu qui fais surgir des profondeurs de la terre
les multiples couleurs, goûts et arômes,

Loué sois-tu pour l’amitié et la tendresse de la nature,

Loué sois-tu de nous avoir entouré de tes mille créations,

Loué sois-tu pour la profondeur de ta sagesse imprimée
dans le monde entier,

Loué sois-tu, toi dont je vénère avec crainte
la marque invisible des pas,

Loué sois-tu qui allumes déjà la vive lumière
de la vie éternelle,

Loué sois-tu pour l’espérance de la beauté idéale
et impérissable de l’univers,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 4

Tu combles en abondance ceux qui pensent à toi, vivifiante est ta Parole, plus douce que l’huile et qu’un rayon de miel est ta conversation. Te prier élève et vivifie : de quel frémissement s’emplit le cœur, et que la nature et toute la vie sont alors resplendissantes de majesté et de sagesse ! Où tu n’es pas : néant. Là où tu es : richesse de l’âme, d’où s’épanche d’un flot joyeux le chant : Alléluia !

Ikos 4

Au coucher du soleil, quand la terre est couronnée du sommeil nocturne et du silence du jour qui s’éteint, je reconnais ton palais dans l’icône des tentes rayonnantes et des porches nuageux de l’aube. Feu et pourpre, or et azur prophétisent l’ineffable beauté de tes demeures et appellent solennellement : Allons vers le Père !

Loué sois-tu aux heures calmes du soir,

Loué sois-tu qui offres au monde le grand repos,

Loué sois-tu pour les derniers rayons du soleil couchant,

Loué sois-tu pour le repos du sommeil bienheureux,

Loué sois-tu pour ta bonté dans les ténèbres,
lorsque le monde est loin de toi,

Loué sois-tu pour les supplications ferventes
des âmes émus dans la prière,

Loué sois-tu pour la promesse du réveil
dans la joie du jour éternel et sans fin.

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 5

Les tempêtes quotidiennes n’effrayent pas celui qui garde en son cœur ton feu comme une lampe. Autour de lui, obscurité, horreur et hurlements du vent, mais en son âme, silence et lumière : le Christ est présent ! Et son cœur chante : Alléluia !

Ikos 5

Je vois ton ciel étincelant d’étoiles. Oh, comme tu es riche, et combien lumineux ! L’éternité me regarde par les rayons des astres lointains, je suis si faible et misérable, mais le Seigneur est avec moi, sa main aimante me protège partout.

Loué sois-tu pour tes soins incessants envers moi,

Loué sois-tu pour les rencontres providentielles,

Loué sois-tu pour l’amour de mes proches,
le dévouement de mes amis,

Loué sois-tu pour la douceur des animaux qui me servent,

Loué sois-tu pour les instants lumineux de ma vie,

Loué sois-tu pour les claires joies du cœur,

Loué sois-tu pour le bonheur de vivre,
d’agir et de contempler,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 6

Que tu es grand et proche dans le mouvement puissant des orages, que ton bras puissant est visible dans les zébrures éblouissantes des éclairs, merveilleuse est ta grandeur. Voix du Seigneur de par les champs et le bruit des forêts, voix du Seigneur dans la naissance du tonnerre et de la pluie, voix du Seigneur dans les eaux nombreuses. Gloire à toi dans le fracas des montagnes ! Tu secoues la terre ainsi qu’un vêtement, tu insuffles jusqu’au ciel les vagues marines. Gloire à toi, qui soumets la superbe de l’homme et lui inspires ce cri de pénitence : Alléluia !

Ikos 6

Quand l’éclair a illuminé le palais du festin, les feux des flambeaux eux-mêmes semblent pitoyables. Ainsi m’ont semblé fades, sombres et illusoires les moments de joie les plus intenses de ma vie après que ta lumière fulgurante a brillée dans mon cœur. Mon âme s’élance à ta suite.

Loué sois-tu, lisière ultime du rêve
le plus élevé de l’homme,

Loué sois-tu pour notre soif insatiable
de communion avec toi,

Loué sois-tu qui nous insuffles
l’insatisfaction du terrestre,

Loué sois-tu qui nous revêts des fins rayons de ta lumière,

Loué sois-tu qui écrases le pouvoir des esprits
des ténèbres, qui condamnes tout mal à être détruit,

Loué sois-tu pour tes révélations,
pour le bonheur de te sentir et de vivre avec toi,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 7

Dans la symphonie admirable des sons, ta voix se fait entendre. Tu nous révèles le seuil du monde à venir et la mélodie des chants dans des tons harmonieux, dans la hauteur des beautés musicales, dans l’éclat de la création artistique. En vérité, tout élève l’âme vers toi d’un appel puissant et magnifique, qui pousse à chanter avec exaltation : Alléluia !

Ikos 7

Par l’effusion de ton Saint Esprit, tu illumines la pensée des peintres, des poètes et des génies de la science. Par la force de ton intelligence parfaite, ils accèdent à tes lois de manière prophétique, nous ouvrant l’abîme de ta sagesse créatrice. Leurs travaux parlent de toi involontairement ; comme tu es grand dans tes œuvres, comme tu es grand dans l’homme !

Loué sois-tu qui nous manifestes ta force mystérieuse
dans les lois de l’univers,

Loué sois-tu, toute la nature est pleine des lois de ta Vie,

Loué sois-tu pour tout ce que tu nous révèles
dans ta bonté,

Loué sois-tu pour tout ce que dans ta sagesse, tu as caché,

Loué sois-tu pour le génie de l’esprit humain,

Loué sois-tu pour la force vivifiante du travail,

Loué sois-tu pour les langues de feu de l’inspiration,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 8

Comme tu es proche aux jours de maladie, tu visités toi-même les malades, toi-même, tu te penches sur la couche du souffrant, et son cœur converse avec toi. Tu illumines l’âme de paix aux moments de durs chagrins et souffrances. Tu envoies une aide inespérée. Tu consoles, tu éprouves et sauves l’amour : nous te chantons : Alléluia !

Ikos 8

Dans mon enfance, quand je t’ai appelé consciemment pour la première fois, tu as exaucé ma prière, et tu as couvert mon âme d’une paix fervente. Alors, je compris : tu es bon ; heureux ceux qui accourent vers toi. Je me mis à t’appeler sans cesse, et aujourd’hui, je t’appelle :

Loué sois-tu qui satisfais mes désirs dans le bien,

Loué sois-tu qui veilles sur moi nuit et jour;

Loué sois-tu qui guéris de la tristesse et de la privation
grâce à l’écoulement du temps salutaire,

Loué sois-tu, en toi il n’est pas de perte désespérée,
tu donnes à tous la vie éternelle,

Loué sois-tu qui as rendu éternel ce qui est bon et grand,
et nous as promis la rencontre désirée avec les morts,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 9

Pourquoi la nature sourit-elle les jours de fête ? D’où vient alors l’atmosphère merveilleuse qui se répand dans mon cœur, et qu’on ne peut comparer à rien de terrestre ; d’où vient que l’air même de l’autel et de l’église deviennent porteurs de lumière ? C’est le souffle de ta grâce, c’est le reflet de la lumière du thabor ; alors le ciel et la terre chantent : Alléluia !

Ikos 9

Lorsque tu m’as inspiré de servir mes frères, et que tu as empli mon âme d’humilité, l’un de tes innombrables rayons est tombé sur mon cœur, et il est devenu incandescent, comme le fer dans le feu. J’ai vu ta Face mystérieuse, insaisissable.

Loué sois-tu qui transfigures notre vie
par les actes d’amour,

Loué sois-tu qui imprimes ton indicible douceur
dans chacun de tes commandements,

Loué sois-tu qui habites manifestement là
où embaume la miséricorde,

Loué sois-tu qui permets le malheur et la peine pour que
nous soyons sensibles à la souffrance de l’autre,

Loué sois-tu qui mets le Bien au-dessus de tout,

Loué sois-tu qui accueille l’élan d’amour
du cœur de l’homme,

Loué sois-tu qui élèves l’amour au-delà
du terrestre et du céleste,

Loué sois-tu ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 10

On ne peut restaurer ce qui a été réduit en poussière, mais toi, tu relèves ceux dont la conscience a été brisée. Tu rends aux âmes leur beauté première, qu’elles avaient désespérément perdue. À tes yeux, rien n’est irrémédiable. Tu es tout Amour. Tu es Créateur et Rédempteur. Nous te louons par ce chant : Alléluia !

Ikos 10

Mon Dieu, toi qui connais la chute de l’ange orgueilleux, sauve-moi par la force de ta grâce, ne permets pas que je m’éloigne de toi, ne permets pas que je doute de toi. Aiguise mon ouïe, pour qu’à chaque instant de ma vie j’entende ta voix mystérieuse et que je t’appelle, toi qui es partout présent.

Loué sois-tu pour les concours de circonstances
prévus par ta Providence,

Loué sois-tu pour les pressentiments accordés
par ta grâce,

Loué sois-tu pour les commandements de ta voix cachée,

Loué sois-tu pour les révélations dans les songes
et dans le monde réel,

Loué sois-tu qui brises nos pensées inutiles,

Loué sois-tu qui nous purifies par les souffrances
de la fournaise des passions,

Loué sois-tu qui soumets l’orgueil de notre cœur
en nous sauvant,

Loué sois-tu ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 11

À travers la chaîne glacée du temps, je sens la chaleur de ta respiration divine, et les pulsations de ton sang. Une partie du temps s’est écoulée, tu es déjà proche, je vois ta Croix, elle est pour moi. Mon âme est collée à la poussière devant ta Croix : là est l’œuvre de l’amour et du salut et la louange ne cesse pas : Alléluia !

Ikos 11

Heureux celui qui, dans ton Royaume goûtera à ton festin, mais tu me donnes de communier dès ici-bas à cette béatitude. Combien de fois m’as tu offert ton Corps et ton Sang de ta main divine, et moi, pécheur, j’ai pris les saints Dons, et j’ai senti ton amour, ineffable, extraordinaire.

Loué sois-tu pour la force mystérieuse,
vivifiante de la grâce,

Loué sois-tu qui ériges ton Église,
asile paisible pour le monde tourmenté,

Loué sois-tu qui rends aux pénitents
la pureté du lys immaculé,

Loué sois-tu abîme inépuisable de miséricorde,

Loué sois-tu pour le calice de la vie,
pour le pain de la joie éternelle,

Loué sois-tu qui nous élèves au ciel,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 12

J’ai vu de nombreuses fois le reflet de ta gloire sur le visage de défunts. De quelle beauté non terrestre et de quelle joie ils étaient illuminés, leurs traits étaient comme immatériels, soulagés, c’était l’œuvre de la paix, du bonheur reçu ; ils appelaient en silence vers toi. À l’heure de ma mort, illumine mon âme qui t’appelle : Alléluia !

Ikos 12

Qu’est donc ma louange devant toi ? Je n’ai pas entendu le chant des Chérubins, c’est là l’apanage des âmes élevées, mais je sais de quelle manière te loue la nature. J’ai contemplé en hiver au clair de lune toute la terre te priant silencieusement, revêtue de sa blanche chasuble, scintillant de neige adamantine. J’ai vu le soleil levant se réjouir à cause de toi, et les chœurs des oiseaux sonnaient ta louange. J’ai entendu la forêt chuchoter mystérieusement à ton propos, j’ai entendu chanter les vents, murmurer les eaux, et les chœurs des astres te rendaient témoignage de leurs mouvements harmonieux dans l’espace infini. Qu’est donc ma louange ! La nature est obéissante, et moi je ne le suis pas. Tant que je vis, je vois ton amour, je veux te rendre grâces, te prier et t’invoquer :

Loué sois-tu qui nous montres la lumière,

Loué sois-tu qui nous aimes d’un amour profond,
divin, sans mesure,

Loué sois-tu qui nous enveloppes de la lumière
de la foule des anges et des saints;

Loué sois-tu, Père très-saint,
qui nous enseignes ton Royaume,

Loué sois-tu, par le rachat de ton Fils,
tu nous ouvres le chemin du salut,

Loué sois-tu, Esprit Saint, Soleil Créateur de Vie
du Royaume à venir,

Loué sois-tu pour tout, ô trinité divine, très Bonne,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 13

Trinité toute Bonne et Vivifiante, reçois cette louange pour ta miséricorde infinie et rends nous dignes de tes bienfaits. Ainsi, faisant fructifier les talents que tu nous as confiés, nous entrerons dans la joie éternelle de notre Dieu avec ce chant de victoire : Alléluia ! (3 fois)

(Puis de nouveau)

Ikos 1

Je suis venu au monde faible enfant sans défense, mais ton Ange a étendu ses ailes lumineuses, protégeant mon berceau. Depuis, ton Amour illumine tous mes chemins, me conduisant merveilleusement vers la vie éternelle. Ainsi les dons généreux de ta Providence apparaissent depuis le premier jour et jusqu’à présent. Je te rends grâce et je t’invoque avec tous ceux qui te connaissent :

Loué sois-tu qui m’as appelé à la vie,

Loué sois-tu qui m’offres la beauté de l’univers,

Loué sois-tu qui étends devant nous le ciel et la terre,
livre éternel de sagesse,

Loué sois-tu pour ton éternité à travers
ce monde passager.

Loué sois-tu pour tes bienfaits cachés et révélés,

Loué sois-tu pour chaque soupir de ma tristesse,

Loué sois-tu pour chaque pas de ma vie,
pour chaque instant de joie,

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Kondakion 1

Roi éternel des siècles qui par la force de ta Providence salvatrice tiens dans ta main toutes les voies de la vie de l’homme, nous te louons pour tes bienfaits révélés et cachés, pour la vie terrestre et pour la joie céleste du Royaume à venir. Répands désormais avec largesse tes bénédictions sur nous qui te chantons :

Loué sois-tu, ô Dieu, pour les siècles !

Trad. Myriam d’Avezac de Castéra,
Association Passerelles, 2006.


Acathiste et Prières
à la Sainte Trinité 

Kondakion 1

Éternel Roi des siècles, Seigneur de l’univers, Auteur de toute création visible et invisible, Dieu que nous glorifions en la sainte Trinité, devant qui fléchit tout genou au ciel, sur terre et aux enfers, nous les baptisés en ton nom très-saint, malgré notre indignité, nous osons t’offrir ce chant de louange ; toi notre créateur, notre providence et notre juge, écoute l’appel de tes serviteurs, n’éloigne pas de nous ta miséricorde, afin que du fond de l’âme nous puissions te chanter :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Ikos 1

Les Anges, les Archanges, les Vertus, les Principautés, les Trônes, les Dominations, qui se tiennent devant le trône même de ta gloire, ne peuvent soutenir l’intensité de ta perfection ; les Chérubins aux multiples yeux et les Séraphins aux six ailes, se couvrant le visage, seulement se disent l’un à l’autre avec amour et tremblement : « Saint, saint, saint le Seigneur Sabaoth ». Quant à nous qui ne sommes que cendre et rebut, combien plus il nous faudrait garder le silence, mais devant telle tendresse de Dieu qui nous a créés puis rachetés en versant son sang pour nous, afin de ne pas paraître oublieux et ingrats, nous voulons imiter la céleste doxologie en clamant avec amour et foi :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, inexprimable sommet de perfection, insondable océan des mystères divins, saint es-tu notre Dieu, partout présent et remplissant tout, unique et le même, hier, aujourd’hui et à jamais.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu tout-puissant, qui appelles à l’être du néant, qui fais descendre aux enfers et en fais remonter, saint es-tu notre Dieu, qui sondes les cœurs et les reins, qui sais le nombre des étoiles et qui appelles chacune par son nom.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, dont toutes les voies sont vérité, dont les jugements sont droits et précieux, saint es-tu notre Dieu, qui fais miséricorde et rétribues d’âge en âge.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 2

Te voyant là-haut sur le trône élevé, Isaïe s’est écrié : « Malheureux que je suis, moi un homme aux lèvres souillées, j’ai vu de mes yeux le Seigneur Sabaoth. » Mais, lorsqu’une braise ardente portée par l’ange s’approcha de ses lèvres, purement il te loua, Père, Fils et Saint Esprit, unique Dieu. Brûle donc, ô très-sainte Trinité, au feu de ta divinité les ronces de nos nombreuses fautes, pour que d’un cœur pur nous puissions te chanter : Alléluia !

Ikos 2

Cherchant à saisir l’insaisissable Intelligence, le grand prophète Moïse s’écria : « Montre-moi ta face, pour que je puisse te contempler. » Mais tu lui répondis : «C’est de dos que tu me verras, car mon visage ne te sera pas montré : l’homme ne peut voir ma face et rester vivant. » Quant à nous, malgré notre indignité, tu as daigné te montrer à nous sous le visage de ton unique Fils ; aussi dans l’action de grâces, nous te chantons :

Saint, saint, saint, es-tu, Seigneur notre Dieu, qui fais brûler la flamme d’amour dans les Séraphins, Sagesse qui sans cesse illumines les Chérubins, saint es-tu notre Dieu, Roi très-haut des Trônes divins et Seigneur véritable des célestes Dominations.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, invincible force des Puissances d’en-haut et pouvoir élevé des célestes Vertus, saint es-tu notre Dieu, joyeuse nouvelle annoncée par les Archanges, message que les Anges ne peuvent taire à jamais.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, suprême principe des mystiques Principautés et puissant vainqueur de tous les autres ordres célestes déchus, saint es-tu notre Dieu, qui seul possèdes l’immortalité et qui habites l’inaccessible clarté avec tes élus, car tu t’entretiens face à face avec tes amis.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 3

Toi qui maintiens l’univers par la force de ton ineffable puissance, qui par la parole de ton inaccessible sagesse le construis, qui par le souffle de tes lèvres le fais vivre et lui donnes la joie, Créateur universel rayonnant comme triple soleil, tu as mesuré le ciel en palmes et la terre à l’empan, tu portes et nourris toute la création, tu appelles toute chose par son nom, et nul ne peut changer ta droite puissante, non plus que ton regard ; c’est pourquoi, avec toutes les puissances d’en haut et d’en bas, humblement prosternés nous te chantons : Alléluia !

Ikos 3

Ayant toute la création au service de ta volonté, tu te montres partout selon ta providence et tes infinies perfections ; c’est pourquoi, voyant réfléchie en tes œuvres ton éternelle force, ton invisible divinité, dans l’émerveil­lement et l’allégresse nous chantons :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, puissant créateur .de toutes choses visibles ou invisibles, aimable artisan du présent et du futur, saint es-tu notre Dieu, qui de quatre éléments constituas le créé et qui des quatre saisons formas le cycle de l’année.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui ordonnas au soleil de resplendir pendant le jour, à la lune et aux étoiles de briller pendant la nuit, saint es-tu notre Dieu, qui tires les vents de tes trésors, qui habilles le ciel de nuages, qui envoies pluie et rosée pour tempérer la chaleur.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui ornes les collines d’allégresse et de joie les vallées, qui revêts les lis des champs et couronnes les plaines de tes épis, saint es-tu notre Dieu, qui envoies la nourriture aux petits du corbeau, qui abreuves toute bête des champs et combles toutes tes œuvres de ta bonté.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 4

Ayant au-dedans de lui déchaîné la tempête funeste aux âmes, l’hérésie, Arius l’insensé, comme un autre Judas, conteste que tu es le Fils de Dieu, que tu es l’Un de la toute-divine Trinité. Quant à nous, si nous disons qu’autre est la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle de l’Esprit, du Père, du Fils et de l’Esprit Saint nous confessons de cœur et de lèvres l’unique divinité, la même puissance, la coéternelle majesté et, rayonnants de la lumière au triple éclat que nous avons reçue aux fonts baptismaux, devant l’unique Dieu nous nous prosternons en chantant : Alléluia !

Ikos 4

Les pasteurs et les docteurs de la sainte Église, apprenant qu’Arius, en loup funeste, a fait irruption contre le troupeau du Christ, arrachant les brebis à la véritable confession de l’orthodoxe foi, se réunirent en concile à Nicée, proclamant que le Christ n’est pas une créature, mais qu’il est Dieu, honorant, à égalité avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint ; de leurs voix retentissantes ont déclaré :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, vrai Dieu unique et non trois dieux, saint es-tu notre Dieu, incréé comme Père, comme Fils et comme Esprit, incréé dans l’unité et non trois êtres incréés.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, Père engendrant le Fils avant les siècles, Fils engendré par le Père intemporellement, Esprit Saint procédant du Père depuis toujours et non point engendré, saint es-tu notre Dieu, Père qui nous appelas du non-être, Fils qui rachetas par ta croix les déchus que nous étions, Esprit Saint qui par ta grâce nous sanctifies tous et nous vivifies.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui pour en faire ta demeure daignas rénover notre triple tente faite d’âme, de corps et d’esprit et n’as pas permis que pour finir elle fût détruite en nous par le péché, saint es-tu notre Dieu, qui as mis le signe de la tripersonnelle divinité en toutes les œuvres de tes mains, dans l’univers visible et invisible.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 5

Trinité précédant tout début et créatrice de l’univers, qui nous as créés à ton image et ressemblance, tu nous as donné l’ordre de faire ce qui est agréable à tes yeux ; mais pour notre malheur ayant préféré notre funeste volonté, nous avons répudié les vœux de notre baptême et nous avons enténébré ton image ; maintenant nous retournons vers toi et te prions : accorde-nous ta grâce, pour échapper aux mains des ennemis visibles et invisibles, et sauve-nous par les moyens que tu connais, afin que dans les siècles des siècles nous te chantions : Alléluia !

Ikos 5

Voyant ta perfection qui dépasse l’entendement et tes bienfaits ineffables envers les malheureux fils d’Adam (car celui qui croit vraiment en toi comme en l’unique et triple divinité, lorsqu’il meurt, est vivifié par l’Esprit, sa conscience souillée est purifiée et de sa déchéance il est sauvé), reconnaissants d’esprit, de cœur et de lèvres, nous tes créatures, nous ployons les genoux et proclamons :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui décidas de créer l’homme, en ton conseil tripersonnel, et qui, prenant son corps de ton doigt, y insufflas de ta bouche un souffle de vie, saint es-tu notre Dieu, qui nous honoras tous de ton image et ressemblance en la personne d’Adam et nous fis hériter les délices du Paradis.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui au-dessus de toute chose visible, nous as élevés par la raison et qui as soumis toute créature inférieure sous nos pieds, saint es-tu notre Dieu, qui nous as donné pour nourriture l’arbre de vie et nous as divinisés par le don de l’immortalité.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui après leur chute n’as pas rejeté nos premiers parents pour avoir désobéi, mais sur l’espérance du salut fis reposer directement le retour en l’Eden, saint es-tu notre Dieu, qui du sein maternel nous as fait sortir nous aussi et qui, après la naissance, par la grâce de l’Évangile, nous as sanctifiés.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 6

Le juste prédicateur, enflammé de zèle pour ton nom, l’admirable Élie, convié par un ange, se tient au mont Horeb ; il y eut un vent violent renversant les montagnes, un grand tremblement de terre et un feu ardent, et ce n’est pas en eux qu’il te vit, car après le feu se produisit un murmure de brise fraîche, et là était le Seigneur ; se couvrant alors le visage avec son manteau, dans l’allégresse et la crainte il s’écria : Alléluia !

Ikos 6

Tu as fait briller, pour éclairer le monde entier, le reflet de ta divinité au triple feu, tu as dissipé tout égarement causé par les faux dieux, tripersonnelle divinité, notre Seigneur ; des séculaires ténèbres du paganisme tu menas tout le genre humain à la merveilleuse lumière de l’Évangile, et, éclairés par elle, nous glorifions ainsi ta providence toute-puissante envers nous :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui sous les eaux du déluge fis périr la création corrompue par le péché et qui, en la personne de Noé, renouvelas tout le genre humain ; saint es-tu notre Dieu, qui du milieu des païens séparas Abraham, le père des croyants, et fondas véritablement l’Église sur sa postérité.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui d’Égypte fis sortir ton peuple et l’as nourri de manne au désert, puis le menas vers une terre ruisselante de miel et de lait ; saint es-tu notre Dieu, qui suscitas David et remplis les prophètes de ton Esprit, et qui par eux maintins la foi dans le Rédempteur promis au milieu d’Israël.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui châtias par la captivité de Babylone ton peuple pécheur et qui pour finir lui as permis de regagner Jérusalem ; saint es-tu notre Dieu, qui pour la foi et les traditions de leurs pères rendis inflexibles jusqu’à la mort les Maccabées et gardas intacte l’assemblée que régissait ta Loi, comme fiancée jusqu’à la venue de l’Époux bien-aimé.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 7

Désirant montrer la grandeur de ton amour et de ta miséricorde envers le genre humain déchu, lorsque approcha la fin des temps, tu envoyas le Fils unique, né d’une femme et soumis à la Loi, pour racheter les sujets de la Loi en vivant comme un homme ici-bas ; par la rédemption de son sang il nous a élevés jusqu’au ciel d’où, remplissant la promesse, il nous a envoyé le très Saint Esprit, afin que tous nous puissions chanter : Alléluia !

Ikos 7

Admirable et nouveau, le prodige que tu nous as montré, Seigneur admirable dans les hauteurs, lorsque, après avoir envoyé sur tes disciples et apôtres choisis le très Saint Esprit, tu les poussas à enseigner le monde entier, pour qu’ils fassent connaître ton nom sublime, très-sainte Trinité, et mettent tous les peuples à l’écoute de la foi. Admirant la force et l’action de leurs divines paroles, nous chantons avec joie :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui du monde as choisi ce qu’il y a de faible, de vil et de fou pour confondre les forts, les notables, les savants, saint es-tu notre Dieu, qui as animé les innombrables chœurs des martyrs afin de confirmer par la multitude des supplices et des morts la vérité de l’Évangile et la force émanant de la grâce du Christ.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as infléchi par le signe de la Croix le cœur de l’empereur égal-aux-apôtres Constantin et par lui as mis fin à la terrible persécution des chrétiens ; saint es-tu notre Dieu, qui sur les sept conciles œcuméniques des Pères théophores as affermi l’Église comme sur sept piliers et l’as rendue inaccessible à la tempête des hérésies.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as permis aux sages docteurs et grands confesseurs de la foi de briller au firmament de l’Église comme astres lumineux, saint es-tu notre Dieu, qui as guidé le maître de la terre russe, Vladimir, vers la lumière de la foi et par lui délivras tout le pays de l’erreur des multiples divinités.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 8

De façon étrange et merveilleuse près du chêne de Mambré, Abraham te vit sous .l’aspect de trois hommes et, s’entretenant comme avec un seul, il déclara « Seigneur, si j’ai trouvé grâce devant toi, ne passe pas près de ton serviteur sans t’arrêter. » C’est donc devant trois, dans les trois personnes qui lui sont apparues, mais devant le Dieu unique par nature, Père, Fils et Saint Esprit, qu’il se prosterna jusqu’à terre en disant : Alléluia !

Ikos 8

Tout entier et toujours, tu es partout présent, non seulement par la force de ta puissance infinie, mais par la richesse de ta providence envers l’entière création ; quant à nous, comme l’a dit le Fils, tous les cheveux de notre tête sont comptés par toi, de sorte qu’il n’en tombe aucun sans ton consentement ; c’est pourquoi, espérant dans ta providence, nous chantons avec assurance et avec amour :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as voulu que tout le genre humain fût divisé en familles et nations et qui à chacune as assigné le lieu et le temps de leur vie ; saint es-tu notre Dieu, par qui règnent les rois et les puissants décrètent le droit, et qui gardes tes élus comme pupille de l’œil.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, de qui procède toute sagesse et raison, toute force et puissance, tout ce qui brille de santé et de splendeur ; saint es-tu notre Dieu, qui mènes et disperses les combats, couronnant les justes armes de trophées, mais destinant les injustes à la ruine, au milieu même des conflits.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui fais des prodiges sur terre et dans le ciel, envoyant grêle, feu et fléaux pour que les gens ne quittent pas sans cesse tes voies ; saint es-tu notre Dieu, qui de terre élèves les humbles, pour qu’avec les princes de ton peuple ils s’assoient, et qui abaisses les superbes, au point que le lieu qu’ils occupaient ne les connaisse plus.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 9

Toute nature, qu’elle soit d’en haut ou d’en bas, sans cesse te glorifie, Dieu d’avant les siècles, notre Créateur : au ciel, les uns proclament jour et nuit : « Saint, saint, saint », les autres déposent leurs couronnes pour en faire l’escabeau de tes pieds ; sur terre, nous-mêmes, avec toute la création, sous l’éclat que nous confère l’image de ton éternelle gloire, nous te prions et, attendant de toi le grand trésor de ta miséricorde, nous chantons : Alléluia !

Ikos 9

Les rhéteurs éloquents, même s’ils s’efforcent de sonder le mystère de la très-sainte Trinité, ne peuvent réaliser que Dieu est un par nature, en trois personnes parfaites ; quant à nous, nous le croyons seulement et le confessons, sans chercher le comment ; et, sachant bien les innombrables bienfaits de chacune des personnes divines envers nous, dans l’action de grâces nous chantons avec foi :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as établi, par ta juste sentence, que nous tous retournerons à la terre dont nous fûmes pris, pour en surgir au dernier jour ; saint es-tu notre Dieu, qui as d’avance arrêté que le soleil, la lune et les étoiles s’obscurciront, que la terre et tout ce qu’elle contient seront transformés par le feu, de sorte qu’à leur place paraissent des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice régnera.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as fixé le jour où passeront en jugement toutes les familles et nations, afin que chacun reçoive selon ses œuvres ; saint es-tu notre Dieu, qui au jour de la rétribution diras aux justes : Venez, les bénis de mon Père, héritez le royaume qui depuis la fondation du monde est préparé pour vous.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, que les pécheurs impénitents pourront entendre dire avec effroi : Allez loin de moi, maudits, au feu éternel préparé pour le Diable et ses messagers ; saint es-tu notre Dieu, qui as promis à ton Église de rester jusqu’à la fin du monde inébranlée, de sorte que ne prévalent contre elle même les portes de l’Enfer.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 10

Voulant sauver le monde, tu es apparue au fleuve du Jourdain, divine et sainte Trinité : le Père, dans la voix qui du ciel rendait témoignage au Fils bien-aimé, le Fils, en forme humaine, recevait le baptême d’un serviteur, l’Esprit Saint descendait sous forme de colombe sur le baptisé ; c’est ainsi qu’au nom de l’unique Dieu en trois personnes, Père, Fils et Saint Esprit, par le baptême est illuminé tout homme venant en ce monde et chantant : Alléluia !

Ikos 10

Roi d’avant les siècles faisant briller ton soleil sur les bons et les méchants, qui aimes les justes et qui fais miséricorde aux pécheurs, qui laves les souillures de nos âmes et de nos corps de nous tes serviteurs indignes, veuille faire ta demeure, consume nos pensées impures, efface nos actes inconvenants, dirige notre langue pour que nos paroles te soient agréables et que, dans la pureté du cœur et des lèvres, humblement nous te chantions :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, dont le chœur des apôtres a parlé clairement et que l’assemblée des prophètes sans cesse a contemplé ; saint es-tu notre Dieu, que le cortège des martyrs a confessé fidèlement et dont l’armée des saints moines glorifie le nom très-saint.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, vers qui la multitude des anachorètes ne cesse de soupirer et par qui les exploits des ascètes sont couronnés ; saint es-tu notre Dieu, à qui les pontifes et pasteurs rendent grâce en chantant et les docteurs universels consacrent leur savoir pour notre salut.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, recevant nos prières et l’intercession de tes saints, en particulier de la Vierge très-pure qui tend pour nous les mains vers toi ; saint es-tu notre Dieu : fais de tes saints anges un rempart autour de nous et éloigne de nous les esprits mauvais qui errent sous le ciel.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 11

Tout éloge est incapable de t’offrir l’action de grâces qui t’est due pour tous et pour tout, Dieu glorifié dans la Trinité : il ne se trouve d’intelligence pouvant appliquer sa pensée à la multitude de tes bienfaits envers nous, ni de mot capable de les exprimer ; que du moins pour tous ceux que nous pouvons voir et qui nous sont accordés te reviennent de notre part, très-sainte Trinité, action de grâce, honneur et gloire, dans la mesure où tu le retiens digne de ta majesté et agréable à tes yeux ; et, nous prosternant humblement devant toi, avec amour nous te disons : Alléluia !

Ikos 11

Dans l’action de grâces te reconnaissant comme le luminaire nous donnant la clarté selon tes promesses, qui dans les ténèbres d’ignorance où nous étions nous montras notre future destinée, et désireux de trouver fût-ce une seule des Béatitudes que le Fils unique nous a prêchées, très humblement nous te chantons, avec, foi :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, qui as préparé pour tes élus des biens que l’œil n’a vus, que l’ouïe n’a perçus et dont l’idée au cœur de l’homme n’est pas montée ; saint es-tu notre Dieu, que tous les cœurs purs verront comme il est écrit, et connaîtront comme ils sont connus de toi.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, en qui les affamés et assoiffés de justice trouveront le rassasiement, sans plus connaître la pauvreté ; saint es-tu notre Dieu, par qui seront appelés fils bien-aimés les artisans de paix, amants du bien-aimé Fils qui pacifie le monde entier.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, de qui hériteront la terre les doux et ceux qui ont une âme de pauvre recevront le royaume sans fin ; saint es-tu notre Dieu, qui as promis l’éternelle miséricorde aux miséricordieux et à ceux qui pleurent, l’allégresse sans fin.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 12

Ta grâce toute-puissante, accorde-la-nous, très-sainte Trinité, agrée la confession de nos fautes devant ta glorieuse majesté, ne fais pas fi de nos gémissements, envoie-nous l’esprit de tendresse et d’humilité, afin que, purifiés d’âme et de cœur, nous puissions, sans mériter condamnation, sur terre te chanter comme les anges au ciel : Alléluia !

Ikos 12

Célébrant l’œuvre de salut que tu as entreprise par amour de l’humanité, nous te louons, éternelle Trinité, en ta seule divinité nous croyons, Père, Fils et Saint Esprit, et ne connaissons d’autre Seigneur que toi, devant toi nous nous prosternons en te chantant :

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, sois notre salut pour que nous n’ayons à craindre aucun mal, sois la protection de notre vie, pour ne pas redouter l’ennemi ; saint es-tu notre Dieu, toi qui sauves le pécheur repentant, sauve-nous donc aussi qui avons tant péché.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, toi qui multiplies tes miséricordes envers tous, multiplie-les aussi envers nous, et prends pitié des faibles que nous sommes ; saint es-tu notre Dieu, donne-nous le temps du repentir, ne nous condamne pas à être retranchés comme le stérile figuier.

Saint es-tu, Seigneur notre Dieu, délivre-nous des tentations provenant du monde, du diable et de la chair, affermis-nous en ta foi et ton amour ; saint es-tu notre Dieu, permets-nous de te voir face à face et d’entrer en ta lumineuse chambre pour les noces de l’Agneau.

Saint, saint, saint es-tu, Seigneur notre Dieu, prends pitié de ta créature déchue pour la gloire de ton Nom.

Kondakion 13

Toute-sainte, vivifiante, indivisible et toute-puissante Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, seul Dieu véritable, notre Créateur, reçois notre présente action de grâces, envoie sur nous ta force et ta grâce, du haut de ton trône saint, afin que, triomphant de nos convoitises charnelles, nous vivions jusqu’à la fin de nos jours en toute piété et pureté, sans cesse louant ton nom très-saint et clamant : Alléluia !

Prière à la toute-sainte et vivifiante Trinité.

Trinité toute-sainte, consubstantielle majesté, source de tout bien, que te rendrons-nous pour tous tes bienfaits envers nous, nous qui étions d’indignes pécheurs avant de rejoindre ta clarté, pour tout ce que tu fais tous les jours en faveur de chacun de nous et pour ce que tu nous as préparé dans le siècle à venir?

Pour de tels bienfaits, de telles marques de tendresse, il convenait de te rendre grâces non seulement par des mots, mais bien plutôt par des actes, en observant et accomplissant tes commandements ; mais, suivant nos passions et nos habitudes mauvaises, depuis notre jeunesse nous sommes tombés en d’innombrables fautes et iniquités.

De ce fait, il était impossible aux indignes et souillés que nous sommes, non seulement de paraître sans honte devant ta face au triple éclat, mais même de prononcer ton nom très-saint, si toi-même tu n’avais jugé bon de nous faire savoir que, si tu aimes les purs et les justes, tu fais miséricorde aux pécheurs repentants et tu les reçois, dans la tendresse de ton cœur.

Du haut de ta sainte gloire, toute-divine Trinité, regarde donc vers nous les pécheurs, agrée en guise de bonnes œuvres notre volonté de faire le bien ; accorde-nous un esprit de véritable conversion, afin que, détestant le péché, nous vivions dans la justice et la pureté jusqu’à la fin de nos jours, faisant ta sainte volonté et glorifiant, par de bonnes œuvres et de pures pensées, ton nom très-doux et plein de majesté. Amen.

Prière à Dieu le Père.

Maître tout-puissant, Sagesse suprême et Seigneur de toute bonté, éternel Géniteur du Fils, ce Prince de lumière, éternel essor de ton Esprit vivifiant, toi dont la magnificence ne peut être évaluée, dont la gloire est ineffable et la miséricorde infinie, nous te rendons grâce pour nous avoir appelés du non-être et, en l’honneur de ton Image très vénérable, nous avoir donné, malgré notre indignité, non seulement de te connaître et de t’aimer, mais aussi de pouvoir t’appeler notre Père.

Nous te rendons grâces, Dieu de tendresse et de miséricorde, car, bien que nous ayons dévié de tes commandements, tu ne nous as pas abandonnés au milieu du péché et dans l’ombre de la mort, mais tu as daigné envoyer sur terre ton Fils unique pour nous sauver, lui par lequel tout a été créé depuis les siècles, afin que, par son Incarnation, ses saintes souffrances et sa Résurrection, nous fussions libérés de la tyrannie du diable et de la corruption de la mort.

Nous te rendons grâces, Dieu des Puissances et Dieu d’amour, de ce que, après l’Ascension au ciel de notre Sauveur, tu t’es laissé fléchir par sa Croix et tu as envoyé aussi ton Esprit très-saint sur ses apôtres et disciples choisis, afin que le monde entier fût illuminé par la parole d’enseignement du Christ.

Toi-même donc, Maître ami des hommes, exauce à présent l’humble prière que nous t’adressons, nous tes indignes enfants : de même que tu nous as créés dans ta bonté et de même que tu nous as rachetés dans ta grande miséricorde, de même tu nous sauves dans ton amour sans égal, car ce n’est pas par nos œuvres que nous pouvons nous procurer un rempart de salut, mais c’est l’attente de la récompense des justes et de notre justification qui sépare nos âmes de ta face resplendissante.

Car si, au jour du jugement, les hommes seront châtiés pour une seule parole vaine, comment pourrons-nous répondre des innombrables iniquités par lesquelles nous avons péché contre toi ?

C’est pourquoi, désespérant si fort de nous procurer la justification par nos œuvres, nous nous réfugions vers ta bonté, qui surpasse toute parole et tout esprit, et, tenant en elle le solide fondement de notre espérance, nous te prions ainsi : Puisque nous avons péché, purifie-nous, Seigneur ; puisque nous avons commis l’iniquité, pardonne-nous, Maître ; puisque nous t’avons irrité, accorde-nous ta paix, longanime Seigneur.

Garde désormais notre esprit, notre conscience et notre cœur à l’abri des souillures de ce monde, délivre-nous et sauve-nous de la tempête des vaines passions et de toute faute, volontaire et involontaire, consciente ou commise par inadvertance.

Dirige-nous vers le havre serein de la foi, de l’amour, de l’espérance en l’éternelle vie. Dans ta miséricorde, Seigneur, souviens-toi de nous, accorde-nous tout pardon nécessaire à notre salut, rends pure et impeccable notre existence.

Donne-nous de t’aimer de tout notre cœur et d’accomplir en toute chose ta sainte volonté, par l’intercession de notre Dame toute-pure, la Mère de Dieu, et de tous tes saints.

Car tu es un Dieu de bonté, plein d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, action de grâce et adoration, ainsi qu’à ton Fils unique et à ton très-saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen.

Prière au divin Fils.

Fils unique et Verbe de Dieu, qui as daigné t’incarner pour notre salut et subir la mort, toi qui sièges maintenant avec ta chair très-pure sur le trône céleste avec ton Père et qui diriges le monde entier dans la justice ; ne nous oublies pas, nous qui nous trouvons ici-bas, éprouvés par un grand nombre de passions et de malheurs ; car, tout impurs et indignes que nous sommes, nous croyons en toi notre Sauveur et Seigneur, et nous n’avons d’autre médiateur dont nous puissions espérer le salut.

Toi notre excellent Rédempteur, donne-nous de nous souvenir de ta sainte et redoutable Passion, de la façon dont tu es descendu jusqu’aux enfers avec ton âme toute-pure, afin de nous délivrer de l’empire et de la tyrannie de l’Hadès. Puissions-nous conserver tout cela dans nos cœurs, afin de nous garder de nos passions et de nos péchés, et de chérir la justice et les vertus, qui te sont plus agréables que toute offrande.

Tu sais en effet, Seigneur de toute bonté, combien grande est la faiblesse de notre esprit et de notre chair, et que notre ennemi est puissant et pernicieux, lui qui rôde comme un lion, cherchant à nous dévorer.

Ne nous refuse donc pas ton aide toute-puissante, mais sois toujours avec nous, pour nous garder et protéger, nous conduire et nous fortifier, pour offrir à nos âmes l’allégresse et la joie.

Quant à nous, c’est vers le sein de ton amour et de ta miséricorde que nous nous réfugions, et nous te confions toute notre vie, temporelle et éternelle, comme à notre Maître, Rédempteur et Seigneur, te priant du fond de notre cœur, afin que, par les moyens que tu connais, tu nous fasses quitter sans dommage le val ténébreux de cette vie terrestre, pour atteindre la splendeur divine de ta chambre nuptiale, que tu as promis de préparer pour tous ceux qui croient en ton nom et suivent tes pas divins. Amen.

Prière à l’Esprit divin.

Roi céleste, Consolateur excellent, Esprit de vérité, qui procèdes du Père avant les siècles et qui reposes en tout temps dans le Fils, source inépuisable des dons divins, toi qui les distribues à chacun comme tu l’entends, qui nous as permis d’être sanctifiés nous aussi, malgré notre indignité, par le signe que nous avons reçu au jour de notre baptême.

Abaisse ton regard vers tes serviteurs en prière, viens jusqu’à nous et demeure en nous, purifie nos âmes, afin que nous soyons prêts à accueillir la toute-sainte Trinité.

Toi la suprême bonté, ne sois pas dégoûté par les plaies de nos péchés, mais soigne-les par tes onctions toujours porteuses de guérison.

Éteins sous ton souffle rafraîchissant comme rosée la fournaise de nos passions, afin que ta bienheureuse image divine ne soit endommagée en nous.

Écarte de nous l’esprit de paresse, d’acédie, d’ambition, de vanité ; accorde-nous l’esprit de patience et de charité, l’esprit de justice et de pureté, pour conduire nos cœurs sur la voie de tes saints commandements et qu’ainsi, en accomplissant toute justice, nous méritions une fin paisible et sans reproche, pour entrer dans la céleste Jérusalem et t’y adorer avec le Père et le Fils, Trinité consubstantielle et indivisible, dans les siècles des siècles. Amen.

Prière de saint Syméon le Nouveau Théologien.

Esprit Saint, c’est toi qui m’environnes, toi qui m’enflammes. Dans mon cœur en peine, c’est toi qui allumes l’amour infini de Dieu et de mes frères. Car tu es l’enseignement des prophètes, la compagnie des apôtres, la force des martyrs, l’inspiration des Pères et des docteurs, la perfection de tous les saints. Amen.

Denis Guillaume,
Le Spoutnik, Nouveau Synecdimos,
Diaconie Apostolique, Parme, 1997.


Acathiste au Saint Esprit

Kondakion 1

Venez fidèles, célébrons la descente du Saint Esprit, lui qui, descendu du sein paternel sur les apôtres, a couvert la terre comme par les eaux de la providence divine et de la grâce vivifiante de l’adoption divine, accorde la gloire d’en-haut à ceux qui accourent purement à lui, et sanctifie et divinise ceux qui crient : Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Ikos 1

Les anges aux cieux forment des chœurs radieux pour célébrer sans cesse la gloire de l’Esprit, comme Source de vie et Lumière immatérielle. Avec eux nous aussi te glorifions, Esprit inaccessible, pour toutes les signes apparents ou cachés de ta miséricorde, et humblement demandons ton abri bienheureux :

Viens, lumière véritable et joie spirituelle !

Viens, nuage porteur de rosée et beauté ineffable !

Viens et reçois notre louange
comme un encens de suave odeur !

Viens et donne-nous de goûter la joie de ton effusion !

Viens et réjouis-nous de l’abondance de tes dons !

Viens, soleil inaccessible éternel
et fais de nous ton habitacle !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 2

Sous la forme de langues de feu, dans la lumière et le souffle impétueux porteur d’allégresse, l’Esprit Saint est descendu sur les apôtres. Et, embrasés de sa flamme, les pêcheurs ont appelé le monde entier à l’Église du Christ. Endurant avec joie les malheurs sur la terre comme sur les flots, ils ne craignirent pas les morts cruelles. Et par toute la terre s’est répandue l’annonce de leur chant divinement beau : Alléluia !

Ikos 2

Ô coupe qui engendre la pluie et répands le feu, te déversant sur les apôtres dans la chambre haute de Sion : nous te chantons, nous te bénissons, nous te rendons grâce, Saint Esprit, Dieu.

Viens, sanctificateur et gardien de l’Église !

Viens et donne un seul cœur
et une seule âme à tes fidèles !

Viens et enflamme notre dévotion froide et stérile !

Viens et dissipe la ténèbre de l’impiété
répandue sur la terre !

Viens et conduis-nous tous sur le chemin d’une vie juste !

Viens et instruis-nous en toute vérité !

Viens, sagesse inaccessible et par les voies
que tu connais, sauve-nous !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 3

Mystère très profond ! Dieu Esprit inaccessible, Créateur avec le Père et le Fils de toutes choses, tu as embelli les hauteurs des ordres angéliques dans le temple de la lumière impénétrable, tu as appelé à l’existence les chœurs des luminaires de feu dans la magnificence de la gloire. Accordant la chair et l’esprit dans une merveilleuse unité, tu as fait le genre humain. C’est pourquoi tout souffle te chante en louange : Alléluia !

Ikos 3

Alpha et Oméga, commencement et achèvement, toi l’Esprit éternel, par la force incirconscrite de la nuée sur les eaux et dans le tourbillonnement terrible, tu as donné vie à tous et tout : par ton souffle vivifiant a resplendi, tirée de l’abîme sans forme, la beauté indicible du monde nouvellement créé. C’est pourquoi nous te clamons :

Viens en nous, Très sage artiste du monde !

Viens, sublime dans la moindre fleur
comme dans l’astre céleste !

Viens, diversité indicible et beauté éternelle !

Viens et illumine le sombre chaos de mon âme !

Viens et fais de nous une nouvelle créature en Christ !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 4

Inaccessible Esprit de toute bonté, Source de sanctification ! Tu as revêtu la toute-pure Vierge Marie de l’aveuglant et impénétrable éclat de ta divinité en la rendant Mère du Verbe Dieu, Reine des anges et Salut de l’homme. De ta puissance toute paisible tu as abrité les prophètes et les apôtres, tu les as élevés jusqu’au troisième ciel, tu as blessé leur cœur par la beauté céleste, insufflant dans leurs paroles une inspiration ardente qui amène les êtres à Dieu. Tu convertis les derniers des pécheurs et ceux-ci, remplis d’une brûlante allégresse, chantent : Alléluia !

Ikos 4

Toute âme est vivifiée par l’Esprit Saint, par sa puissance toute la création sera rétablie dans la commune résurrection à la dernière heure du siècle présent et à la première du futur. Alors relève-nous, Consolateur de bonté, de nos tombeaux, non pour notre condamnation mais pour la béatitude divinement lumineuse avec tous les saints, nos proches et parents !

Viens et délivre-nous de la mort spirituelle !

Viens et avant notre fin, nourris-nous du Corps
et du Sang du Christ Sauveur !

Viens, et donne-nous un repos paisible
avec une conscience pure !

Viens et rends radieux notre réveil du sommeil mortel !

Viens et permets-nous de contempler
avec joie l’aube de l’éternité !

Viens et fais de nous des fils d’incorruption !

Viens et, comme le soleil,
illumine alors nos corps immortels !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 5

Entendant ta voix : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et boive », nous te prions, Fils de Dieu, étanche notre soif de vie spirituelle, donne-nous de l’eau vivifiante. Répands sur nous le flot de la grâce de l’Esprit Saint qui partage ta nature, afin que nous ne soyons pas pour toujours assoiffés, chantant avec componction : Alléluia !

Ikos 5

Esprit incorruptible et incréé, éternel et abondant, gardien des justes et purification des pécheurs ! Libère-nous de toute œuvre impure, afin que ne s’éteigne en nous l’éclat de ta grâce lumineuse, nous qui te chantons :

Viens, toute bonté, et donne-nous la componction
et la source des larmes !

Viens, et enseigne-nous à t’adorer en esprit et en vérité !

Viens, véritablement suprême,
et dissipe les doutes de la pensée défaillante !

Viens, Vie sans vieillissement, et accueille-nous
à la sortie de cet âge terrestre éphémère !

Viens, Lumière éternelle, et apparitions
aussi bien que peurs se dissiperont !

Viens, force éternellement nouvelle,
rafraîchis tes enfants épuisés !

Viens, joie sans fin, et les revers temporels s’oublieront !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 6

Réjouis-toi, fille de lumière, sainte mère Sion ! Embellis-toi, noble fiancée, semblable aux cieux, Église universelle du Christ resplendissante de lumière ! En toi réside l’Esprit Saint qui guérit les défaillants et emplit les appauvris, vivifie les morts et amène à la vie éternelle tous ceux qui crient dignement et justement : Alléluia !

Ikos 6

Dans le monde vous serez affligés, dit le Seigneur. Où trouverons-nous un adoucissement, et qui nous consolera ? Esprit Consolateur, ô toi, dissipe nos peines ! Intercède pour nous de tes soupirs ineffables, et soulage le cœur de ceux qui te prient :

Viens, douce fraîcheur de ceux
qui peinent sous le labeur et l’accablement !

Viens, compagnon des captifs et soutien des persécutés !

Viens, comble ceux qui sont exténués
par la misère et la faim !

Viens et soigne les passions de nos âmes et nos corps !

Viens et visite tous ceux qui sont assoiffés
de ton illumination !

Viens et donne un sens à nos afflictions
par l’espoir de la joie éternelle !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 7

« À celui qui blasphémera contre l’Esprit Saint, il ne sera pardonné ni en ce siècle ni dans le futur », dit le Seigneur. Entendant cette phrase terrible, nous redoutons d’être condamnés pour notre désobéissance à ton égard et notre comportement impie. Ne laisse pas nos cœurs, ô Esprit Saint, incliner aux paroles perverses. Détourne des schismes, des hérésies et de l’athéisme tous les égarés, et accorde à tous tes premiers-nés dans l’Église de chanter dans les siècles des siècles : Alléluia !

Ikos 7

Lorsque l’Esprit Saint se retira de Saül, alors la peur et le découragement l’envahirent et la ténèbre du désespoir le chassa dans la déchéance. De même pour moi, au jour du découragement et de l’endurcissement de mon esprit, quand je me suis éloigné de ta lumière. Mais donne-moi de t’appeler sans relâche, rempart de mon âme, jusqu’à ce que ta lumière illumine le pusillanime que je suis :

Viens donc, et ne me rejette pas à cause de ma rébellion
et mon manque de patience !

Viens et apaise la tempête furieuse de la révolte
et du trouble !

Viens et calme ceux qu’ont aigris
les revers de l’existence !

Viens et adoucis le cœur au jour
de l’endurcissement et de la colère !

Viens et anéantis le trouble et de l’épouvante
ourdis par les esprits ténébreux !

Viens et insuffle en nous un esprit contrit,
afin que par la patience nous sauvions nos âmes !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 8

Sauve-nous, Père céleste ! Nous misérables, impuissants, aveugles et nus spirituellement ! Donne-nous ton or, éprouvé par le feu, protège-nous de l’opprobre par l’habit lumineux, guéris nos yeux par ton onction. Que la grâce de ton Esprit vivifiant descende dans les récipients impurs de nos âmes et nous fasse renaître, nous qui te chantons : Alléluia !

Ikos 8

Le bonheur terrestre comme la tour de Babylone s’effondre. Toutes les entreprises humaines sont pitoyables. Il est bon que tu m’aies humilié, que tu m’aies révélé dans mes péchés et mes chutes toute ma faiblesse et mon insignifiance ; sans toi nous ne pouvons rien accomplir, mais par ta grâce nous espérons être sauvés :

Viens donc, unique sage édificateur de la vie !

Viens et explique-nous tes voies impénétrables !

Viens, comme l’éclair, et illumine le terme
de notre existence terrestre !

Viens et bénis toutes nos bonnes entreprises !

Viens et sois notre aide dans les œuvres bonnes !

Viens et éclaire notre esprit à l’heure de l’hésitation !

Viens, nous donnant l’esprit de repentance, afin que
par lui soient écartées les afflictions advenant au monde !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 9

Dieu a tant aimé qu’il a donné son Fils unique, qui s’est fait homme de l’Esprit Saint et de Marie la Vierge, a étendu ses mains créatrices sur la croix, rachetant par son propre sang le monde entier du péché et de la mort ! C’est pourquoi toute la création, attendant la liberté glorieuse des enfants de Dieu, chantent au Père aimant, au Fils rédempteur et à l’Esprit sanctifiant : Alléluia !

Ikos 9

L’Esprit Donateur de vie, descendu sous forme de colombe sur le Christ dans le Jourdain, a reposé sur moi aussi dans la cuve baptismale. Mais l’efficacité de sa bonté a été obscurcie par la ténèbre de mes chutes dans le péché. C’est pourquoi, comme le voyageur égaré la nuit dans la forêt attend l’aube, de même moi j’ai soif de tes rayons, toi qui es bonté, afin que je ne périsse à la fin :

Viens donc vers celui qui a été scellé
de ton Nom redoutable !

Viens et soulage la conscience tourmentée,
impitoyablement brûlée !

Viens et renouvelle en moi ton image obscurcie !

Viens et disperse les visions pécheresses !

Viens et apprends-moi à compatir à la peine d’autrui !

Viens et suscite en moi l’amour
de chacune de tes créatures !

Viens et donne-moi la joie de ton salut !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 10

L’Esprit Saint fait renaître dans la vie éternelle, l’Esprit Saint inspire les martyrs, sanctifie les prêtres, couronne les justes, transforme le pain et le vin en Corps et Sang divins. Ô profondeur de la richesse et la sagesse de Dieu ! Donne-nous la couronne de tes dons, l’amour éternel qui pardonne tout, s’afflige pour ses ennemis et veut le salut de tous, afin qu’illuminés par lui, en enfants de lumière, nous chantions : alléluia !

Ikos 10

Qu’est-ce qui nous séparera de l’amour divin ? La tribulation, l’angoisse, la persécution, la faim, la nudité, le malheur ou le glaive ? Si nous sommes privés de tout sur terre, nous avons un héritage inflétrissable au ciel. Mais donne-nous, Seigneur, de t’aimer non pas en parole, par le langage, mais par l’action véridique dans l’ascèse de toute une vie :

Viens alors, Esprit tout-puissant,
et fait croître en nous la foi qui triomphe de tout !

Viens et donne-nous la hardiesse de la prière !

Viens, et réchauffe nos cœurs, afin que notre amour
ne se refroidisse en son for intérieur
de par la multiplication de nos iniquités !

Viens et donne-nous de ne pas déchoir
au jour de persécution et de dérision de la foi !

Viens et protège-nous des tentations
et des embûches insurmontables !

Viens et vivifie nos cœurs de l’aspersion de ta rosée !

Viens, soigne, sanctifie et relève-nous,
toi qui es bonté, par ta grâce !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 11

Ainsi parle le Seigneur : « Je répandrai mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards verront des songes. » Esprit tant désiré, donne-nous seulement une des miettes tombées de la table où festoient les fils élus de ta consolation, à nous qui te clamons avec componction : Alléluia !

Ikos 11

Si c’est un bref instant, avec la vivacité de l’éclair, que tu étincelles dans les profondeurs de l’âme, inoubliable reste cette illumination de ta révélation, par laquelle la nature périssable se trouve transfigurée en un changement redoutable et magnifique. Accorde-nous donc, Consolateur de bonté, dès cette vie terrestre, de te contempler d’un cœur pur en te chantant :

Viens, éclair de l’éternité donateur de lumière !

Viens et éclaire-nous de l’éclat sans couchant !

Viens, trésor d’humilité et allégresse des doux !

Viens, eau vive, et rafraîchis-nous
au milieu de la fournaise des passions !

Viens, car loin de toi il n’y a ni joie ni repos !

Viens, car avec toi partout est le royaume céleste !

Viens et imprime dans l’âme ton aspect pareil au soleil !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 12

Fleuve intarissable de la grâce, Esprit Saint, rémission des péchés ! Reçois notre prière pour le monde entier, pour les croyants et les incroyants, et pour les fils de la contestation : et amène-les tous au royaume éternel de la sainte Trinité. Que soit anéanti par toi l’ennemi ultime, la mort, et le monde, renaissant dans le feu purificateur, chantera le nouveau chant d’immortalité : Alléluia !

Ikos 12

En esprit je contemple la cité divine, la Jérusalem céleste, telle une fiancée parée, avec l’éclat du soleil, triomphante. J’entends les chants de liesse des justes à la table du Seigneur, les voix des anges, et le Seigneur tout lumineux au milieu de ses élus, et s’évanouissent douleurs, chagrins et soupirs. Roi céleste, Esprit Saint, accorde-nous par tes dons septuples d’être participants de cette joie éternelle en Dieu, à nous qui te clamons ceci :

Viens, toi qui es bonté, et réveille en nous
la soif de l’existence outre-tombe !

Viens, et réchauffe en notre âme l’attente
de la vie dans le siècle véritable !

Viens, et révèle-nous la joie du Royaume à venir !

Viens et donne-nous l’habit de pureté
d’une blancheur neigeuse !

Viens, et remplis-nous de la splendeur de la divinité !

Viens, et mène-nous aux noces de l’Agneau !

Viens et accorde-nous de régner dans ta gloire éternelle !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 13

Ô abîme lumineux de l’amour salvifique, Esprit vivifiant ! Réchauffe du souffle de ta présence le genre humain plongé dans l’iniquité ; par la puissance de tes desseins insondables, hâte la défaite du mal, et manifeste le triomphe éternel de la justice divine. Que Dieu soit présent partout et à tous et que toute race au ciel, sur terre et dans les profondeurs entonne : Alléluia !

Ce kondakion est lu 3 fois puis à nouveau :

Ikos 1

Les anges aux cieux forment des chœurs radieux pour célébrer sans cesse la gloire de l’Esprit, comme Source de vie et Lumière immatérielle. Avec eux nous aussi te glorifions, Esprit inaccessible, pour tous les signes apparents ou cachés de ta miséricorde, et humblement demandons ton abri bienheureux :

Viens, lumière véritable et joie spirituelle !

Viens, nuage porteur de rosée et beauté ineffable !

Viens et reçois notre louange
comme un encens de suave odeur !

Viens et donne-nous de goûter la joie de ton effusion !

Viens et réjouis-nous de l’abondance de tes dons !

Viens, soleil inaccessible éternel
et fais de nous ton habitacle !

Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Kondakion 1

Venez fidèles, célébrons la descente du Saint Esprit, lui qui, descendu du sein paternel sur les apôtres, a couvert la terre comme par les eaux de la providence divine et de la grâce vivifiante de l’adoption divine, accorde la gloire d’en-haut à ceux qui accourent purement à lui, et sanctifie et divinise ceux qui crient : Viens, Consolateur, Esprit Saint, et demeure en nous !

Prière à l’Esprit Saint.

Esprit Saint ! Toi qui emplis de ton être tout l’univers et qui donnes à tous la vie, mais t’éloignes des hommes souillés, je te prie humblement : ne rejette pas l’impureté de mon âme, mais viens, demeure en moi et purifie-moi de toute souillure pécheresse. Afin que par ton aide je vive le reste de mon existence dans la repentance et l’accomplissement d’œuvres bonnes et qu’ainsi je te glorifie avec le Père et le Fils dans les siècles des siècles. Amen !

Père Léonid, Acathistier,
éd. de Neustrie, 2005.


Acathiste à la Protection
de la Mère de Dieu

Kondakion 1

Souveraine élue longtemps avant les siècles, Dame plus élevée que toute créature céleste ou terrestre, tu es venue quand on te priait dans l’église des Blachernes et tu as intercédé pour ceux qui étaient dans les ténèbres. Agis de même maintenant pour nous qui vénérons avec foi et humilité ton saint voile. Toi dont la puissance est irrésistible, délivre-nous de tout péril, afin que nous te chantions :

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal par ton vénérable voile !

Ikos 1

La multitude des archanges et des anges, avec le Précurseur, le Théologien et l’assemblée de tous les saints, t’entouraient dans l’église des Blachernes, et ils écoutaient ta prière pour le monde entier. C’est pourquoi nous te chantons avec joie :

Réjouis-toi, objet de la bienveillance du Père,
qui est avant les siècles.

Réjouis-toi, très pure chambre nuptiale de Dieu le Fils,
qui est au-delà des âges.

Réjouis-toi, demeure que la puissance
de l’Esprit Saint a couverte de son ombre.

Réjouis-toi, émerveillement incessant des anges.

Réjouis-toi, terreur extrême des puissances de l’enfer.

Réjouis-toi, car les chérubins aux yeux innombrables
t’entourent dans les airs.

Réjouis-toi, car les séraphins aux six ailes
entonnent tes louanges.

Réjouis-toi, très bonne protectrice, devant qui nous aussi,
le peuple chrétien, nous nous inclinons avec confiance.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 2

Saint André et saint Épiphane te virent dans les airs, au milieu de l’église des Blachernes, priant pour les chrétiens. Sachant que tu étais la Mère du Christ notre Dieu, ils tombèrent à terre, et se prosternèrent avec foi devant ton saint voile en chantant : Alléluia !

Ikos 2

C’est un mystère impénétrable que ta protection pour le peuple orthodoxe, ô Vierge Mère de Dieu. Aussi nos ennemis savent-ils combien est puissante la prière de la Mère de Dieu. Mais nous, connaissant ta protection toute-puissante, nous te chantons tous ensemble avec humilité :

Réjouis-toi, très miséricordieuse consolatrice
de tous ceux qui sont découragés et accablés.

Réjouis-toi, conseillère vigilante
de tous ceux qui sont aveuglés ou égarés.

Réjouis-toi, car ta prière apaise promptement
la colère de Dieu justement excitée contre nous.

Réjouis-toi, car ta menace toute-puissante
calme nos passions mauvaises.

Réjouis-toi, car tu réveilles avec puissance
les consciences endormies.

Réjouis-toi, car tu fais gémir l’enfer
et trembler les esprits mauvais.

Réjouis-toi, car tu ouvres à nouveau
pour les croyants les portes du paradis.

Réjouis-toi, notre joie ; protège-nous de tout mal
par ton saint voile.

Kondakion 3

La puissance du Très-Haut couvre de son ombre ceux qui vénèrent avec foi et piété ton voile très puissant ; car celui qui s’est uni à toi d’une manière unique a promis d’exaucer toutes tes demandes, ô très sainte et très pure Mère de Dieu. C’est pourquoi les fidèles de tout âge te glorifient avec ton Fils, en chantant : Alléluia !

Ikos 3

Portant en ton sein un trésor inépuisable de miséricorde, tu tends la main à tous, jusqu’aux confins de la terre, pour les aider, Vierge Mère de Dieu. Aux malades, tu accordes la guérison, à ceux qui souffrent, l’allègement, aux aveugles, la vue, et à tous tu donnes tout, selon les besoins de chacun. C’est pourquoi nous te chantons avec action de grâces :

Réjouis-toi, force invincible et protection
de tous les chrétiens.

Réjouis-toi, car tu affermis et tu accrois
la beauté des saintes églises et des autels.

Réjouis-toi, sûr rempart des gouvernants et des états.

Réjouis-toi, secours toujours vigilant
de ceux qui administrent nos cités.

Réjouis-toi, chef suprême et invincible
des armées chrétiennes.

Réjouis-toi, saint miroir de la justice
pour les magistrats intègres.

Réjouis-toi, parfaite instruction de ceux qui enseignent.

Réjouis-toi, bénédiction des demeures chrétiennes
et des familles pieuses.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton saint voile !

Kondakion 4

Ressentant en nous-mêmes un tourbillon de nécessités diverses, nous implorons ton aide, ô Vierge Mère de Dieu. Tandis que tu te tiens devant l’autel de Dieu, les mains levées, prie le Roi de gloire d’écouter notre prière indigne, et d’exaucer les supplications de ceux qui invoquent ton nom et chantent à ton Fils : Alléluia !

Ikos 4

Le Seigneur notre Dieu entendit la prière de Josué, fils de Noun, et il ordonna au soleil de rester immobile jusqu’à ce qu’il eût remporté la victoire sur ses ennemis. De même, le Seigneur Jésus entend tes prières, ô Épouse Souveraine élue par l’Esprit Saint. C’est pourquoi, ô Mère de Dieu, nous qui recourons à ta protection, nous osons te chanter tous ensemble ces paroles :

Réjouis-toi, car le soleil éternel t’illumine,
pour que se reflète sur nous la lumière sans déclin.

Réjouis-toi, car tu éclaires toute la terre
par la splendeur de ton âme très pure.

Réjouis-toi, car tu remplis tous les cieux d’allégresse
par la virginité de ton corps.

Réjouis-toi, protectrice et gardienne
des saints temples du Christ.

Réjouis-toi, lumière et sagesse
des pasteurs fidèles des saintes Églises.

Réjouis-toi, guide des moines et des moniales
qui chantent sans cesse les louanges de Dieu.

Réjouis-toi, quiétude paisible des pieux vieillards.

Réjouis-toi, allégresse mystérieuse des vierges
et des veuves qui vivent dans la pureté.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 5

Jadis, dans la guerre contre Amalec, lorsque Moïse, le voyant de Dieu, élevait les mains, Israël était vainqueur, et quand il les laissait retomber, l’ennemi avait le dessus. Mais, aidé par ceux qui le soutenaient, il triompha des adversaires. Toi aussi, ô Mère de Dieu, quand tu lèves les mains vers ton Fils pour le prier, sans qu’il soit besoin que personne te soutienne, tu donnes toujours aux chrétiens la victoire sur leurs ennemis, et tu es un bouclier invincible pour ceux qui te chantent : Alléluia !

Ikos 5

Tes saints te virent dans les airs, au milieu de l’église des Blachernes, les mains levées vers ton Fils et ton Dieu pour le prier, tandis que les archanges et les anges te chantaient des cantiques d’action de grâces. Toi donc, par tes mains plus saintes que celles de Moïse, fortifie-nous nous aussi, tandis que nous te chantons avec humilité :

Réjouis-toi, car tes mains sont toujours levées pour la prière, à cause de ton amour et de ta miséricorde pour nous.

Réjouis-toi, car aucun de nos ennemis
visibles ou invisibles ne peut te résister.

Réjouis-toi, car tu chasses de nos âmes les passions
et les désirs mauvais.

Réjouis-toi, car tu as tenu dans tes mains
sans être consumée le feu divin, le Christ,
et par lui tu nous as enflammés, nous qui étions froids.

Réjouis-toi, couronne précieuse de ceux qui luttent
contre les passions avec les armes de la tempérance.

Réjouis-toi, car tu t’entretiens sans cesse
avec ceux qui peinent dans le jeûne et le silence.

Réjouis-toi, prompt secours de ceux
qu’accablent le chagrin et la tristesse.

Réjouis-toi, car tu nous donnes la grâce
de l’humilité et de la patience.

Réjouis-toi, notre joie, protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile.

Kondakion 6

Saint Romanos, le doux chantre, devint un héraut de tes grâces innombrables et de tes miséricordes, car il reçut de toi, en songe, un livre pour qu’il le mange ; rempli ainsi de la saveur divine, il se mit à chanter avec sagesse pour ta gloire et à célébrer les louanges des saints, en chantant avec foi : Alléluia !

Ikos 6

Tu es devenue resplendissante, Vierge Mère de Dieu, quand s’est levé de toi le Soleil véritable, le Soleil de justice. Tu as illuminé tous les hommes de la Sagesse de Dieu, ton Fils, et tu as procuré la connaissance de la vérité à ceux qui te chantent avec foi :

Réjouis-toi, car de toi s’est incarné le Christ,
Puissance et Sagesse de Dieu.

Réjouis-toi, car tu as confondu les sages
que n’éclaire pas cette lumière,
et à tous ceux qui sont aveuglés par leur fausse sagesse,
tu indiques le chemin du salut.

Réjouis-toi, car tu protèges la foi droite,
et tu nous instruis des dogmes orthodoxes.

Réjouis-toi, car tu retranches les hérésies
et les erreurs pernicieuses.

Réjouis-toi, car tu connais ce qu’il est difficile de prévoir,
et tu sais quand il est opportun de parler.

Réjouis-toi, car tu confonds les menteurs
et les faux devins.

Réjouis-toi, car au temps de l’incertitude,
tu nous inspires la pensée qui convient.

Réjouis-toi, car tu mets un frein aux habitudes nuisibles
et aux désirs mauvais.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 7

Voulant montrer l’abîme de son amour pour les hommes, le Seigneur qui voit tout et dont la patience est sans limites, t’a choisie pour faire de toi sa Mère et la protectrice invincible des chrétiens. C’est pourquoi celui qui mérite vraiment d’être condamné au jugement de Dieu, obtient de ta puissante protection le temps du repentir, et il te chante : Alléluia !

Ikos 7

Le Créateur a montré en toi que ses actions sont merveilleuses, quand tu es apparue, tenant en main ton voile merveilleux, plus brillant que les rayons du soleil, et couvrant le peuple qui se tenait dans l’église des Blachernes. Remplis de crainte et de joie en voyant ce signe de ta miséricorde, nous te chantons :

Réjouis-toi, voile non fait de main d’homme,
qui t’étends comme une nuée sur tout l’univers.

Réjouis-toi, car tu as tenu dans tes mains
le Grand Prêtre éternel, ton Fils.

Réjouis-toi, car tu nous as montré ainsi,
dans l’Église orthodoxe, la miséricorde et la grâce
de la Nouvelle Alliance.

Réjouis-toi, colonne de nuée qui nous couvre,
nous les fidèles, pour nous protéger
de toutes les tentations et les folies du monde.

Réjouis-toi, colonne de feu qui montre à tous
la voie du salut, même parmi les brumes du péché.

Réjouis-toi, soutien manifeste des chrétiens
dans la détresse.

Réjouis-toi, sagesse mystérieuse des serviteurs de Dieu
cachés au milieu du monde.

Réjouis-toi, car tu ne m’as pas abandonné,
bien que je sois dépourvu de toute bonne action,
mais tu as eu pitié de moi,
par ta protection et par ta grâce.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 8

Lorsque tu t’es montrée dans le ciel, au milieu de l’église des Blachernes, les anges te chantaient, les apôtres te glorifiaient, l’assemblée des hiérarques et des saints ascètes te louait, ainsi que le chœur des saintes femmes, le Précurseur et le Théologien s’inclinaient, et le peuple qui se tenait dans l’église te chantait avec allégresse : Alléluia !

Ikos 8

Seigneur, toutes les Puissances célestes et terrestres te virent, tandis que ta Mère, se tenant dans l’église des Blachernes, te priait avec humilité. Tu lui dis alors : Demande, ô ma Mère, car je ne veux pas te repousser, mais je désire accomplir tes prières et faire miséricorde à tous ceux qui te chantent :

Réjouis-toi, Arche de l’Alliance
qui renferme la sanctification de tout le genre humain.

Réjouis-toi, vase sacré où les affamés de justice
viennent se nourrir de l’éternel Pain de vie.

Réjouis-toi, calice d’or où sont préparés
pour nous le Corps et le Sang de l’Agneau de Dieu.

Réjouis-toi, car tu soulages par tes mains
toutes-puissantes ceux qui sont abandonnés des médecins.

Réjouis-toi, car tu rends la vigueur à ceux
qui sont affaiblis dans leur corps,
mais non dans leur âme et dans leur foi.

Réjouis-toi, car tu rends bon sens
et lumière à ceux dont la raison s’est obscurcie.

Réjouis-toi, car dans ta sagesse tu nous arrêtes
dans la voie mauvaise du péché et des passions.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 9

Le monde angélique tout entier te loue, car tu es en vérité la Mère de Dieu et la sauvegarde de tous ceux qui t’invoquent. Par ta divine protection, tu réjouis les justes, tu réveilles les pécheurs, tu sauves ceux qui sont en danger, et tu pries pour tous les fidèles qui te chantent : Alléluia !

Ikos 9

Nous voyons les discoureurs pleins d’éloquence muets comme des poissons sans voix et incapables de célébrer comme il convient ta très sainte protection. Car ils ne peuvent, malgré leur habileté, énumérer tes miséricordes. Mais nous, voyant tes bienfaits innombrables, nous te chantons avec joie :

Réjouis-toi, car tu nous protèges des épidémies
et des maladies mortelles.

Réjouis-toi, car tu écartes des villes et des villages
les tremblements de terre qui surviennent à l’improviste.

Réjouis-toi, car de ta main puissante, tu nous sauves
des inondations et de l’engloutissement dans les eaux.

Réjouis-toi, car la rosée de ta prière nous préserve
des ardeurs du feu.

Réjouis-toi, car tu nous délivres de la famine spirituelle
et corporelle, en nous nourrissant du pain de vie.

Réjouis-toi, car tu écartes de nos têtes la foudre
et les éclairs.

Réjouis-toi, car tu nous protèges de l’invasion étrangère
et des embuscades des assassins.

Réjouis-toi, car tu nous sauves, par ta paix et ton amour,
des ennemis de la foi et de la désunion au sein
de nos familles.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 10

Voulant sauver le genre humain des ruses de l’ennemi, le Seigneur ami des hommes t’a donnée pour Mère à l’univers. Tu es devenue ainsi notre aide, notre protection et notre sauvegarde, la consolation des affligés, la joie de ceux que la lassitude accable, la défense des opprimés, et tu retires de l’abîme du péché tous ceux qui te chantent : Alléluia !

Ikos 10

Très sainte Souveraine, unie aux anges tu intercèdes en disant : Roi céleste, accueille tout homme qui te prie et invoque l’aide de mon nom, pour que nul ne se retire de ma présence sans être aidé et exaucé. Ayant entendu cette prière, l’assemblée des saints te crie avec action de grâces :

Réjouis-toi, car tu bénis et fais fructifier le labeur
de ceux qui travaillent avec justice et honnêteté.

Réjouis-toi, car tu récompenses
tous les négociants intègres.

Réjouis-toi, car tu châties tous ceux qui manquent
à leurs serments ou pratiquent l’usure.

Réjouis-toi, car tu secours promptement
ceux qui sont en danger sur la terre ou sur les eaux.

Réjouis-toi, car tu réjouis en leur accordant
les fruits de la foi les époux qui n’ont pas d’enfants.

Réjouis-toi, nourriture invisible des pauvres.

Réjouis-toi, puissante protection de ceux
qui sont réduits en servitude et des exilés.

Réjouis-toi, sauvegarde vigilante
des prisonniers et des captifs.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 11

Écoute notre humble cantique et sois attentive à notre pauvre prière, Vierge Mère de Dieu. Nous t’en supplions, ne méprise pas la voix de tes serviteurs. Nous nous tournons vers toi dans notre malheur, notre lassitude et nos peines. Debout devant toi, nous te prions avec larmes et nous te chantons : Alléluia !

Ikos 11

En te voyant, tel un flambeau lumineux, prier dans les airs, le peuple qui se tenait dans l’église des Blachernes s’écria : Quel est ce prodige nouveau, que la Mère de Dieu vienne en ce lieu ? Mais saint André et saint Épiphane s’adressèrent à toi avec piété en te disant :

Réjouis-toi, car tu distribues sans compter
tous les dons terrestres et spirituels.

Réjouis-toi, car tu rends confiance aux pécheurs
qui se tournent vers le repentir.

Réjouis-toi, puissante auxiliaire de ceux qui luttent
contre les passions et les attaques du diable.

Réjouis-toi, adoucissement secret des maîtres tyranniques
et cruels comme des fauves.

Réjouis-toi, repos et joie mystérieuse
des serviteurs doux et résignés.

Réjouis-toi, sérénité très souhaitée des époux fidèles.

Réjouis-toi, délivrance rapide et sans souffrances
des mères qui mettent un enfant au monde.

Réjouis-toi, notre Mère et notre secours
à l’heure de notre mort.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 12

Demande pour nous la grâce divine à celui qui est ton Fils et notre Dieu ; tends-nous une main secourable ; éloigne de nous tout ennemi et tout adversaire ; établis notre vie dans la paix, pour que nous ne périssions pas d’une manière funeste et sans repentir, et accueille-nous dans les tabernacles éternels, ô notre Protectrice à qui nous crions avec joie : Alléluia !

Ikos 12

En célébrant ta puissante protection, nous te louons, ô notre grande Médiatrice, et nous nous inclinons devant toi, car tu intercèdes pour les chrétiens. Nous le croyons et nous l’espérons, que tu demandes à celui qui est ton Fils et notre Dieu d’accorder la joie dans le temps et dans l’éternité à ceux qui te chantent avec amour :

Réjouis-toi, puissante protectrice de tout l’univers.

Réjouis-toi, sanctification de tous les éléments
terrestres et célestes.

Réjouis-toi, bénédiction de tous les temps de l’année.

Réjouis-toi, destruction des embûches et des tentations
qui nous viennent du corps, du monde ou du diable.

Réjouis-toi, très puissante réconciliatrice
de ceux qui sont en discorde.

Réjouis-toi, car tu as pitié de ceux
qui sont méprisés et mis au rebut.

Réjouis-toi, car tu relèves de la fosse de perdition
les désespérés.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 13

Ô Souveraine digne de toute louange, très pure Vierge Mère de Dieu, je lève vers toi les yeux de mon âme et de mon corps, je tends vers toi mes faibles mains, et du fond de mon coeur je te crie : Vois la foi et l’humiliation de mon âme ; protège-moi par ton voile tout-puissant, et délivre-moi de tout mal. À l’heure de ma mort, tiens-toi près de moi. Ô Souveraine bonne entre toutes, sauve-moi des tourments préparés pour mes péchés et garde-moi, tandis que je te chante : Alléluia !

(Puis on dit à nouveau :)

Ikos 1

La multitude des archanges et des anges, avec le Précurseur, le Théologien et l’assemblée de tous les saints t’entouraient dans l’église des Blachernes, et ils écoutaient ta prière pour le monde entier. C’est pourquoi nous te chantons avec joie :

Réjouis-toi, objet de la bienveillance du Père,
qui était avant les siècles.

Réjouis-toi, très pure chambre nuptiale de Dieu le Fils,
qui est au-delà des âges.

Réjouis-toi, demeure que la puissance de l’Esprit Saint
a couverte de son ombre.

Réjouis-toi, émerveillement incessant des anges.

Réjouis-toi, terreur extrême des puissances de l’enfer.

Réjouis-toi, car les chérubins aux yeux innombrables
t’entourent dans les airs.

Réjouis-toi, car les séraphins aux six ailes
entonnent tes louanges.

Réjouis-toi, très bonne protectrice, devant qui nous aussi,
le peuple chrétien, nous nous inclinons avec confiance.

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal
par ton vénérable voile !

Kondakion 1

Souveraine élue longtemps avant les siècles, Dame plus élevée que toute créature céleste ou terrestre, tu es venue quand on te priait dans l’église des Blachernes, et tu as intercédé pour ceux qui étaient dans les ténèbres. Agis de même maintenant pour nous qui vénérons avec foi et humilité ton saint voile. Toi dont la puissance est irrésistible, délivre-nous de tout péril, afin que nous te chantions :

Réjouis-toi, notre joie, et protège-nous de tout mal par ton vénérable voile !

Recueil d’Acathistes,
Monastère Saint-Antoine-le-Grand, Royans, 2008.


  • Acathiste du Buisson Ardent

    Le Buisson ardent de l’Exode figure souvent dans les textes liturgiques comme image ou préfiguration de la Mère de Dieu. Entre 1943 et 1956, le cercle du Buisson ardent était composé de Roumains fervents qui se réunissaient pour la prière et les discussions autour du thème du rôle de la spiritualité dans la société roumaine, notamment dans les domaines intellectuels et littéraires. L’Acathiste au Buisson ardent fut composé par le père Daniel (le poète Sandu Tudor), moine du monastère de Tous les Saints (connu comme « monastère d’Antim ») de Bucarest.

Kondakion 1

Quelle est celle-ci, pure et blanche comme l’aube ? C’est la Reine de la prière et son incarnation, princesse de toute noblesse et souveraine âme du matin, fiancée du Consolateur qui transfigure la vie. Vers toi nous courons, brûlés et consumés de désir. Accorde-nous d’accéder à la sainte montagne du Thabor, et deviens pour nous aussi ombre et rosée, toi que la grâce couvrit de son ombre, afin que notre nature obtienne à son tour d’être renouvelée par un engendrement charismatique, et que, tous ensemble, avec la création entière, nous nous exclamions, profondément inclinés : Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Ikos 1

Vierge de Péon sans crépuscule, sainte Mère de la Lumière, écoute-nous, serfs du péché, indignes fils de la fange. Très douce, bonne et très sainte Vierge, clef du Seigneur Jésus, libère-nous des verrous de la malédiction, ouvre-nous le chemin d’en haut, afin qu’ayant reçu la révélation tant désirée, le secret de l’Époux bien-aimé, nous puissions te chanter nous aussi, tel Moïse qui, ayant quitté ses sandales, le visage tourné vers la flamme du buisson, brûlant de grâce, s’écriait dans le crépuscule :

Réjouis-toi, tige lumineuse du buisson inconsumé ; réjouis-toi, rosée chrétienne par qui Dieu a germé dans le monde.

Réjouis-toi, empreinte brûlante d’un feu qui vient d’au-delà des cieux ; réjouis-toi, larme qui fond le gel intérieur.

Réjouis-toi, bâton fleuri du pèlerin en marche vers le lieu du cœur ; réjouis-toi, filet d’eau fraîche jailli dans le désert intérieur.

Réjouis-toi, sceau embrasé imprimé dans les profondeurs de l’âme ; réjouis-toi, huitième jour du royaume qui est au-dedans de nous.

Réjouis-toi, tradition de la joie à venir ; réjouis-toi, merveille reçue dans l’admiration de l’esprit.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 2

Comment atteindre à la paix des pensées, Mère Vierge, Vierge très sainte ? Comment esquiver l’assaut des passions, les tentations trop nombreuses qui nous cernent ? Accorde-nous la science mystérieuse tant désirée, la sage maîtrise en l’art spirituel, afin que par elle nous triomphions de notre nature captive et accédions à la joie de la paix de l’âme. Alors, ravis par la prière à l’invocation lumineuse, nous chanterons nous aussi, en une laude sincère et parfaite, un éloge véritable et psalmique : Alléluia !

Ikos 2

Fleur embrasée par la flamme qui ne consume pas, ô Théotokos, image de paix entrevue dans le feu, nimbée d’un orbe immense de fraîcheur, viens vers nous, aide-nous à trouver, sous ta douce conduite, la large respiration qui soutenait un vol paisible dans la poitrine de la colombe d’argent que le Roi-Prophète voyait planer au-dessus des sommets du Basan. Alors tous ensemble nous chanterons unis aux chœurs angéliques et nous entonnerons cette antienne :

Réjouis-toi, hésychaste pas de danse, dont l’envol est suscité par la bénédiction ; réjouis-toi, âme qui repose dans une respiration mesurée.

Réjouis-toi, roue qui s’élève animée par la colombe de l’Esprit ; réjouis-toi, paix établie dans l’espace intérieur.

Réjouis-toi, ascension au-delà du temps, appuyée sur les ailes de l’aigle ; réjouis-toi, éternité arrêtée à l’intérieur de l’instant.

Réjouis-toi, voile immense déployée pour la navigation céleste ; réjouis-toi, aspiration du ciel qui affine l’esprit.

Réjouis-toi, murmure silencieux comme un bruissement d’eau vive ; réjouis-toi, fruit exquis porté par la Philocalie.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 3

Par-delà les siècles, ô Vierge, j’entends parler de toi par la bouche d’Isaïe, le prophète de braises ardentes, et dans le ciel de l’Écriture, de toutes les hauteurs de la grâce, résonne cette parole qui fut proclamée à ton propos : Un enfant nous est né, un Fils nous a été donné ; le signe de la domination est sur son épaule, on lui donne ce nom : Admirable, Ange du Grand Conseil, Dieu fort, Prince de la paix, Père du siècle à venir. Tel est son Nom, le Nom aux cinq vocables, le saint Nom du Seigneur, que Jésus portera. Terre, écoute et sois attentive, tandis que tous nous crions : Alléluia, alléluia, Alléluia !

Ikos 3

C’est d’une Mère vierge à jamais que s’est incarné celui qui a gardé intacte la nature corporelle du buisson ardent. Le Nom du Seigneur de gloire s’est fait parole articulable ; Dieu l’invisible, celui qui s’était montré en énigme au cœur du feu, le visage de la beauté céleste, l’image infinie, s’est resserré lui-même, a accepté d’être mesuré à notre mesure, et l’ineffable s’est véritablement montré parmi nous, comme un humble vainqueur monté sur le petit d’une ânesse. Goûtez, vous aussi, les puissances cachées dans le Nom de lumière, et vous passerez de la mort à la vie, déifiés en tout votre être ; et tous alors nous chanterons d’une voix claire et assurée :

Réjouis-toi, condescendance par laquelle Dieu nous accorde de le contenir nous aussi ; réjouis-toi, puissance par laquelle nous marchons nous aussi avec Jésus sur les eaux.

Réjouis-toi, miséricorde en laquelle le Christ nous est donné ; réjouis-toi, quiétude intérieure où s’accomplit la venue de celui dont le Nom est l’Amen.

Réjouis-toi, loisir intime dans lequel le Logos en nous-mêmes s’écoute ; réjouis-toi, réconciliation par laquelle nous accédons au plus secret de notre être.

Réjouis-toi, douceur qui nous rend frères de l’Emmanuel ; réjouis-toi, silence dans lequel la pulsation de l’Esprit s’unit à celle de notre sang.

Réjouis-toi, solitude en laquelle le ciel du cœur en nous soudain se déploie ; réjouis-toi, transparence qui permet à l’ange de poindre dans le corps.

Réjouis-toi, pureté qui a attiré la venue du Roi de gloire dans le monde.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 4

Le Seigneur est amour à jamais, et son Nom aussi est Amour. Venez, laissons-nous imprégner de Dieu, profondément, avec tout l’élan de l’amour. Toi, Vierge sainte, tu l’as porté ; nous aussi, souvenons-nous que nous le portons, que nous vivons, que nous avons l’être et le mouvement dans le Dieu vivant. En tout lieu, ayons conscience d’être avec lui, et par sa vertu notre vertu grandira, si, à chaque respiration, nous invoquons le Nom du Seigneur. Alors nous clamerons, comme un seul être en fête : Alléluia !

Ikos 4

C’est toi qui nous enseignes, ô Vierge, le mystère de la constance dans la prière, et la force de l’invocation humble et discrète. L’eau est fluide de sa nature, et la pierre très dure ; mais le perpétuel écoulement de l’eau peut percer la pierre dure. Daigne, toi aussi, ô Vierge, nous aider dans ta miséricorde en triomphant par ta goutte de grâce de notre rude endurcissement, et nous te chanterons cette doxologie :

Réjouis-toi, audace si délicate dans l’égrènement du saint Nom ; réjouis-toi, source d’eau vive qui s’écoule sans trêve.

Réjouis-toi, sceptre taillé dans le caillou blanc du Seigneur ; réjouis-toi, doux rayon dont le miel est le Christ, Fils de l’homme.

Réjouis-toi, don accordé à mon esprit par mon Christ ; réjouis-toi, communion parfaite au mystère de l’Incar­nation.

Réjouis-toi, épanchement de grâce qui nous vient du Fils de Dieu ; réjouis-toi, vivant rosaire du Kyrie eleison.

Réjouis-toi, céleste élan qui m’entraîne, moi le pécheur ; réjouis-toi, abondance du souvenir de Dieu.

Réjouis-toi, égrènement charismatique d’une invocation admirable.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 5

Vierge sainte, devant toi seront confondus à jamais les penseurs et les sages de ce monde, car tu es le sceau de l’incorruptible Sagesse, porte fermée à ceux qui se prévalent de leur intelligence, vivant paradis digne des merveilles de Dieu. Tu nous montres que la vie ne nous a pas été accordée pour que nous lui donnions un sens à notre guise ; nous ne sommes pas appelés seulement à la noblesse d’exister, la vie véritable est au-delà de nos concepts et de nos catégories, au-delà de l’espace et du flux des instants ; elle est le miroir de ce ciel de feu au-dedans de nous dont la voûte est tendue sur les abîmes de notre cœur et de notre agir. Elle appartient au Verbe, et il veut qu’elle soit ouverte à son Incarnation, et qu’elle retentisse d’un éternel : Alléluia !

Ikos 5

Très pure Vierge Mère, tu es en vérité la sobriété, cette volonté recueillie dans la clarté de l’esprit, l’œil intérieur largement ouvert sur le cercle de l’horizon divin. Tu es le cœur où règne victorieuse la transparence de la pureté, la haute veille de l’âme toujours prête à accueillir le mystère de Dieu. Mais ta sobriété contient aussi la délicate confiance de l’enfant, la sainte simplicité qui garde sans trouble ton cœur paisible, et devant laquelle l’émerveillement nous saisit, tandis que nous nous inclinons en chantant avec tout ce qui a souffle de vie :

Réjouis-toi, lieu où se joignent en croix la ferveur de l’esprit et sa sobriété ; réjouis-toi, axe du ciel et étoile du matin, annonciatrice du mystère qui point dans l’âme.

Réjouis-toi, frein qui brise le pullulement des pensées et leur vain tumulte ; réjouis-toi, miroir où se reflète celui qui est au-delà de la chair.

Réjouis-toi, château le plus intérieur de mon âme ; réjouis-toi, luth du cœur qui résonne sous l’archet de l’Esprit.

Réjouis-toi, chant jailli des cinq cordes toujours vibrantes du saint Nom, réjouis-toi, musique ineffable de la seconde naissance.

Réjouis-toi, fête silencieuse de la gnose parfaite, qui nous fiance au Nom de la Sagesse.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 6

Vierge très sainte, Mère inépousée, tu es le seul cœur où sans défaillance le Nom de gloire chante dans toute sa plénitude vivante et vraie. C’est pour nous grande merveille, ô Très-Pure, car en toi seule, incomparablement, le cœur de l’homme et le cœur de Dieu ont battu et battent sans fin à l’unisson, et la prière, comme un mouvement d’horloge, mesure à la fois ta contemplation et le ciel, modelant ton cœur sur le mystère de l’amour de Dieu. Ô char de lumière sans crépuscule, élève-nous, nous aussi, vers la sagesse bénie du cœur, afin que, rendus meilleurs et dignes de te chanter, nous te présentions, comme à une église vivante, une acclamation orthodoxe : Alléluia !

Ikos 6

Mère de Dieu, cœur de lumière, Mère de Dieu, cœur du monde, Mère de Dieu, cœur très pur, Mère de Dieu, cœur du Verbe, vers toi nous venons, pleins de honte et l’âme défaillante, le corps incliné et fléchissant les genoux, car, par suite de notre ignorance, notre cœur s’est grandement obscurci, le Seigneur nous a laissés errer dans les voies de notre esprit, mais maintenant, c’est vers toi que nous venons, Mère de Jésus, accueille-nous, comme des âmes assoiffées des joies du matin sans déclin, et daigne renouveler en nous un cœur pur, afin que nous te chantions :

Réjouis-toi, arche d’alliance de mon âme ; réjouis-toi, coffret scellé contenant le Nom de Dieu.

Réjouis-toi, vivant navire qui vogue sur les mystères de la création ; réjouis-toi, corbeille que ne souille aucune des vanités du monde.

Réjouis-toi, trône où la Vie elle-même repose ; réjouis-toi, résonance vivante où chante un rayon de la lumière incréée.

Réjouis-toi, trésor intérieur où sont contenues toutes les richesses de la grâce ; réjouis-toi, tabernacle mystique placé sur le très saint autel.

Réjouis-toi, temple céleste dont l’Esprit est le liturge ; réjouis-toi, cassette de feu en notre poitrine à tous.

Réjouis-toi, Église tout ardente du désir d’épouser le Christ.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 7

Épouse très sainte, glorieuse et resplendissante, et proclamée bienheureuse, Reine de tous les cieux, tu as les apôtres pour cortège, les anges comme hérauts et messagers, les évangélistes pour chroniqueurs et historiens, une cour nombreuse et noble, comme toi divinement lumineuse, douce, accueillante, et merveilleusement parée ; mais, comme le proclame le cantique sacré, tu es terrible aussi, indiciblement, comme une armée rangée en bataille, car tu es brillante, sereine, et sans compromis, comme une épée affiliée. Tu es gardienne et protectrice de toutes les choses saintes, de toutes les grâces et de tous les mystères contenus dans les dons de Dieu, des signes, des rites et des paroles sacrées. Car aux noces de l’Époux souverain, une pureté totale est requise, toute immodestie des yeux ou de la mise est bannie. Que nul de ceux qui n’ont pas été initiés aux mystères n’ose donc y porter la main : qui laisserait les porcs se nourrir de perles, ou les chiens manger dans les vases sacrés ? Mais seul l’Esprit peut nous y introduire, et nous donner de les recevoir dignement. Venez donc, réconciliés et purs, et ensemble nous chanterons, pour exprimer notre liesse parfaite : Alléluia !

Ikos 7

Mère de Dieu, Mère très bonne du monde, gardienne de la tradition du Verbe, tu possèdes dans la Jérusalem céleste, en ses retraites les plus silencieuses, un saint et vaste monastère invisible, où résident, comme tes serviteurs empressés, tous ceux qui, avec un zèle véritable, se sont renoncés, ascètes, moines et ermites, anachorètes, hésychastes et pères spirituels, et qui détiennent les trésors de la bénédiction : la sobriété, la fermeté de l’âme, le conseil du père spirituel, toutes choses qui purifient, redressent, et décantent l’âme, et qui participent de ta pureté et de ta miséricorde infinies. Ensemble, elles forment la doctrine secrète, l’héritage des saints, mis à la portée de notre main dans les écrits, les paroles, et tous les textes saints des Pères. Pour tout cela nous ne saurons jamais dignement te louer, t’honorer et te glorifier, si ce n’est en te chantant ainsi :

Réjouis-toi, pourpre impériale de la joie de l’Amen ; réjouis-toi, plénitude de grâce qui s’écoule comme une larme d’épine.

Réjouis-toi, racine pascale des joies nouvelles ; réjouis-toi, paix universelle établie au-dedans de nous.

Réjouis-toi, paradis qu’irriguent toutes les ondées du ciel ; réjouis-toi, claire splendeur des regards d’enfant.

Réjouis-toi, rose embuée de la rosée du mystère ; réjouis-toi, âme à qui des larmes de lumière tissent un vêtement.

Réjouis-toi, saphir céleste tombé dans notre cœur comme une goutte de rosée ; réjouis-toi, annonciatrice de la quiétude sabbatique.

Réjouis-toi, épithalame éternel qui chante dans le silence de l’âme émerveillée en face du mystère.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 8

Seigneur Jésus Christ, mon doux Seigneur, vers toi j’incline mon front, et comme l’apôtre Thomas, je pose la main sur le saint lieu ; recueilli, ayant clos les yeux de l’esprit, sans parole, comme l’aveugle j’attends, penché sur l’abîme qui en moi va soudain s’illuminer tout entier, sous l’éclat du soleil intérieur. Mais comme la nuit obscure de mes péchés ne me permet pas encore de t’apercevoir, je tâte d’une main hésitante, du doigt de l’espérance et de la foi, du pressentiment, du désir et du doute, et si cela ne suffit, j’ajouterai l’autre main aussi. Mais mon cœur, transpercé d’un éclair brûlant, douloureusement et avec douceur pourtant, murmure ton invocation entière. Au rythme du souffle et sans effort, la pulsation de la prière sourd vers la lumière, exclamant : Alléluia !

Ikos 8

Mère du Seigneur, Dame du Mystère, Dame de l’espérance, vêtue du saphir des nuits, Dame aux trois étoiles sur ton manteau, et sainte ancre de nos aspirations, me voici à -nouveau devant toi, dissipé par le tumulte du monde et esclave de mes pensées. Après avoir reçu le conseil de mon père spirituel et sa bénédiction, j’étais entré dans la voie de mon salut, muni de la sainte décision de me forcer à prier sans cesse. Mais ma pensée, idole de terre, ne me laisse pas le loisir de m’établir en état de prière, dans le lieu de Dieu, là-bas, en ce tréfonds de mon cœur vers lequel je tends. Aussi aide-moi, toi, ma Protectrice, à m’affermir dans l’invocation incessante, aide-moi, et je te chanterai :

Réjouis-toi, Mère du Seigneur, incarnation de la Sagesse ; réjouis-toi, force de la virginité, vraie âme du monde.

Réjouis-toi, corps sanctifié, lieu qui contient Dieu ; réjouis-toi, saint des saints, lieu mystérieux au centre des cœurs.

Réjouis-toi, trésor spirituel renfermé dans l’esprit des humbles ; réjouis-toi, don assuré de toutes les vertus ineffables.

Réjouis-toi, encensoir d’or d’où s’élèvent sans cesse des prières pures ; réjouis-toi, union dans une même pensée de toutes les Églises réconciliées.

Réjouis-toi, éclair qui illumine les âmes des fidèles ; réjouis-toi, toi qui ne cesses d’aider même ceux qui sont endurcis dans le péché.

Réjouis-toi, manteau protecteur qui recouvres nos faiblesses.

Réjouis-toi, Épouse, Mère de la prière continuelle !

Kondakion 9

Ô Mère de Dieu, très pure toujours, que notre prière te soit agréable, en son perpétuel épanchement, comme neuf luths et neuf coupes, et qu’auprès de la Trinité sainte, terme de notre joie qui s’élève, portée sur tes mains vers le Christ-Époux comme un parfum très suave, son offrande orthodoxe soit agréée, afin que tous ensemble et avec tous les cieux, nous soyons rendus dignes de chanter un immense et éternel : Alléluia !

Trad. André Scrima et Placide Deseille, dans
Romul Joanta (Mgr Séraphim), Roumanie, Tradition
et culture hésychastes
, éd. de Bellefontaine, 1987.
Reproduit dans Recueil d’Acathistes, Monastère
Saint-Antoine-le-Grand, Royans, 2008.


  • Samedi de l'Acathiste
    à la Mère de Dieu

    L’acathiste à la Mère de Dieu est le seul acathiste qui figure dans les offices du rite byzantin. Il est célébré aux matines (orthros) du samedi de la cinquième semaine du Grand Carême. Nous présentons le texte des matines, dans lequel est intégré l’acathiste, divisé en 24 iki. Il s’agit ici de la traduction du père Denis Guillaume, extrait du Triode de Carême (Diaconie apostolique, Parma, 1993. pp. 365-380).

Le samedi matin à l’Orthros.

Après l’hexapsalme et la grande litanie, on chante Le Seigneur est Dieu et le tropaire suivant (là où c’est l’usage, on le chante 3 fois).

Tropaire, t. 8

L’ordre mystérieux une fois connu de l’ange, il alla droit à l’huis de Joseph ; à la Vierge il dit : Celui qui par sa descente a fait pencher les cieux sur la terre tout entier demeure en toi sans subir de changement. Le voyant dans ton sein prendre la forme d’un esclave, stupéfait, je crie vers toi : Réjouis-toi, Épouse toujours-vierge !

Première lecture du Psautier, au cathisme 16. Petite Litanie ; puis le Chœur chante le kondakion, lentement (ou plusieurs fois), de façon à permettre l’encensement de toute l’église et le retour du prêtre officiant devant l’icône, là où se lit l’Acathiste.

Kondakion, t. 8

Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. Dresse autour de nous le plus solide des remparts par ton bras puissant, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée !

On lit ou chante la première stance, c’est-à-dire les six premiers iki. Selon l’usage grec, c’est le prêtre qui lit, de façon solennelle, et le chœur intervient pour les refrains. Selon l’usage slave, le chœur chante aussi les salutations.

PREMIÈRE STANCE

Ikos 1

Du ciel fut envoyé un archange éminent pour dire à la Mère de Dieu : Réjouis-toi ! Et, te voyant, Seigneur, prendre corps à sa voix, il clame sa surprise et son ravissement :

Réjouis-toi, qui fais briller notre salut ; réjouis-toi, par qui le mal a disparu ; réjouis-toi, car tu relèves Adam déchu ; réjouis-toi, car Ève aussi ne pleure plus.

Réjouis-toi, montagne inaccessible aux humaines pensées ; réjouis-toi, insondable océan soustrait même aux anges ; réjouis-toi, car tu deviens le trône et le palais du Roi ; réjouis-toi, puisque ton Créateur se fait porter par toi.

Réjouis-toi, étoile annonciatrice du Soleil levant ; réjouis-toi, fertile sein où Dieu va s’incarnant ; réjouis-toi, par qui la créature se va re-créant ; réjouis-toi, par qui le Créateur devient petit enfant.

Refrain : Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 2

La Vierge, connaissant son état virginal, à l’ange Gabriel répondit fermement : Quelle étrange merveille m’apporte ta voix, à mon âme elle paraît difficile à saisir ; sans semence concevrai-je pour enfanter comme tu dis ? Alléluia !

Refrain : Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 3

La Vierge, pour comprendre un mystère inconnu, s’adresse au serviteur et demande comment en ses chastes entrailles un Fils serait conçu. L’ange, plein de respect, lui dit joyeusement :

Réjouis-toi, puisque t’est révélé l’ineffable dessein ; réjouis-toi, gardienne d’un mystère voué au secret ; réjouis-toi, le prélude sacré des merveilles du Christ ; réjouis-toi, récapitulation de ses dogmes divins.

Réjouis-toi, échelle céleste par qui Dieu descendit ; réjouis-toi, viaduc qui nous conduit de terre vers le ciel ; réjouis-toi, l’inépuisable admiration des anges saints ; réjouis-toi, sujet de plainte pour l’enfer et les démons.

Réjouis-toi, qui enfantas la lumière ineffablement ; réjouis-toi, qui n’en révélas à personne le comment ; réjouis-toi, qui surpasses la connaissance des savants ; réjouis-toi, qui éclaires l’intelligence des croyants.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 4

La puissance du Très-Haut couvrit alors de son ombre la Vierge inépousée pour la mener à concevoir, et son sein fécondé devint un jardin délicieux pour ceux qui veulent y moissonner le salut en chantant : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 5

Portant le Seigneur Dieu dans son sein maternel, la Vierge s’en alla trouver Elisabeth ; son enfant reconnaît le salut merveilleux et tressaille en chantant pour la Mère de Dieu :

Réjouis-toi, bourgeon de l’immortelle fleur ; réjouis-toi, domaine au fruit plein de saveur ; réjouis-toi, jardin du Seigneur notre ami ; réjouis-toi, semis où pousse notre vie.

Réjouis-toi, glèbe qui produis l’abondance du rachat ; réjouis-toi, table sainte et propitiation pour le péché ; réjouis-toi, car tu plantes pour nous un jardin délicat ; réjouis-toi, car tu prépares à nos âmes un havre de paix.

Réjouis-toi, encens d’une agréable odeur ; réjouis-toi, propitiatoire universel ; réjouis-toi, grâce de Dieu pour les mortels ; réjouis-toi, avocate auprès du Seigneur.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 6

L’âme secouée par des pensées inquiètes, le prudent Joseph se troubla profondément, car il connaissait ta virginité et te soupçonne à présent, ô Mère immaculée ; mais, apprenant ta conception de l’Esprit Saint, il s’écrie : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Seconde lecture du Psautier, au cathisme 17 (psaume 118), et petite Litanie. Le Chœur chante à nouveau le kondakion Que retentissent :

Kondakion, t. 8

Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. Dresse autour de nous le plus solide des remparts par ton bras puissant, sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée !

DEUXIÈME STANCE

Ikos 7

Les bergers, entendant les anges qui chantaient l’incar­nation du Christ, couraient vers leur berger pour contempler l’Agneau, nouveau-né reposant sur le sein de Marie, qu’ils chantèrent en disant :

Réjouis-toi, Mère de l’Agneau et du bon pasteur ; réjouis-toi, bercail des brebis spirituelles ; réjouis-toi, protection contre les loups ravisseurs ; réjouis-toi, tourière des portes du Paradis.

Réjouis-toi, puisque le ciel se réjouit avec la terre ; réjouis-toi, puisque les mortels tressaillent avec les anges ; réjouis-toi, bouche des apôtres qui ne saurait tarir ; réjouis-toi, courage inégalé des victorieux martyrs.

Réjouis-toi, la plus ferme colonne où s’appuie notre foi ; réjouis-toi, brillante illustration de la grâce de Dieu ; réjouis-toi, par qui le sombre enfer fut privé de sa proie ; réjouis-toi, par qui nous retrouvons notre éclat lumineux.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 8

Ayant aperçu l’étoile conduisant vers Dieu, les Mages suivirent sa clarté et la prirent comme flambeau pour chercher à sa lumière le Roi tout-puissant ; ayant rejoint l’inaccessible, ils se réjouirent en criant : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 9

Les Mages de Chaldée, voyant leur Créateur dans les bras de la Vierge, adorent leur Seigneur en sa forme d’esclave et offrent leurs présents, à la toute-bénie criant joyeusement :

Réjouis-toi, Mère de la Lumière sans déclin ; réjouis-toi, reflet de spirituelle clarté ; réjouis-toi, par qui le feu de l’enfer est éteint ; réjouis-toi, flambeau qui nous montres la Trinité.

Réjouis-toi, car tu as chassé le tyran de son royaume ; réjouis-toi, qui as montré le Christ Seigneur ami des hommes ; réjouis-toi, car tu nous as délivrés des cultes païens, réjouis-toi, car tu nous as soustraits à nos œuvres de rien.

Réjouis-toi, qui as fait disparaître le culte du feu ; réjouis-toi, car tu as étouffé la flamme des passions ; réjouis-toi, car tu nous guides vers la sagesse de Dieu ; réjouis-toi, allégresse de toutes les générations.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 10

Devenus les hérauts porteurs de Dieu, les Mages retournèrent à Babylone, accomplissant ta prophétie et te proclamant devant tous comme le Christ, laissant Hérode comme un sot, incapable de chanter : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 11

Sur l’Égypte, Seigneur, brilla ta vérité, tu as chassé l’obscurité du mensonge ; leurs idoles n’ont pu soutenir ton éclat, et le peuple sauvé pour la Vierge chanta :

Réjouis-toi, espérance des hommes et leur relèvement ; réjouis-toi, désespoir des démons et leur renversement ; réjouis-toi, car tu as foulée au pied l’erreur du serpent ; réjouis-toi, car tu as fait tomber le masque des idoles.

Réjouis-toi, mer où le Pharaon, le Diable, est englouti ; réjouis-toi, pierre où sont abreuvés ceux qui ont soif de vie ; réjouis-toi, guide dans la ténèbre et colonne de feu ; réjouis-toi, rempart de l’univers, plus vaste que les cieux.

Réjouis-toi, ciboire conservant la manne, pain du ciel ; réjouis-toi, servante qui apprêtes les saintes délices ; réjouis-toi, mystique paradis de la terre promise ; réjouis-toi, terre bénie où coulent le lait et le miel.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 12

Comme Siméon allait trépasser du présent siècle, tu lui fus présenté comme un petit enfant ; mais en toi il reconnut la perfection de la divinité et, frappé par ton ineffable sagesse, il s’écria : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

On chante à nouveau le kondakion. Que retentissent, puis on lit le psaume 50.

Canon de l’Acathiste à la Mère de Dieu.

Œuvre de Joseph l’Hymnographe qui a pour acrostiche : En toi notre allégresse, logis de la Joie.

Ode 1 (t. 4)

Hirmos : Ma bouche s’ouvrira et s’emplira de l’Esprit Saint : j’adresse mon poème à la Mère du Roi et l’on me verra, en cette fête solennelle, chanter avec allégresse toutes ses merveilles.

L’archange Gabriel t’a reconnue comme le livre vivant du Christ, scellé par le sceau de l’Esprit, et il te crie, ô Vierge immaculée : Réjouis-toi, vase d’allégresse en qui se perd la malédiction de la mère des vivants.

Réjouis-toi, virginale Épouse de Dieu, espérance d’Adam et son relèvement, terreur de l’enfer, que tu as mis à mort ; réjouis-toi, sainte demeure de notre Roi ; réjouis-toi, trône de feu du Seigneur tout-puissant.

Réjouis-toi, qui seule as fait pousser la rose qui jamais ne se fanera ; réjouis-toi, qui as enfanté le fruit suave et le parfum de notre Roi ; réjouis-toi, Épouse inépousée qui apportes au monde le salut.

Réjouis-toi, trésor de pureté qui nous relèves d’où nous sommes tombés ; réjouis-toi, royale fleur de lis dont le parfum embaume les croyants, encens de suave odeur et parfum très précieux.

Catavasie : l’hirmos, et ainsi après chaque ode.

Ode 3

Garde sous ta protection, ô Mère de Dieu et source intarissable de la Vie, tous les chantres qui t’honorent de leurs hymnes ; dans ta divine gloire, accorde-leur la couronne des vainqueurs.

Tu as fait croître le froment des cieux en une terre non labourée ; réjouis-toi, mystique table qui as porté le pain de vie ; réjouis-toi, Vierge souveraine, source intarissable du flot vivifiant.

Réjouis-toi, car tu as enfanté pour les fidèles l’hostie sans défaut ; réjouis-toi, Mère de l’Agneau qui ôte le péché du monde entier ; réjouis-toi, chaleureuse propitiation.

Réjouis-toi, brillante aurore qui seule as porté le Christ notre Soleil ; réjouis-toi, tabernacle de la clarté qui as chassé les ténèbres de la mort et dissipé l’obscurité de l’enfer.

Réjouis-toi, l’unique porte par où le Verbe seul est passé ; Vierge qui as brisé par ton enfantement les portes et les verrous de l’enfer ; réjouis-toi, divine entrée du peuple racheté, Vierge toute digne de nos chants.

Catavasie, petite litanie, et kondakion « Que retentissent ».

TROISIÈME STANCE

Ikos 13

Dieu renouvelle son œuvre lorsqu’il s’est révélé en naissant devant nous, ses créatures ; sans semence il germa d’un sein immaculé, afin que nous chantions ses merveilles en disant :

Réjouis-toi, fleuron de l’immortalité ; réjouis-toi, couronne de la chasteté ; réjouis-toi, brillante figure de la résurrection ; réjouis-toi, seule émule des anges et de leur condition.

Réjouis-toi, arbre au fruit merveilleux qui nourrit les croyants ; réjouis-toi, bois d’ombre et de fraîcheur, feuillage protecteur ; réjouis-toi, car tu as enfanté le guide des errants ; réjouis-toi, car tu procures aux pauvres captifs un Sauveur.

Réjouis-toi, notre avocate auprès du Juge juste et bon ; réjouis-toi, la réconciliation pour une foule de pécheurs ; réjouis-toi, manteau de ceux qui n’ont plus de recours ; réjouis-toi, tendresse qui surpasses tout amour.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 14

Voyant l’étrange naissance, nous deviendrons étrangers au monde, convertissant vers le ciel nos cœurs et nos esprits ; c’est pour nous, en effet, que le Dieu très-haut est apparu sur terre comme un homme plein d’humilité, car il veut entraîner vers les hauteurs tous ceux qui lui chanteront : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 15

Sans être absent du ciel, sans changement de lieu, tout entier ici-bas, le Verbe incirconscrit, en vertu de la condescendance de Dieu, devient fils d’une Vierge qu’on acclame ainsi :

Réjouis-toi, siège du Dieu qu’on ne peut situer ; réjouis-toi, porche du mystère le plus secret ; réjouis-toi, nouvelle incomprise des incroyants ; réjouis-toi, gloire incontestable pour les croyants.

Réjouis-toi, char de celui qui siège sur les chérubins ; réjouis-toi, siège du Dieu qui chevauche les séraphins ; réjouis-toi, car tu ramènes toute chose à l’essentiel ; réjouis-toi, puisque le vierge en toi rejoint le maternel.

Réjouis-toi, qui nous délivres de la mort et du tombeau ; réjouis-toi, par qui le Paradis s’entrouvre de nouveau ; réjouis-toi, clef du royaume du Christ et porte du ciel, réjouis-toi, gage d’espérance pour les biens éternels.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 16

Tous les anges dans le ciel furent troublés par ton incarnation, car ils voyaient l’inaccessible Dieu si proche des mortels, conversant avec les hommes et recevant leur acclamation : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 17

Les rhéteurs bavards, muets comme des poissons, pour toi, Mère de Dieu, ne savent expliquer comment tu as conçu dans la virginité, mais nous admirons ton mystère et te disons :

Réjouis-toi, vaisseau de l’admirable sagesse de Dieu ; réjouis-toi, intendante de la providence des cieux ; réjouis-toi, devant qui les sages n’ont plus aucun savoir ; réjouis-toi, car devant toi les savants n’ont plus de pouvoir.

Réjouis-toi, car les chercheurs subtils deviennent hésitants ; réjouis-toi, car les diseurs de fables s’en vont chancelant ; réjouis-toi, car tu as défait les lacets des Athéniens ; réjouis-toi, tu as rempli les filets des pêcheurs d’hommes.

Réjouis-toi, qui nous retires de l’abîme d’ignorance ; réjouis-toi, qui nous donnes la lumière de la vraie science ; réjouis-toi, esquif qui nous sauves sur la mer en furie, réjouis-toi, havre de paix pour les marins de cette vie.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 18

Voulant sauver le monde, le Créateur de l’univers y vint de son propre gré ; notre divin Pasteur s’est fait homme parmi nous et il nous est apparu comme l’Agneau de Dieu pour notre salut ; vers sa ressemblance il appelle son image et nous entend répondre, à son appel : Alléluia !

Alléluia, alléluia, Alléluia !

Le Chœur chante encore le kondakion « Que retentissent », pour la conclusion de la troisième stance, et aussitôt après, le cathisme (séparant l’ode 3 de l’ode 4).

Cathisme, t. 1

Venu dans la cité de Nazareth, le grand prince des esprits angéliques t’annonça, ô Vierge immaculée, le Roi des siècles, le Seigneur, te disant : Réjouis-toi, Toute-bénie, ô Marie, insondable océan où l’Inaccessible vient rappeler les mortels.

Ode 4

Hirmos : Celui qui siège glorieusement sur le trône de la divinité est venu sur la nuée légère : c’est Jésus, notre divin Sauveur ; et de sa main toute pure il a sauvé ceux qui lui chantent : O Christ notre Dieu, gloire à ta puissance.

Par nos hymnes et nos voix, fidèlement nous te crions, Vierge digne de nos chants : Réjouis-toi, fertile montagne soulevée par l’Esprit ; réjouis-toi, chandelier d’or et vase où la manne est conservée, pour les fidèles, délectable suavité.

Propitiation de l’univers ; réjouis-toi, Souveraine immaculée ; réjouis-toi, échelle qui nous conduis de terre vers la grâce ; réjouis-toi, viaduc menant de la mort à la vie tous les fidèles qui t’honorent de leurs chants.

Colonne plus haute que les cieux ; réjouis-toi, ô Vierge immaculée qui sans douleurs as porté dans ton sein le fondement de l’univers ; réjouis-toi, pressoir qui as extrait de ton sang la pourpre divine pour le Roi tout-puissant.

Tu as enfanté notre législateur ; réjouis-toi, Souveraine en vérité, car il efface gratuitement nos transgressions ; réjouis-toi, insondable océan, ineffable sommet, .Épouse inépousée, par qui nous sommes divinisés.

Pour le monde tu as tressé une couronne non faite de main d’homme ; nous te chantons et te crions : Vierge sainte ; réjouis-toi, protectrice universelle, inébranlable rempart, forteresse et refuge sacré.

Ode 5

L’univers est transporté par ta divine gloire, ô Vierge inépousée, car tu as porté dans ton sein le Dieu transcendant et tu mis au monde un Fils intemporel qui accorde le salut à ceux qui chantent ta louange.

Toi qui as enfanté le chemin de la vie ; réjouis-toi, Immaculée, car tu sauvas le monde du déluge et du péché ; réjouis-toi, divine fiancée qui as accueilli dans la crainte la parole de Dieu ; réjouis-toi, séjour du Créateur et Seigneur.

Réjouis-toi, Immaculée, forteresse et rempart des humains, séjour de la gloire et terreur de l’enfer, splendeur des vierges, allégresse des anges dans le ciel, protectrice des fidèles qui te prient.

Char de feu du Verbe divin ; réjouis-toi, Souveraine, mystique Paradis au milieu duquel le Seigneur devient le nouvel arbre de vie, dont la douceur succède à l’amertume de la mort pour les fidèles qui goûtent son fruit vivifiant.

Fortifiés par ta puissance, nous te crions fidèlement : Réjouis-toi, cité du grand Roi ; qui parle de toi te glorifie dignement ; réjouis-toi, abîme insondable et montagne inviolée.

Immense tabernacle du Verbe Dieu ; réjouis-toi, Immaculée, car tu as façonné le divin joyau ; réjouis-toi, merveille inégalée ; avec Dieu tu réconcilies ceux qui te proclament bienheureuse, ô Mère de Dieu.

Ode 6

Hirmos : Célébrant cette divine et sainte fête de la Mère de Dieu, venez, fidèles, battons des mains, glorifiant le Dieu qu’elle a conçu.

Très-sainte chambre nuptiale du Verbe divin, cause de notre commune divinisation ; réjouis-toi, ô Vierge immaculée, gloire des Prophètes qui t’ont célébrée, ornement des apôtres, réjouis-toi.

Tu as fait pleuvoir la rosée qui éteignit la flamme des faux-dieux ; aussi nous te crions : Réjouis-toi, mystique toison couverte de rosée que Gédéon contempla d’avance.

Pour nous qui te chantons : Réjouis-toi, sois un havre de paix au milieu des flots, un refuge dans l’océan des tribulations, un abri contre les ruses de l’ennemi.

Cause de toute joie, donne-nous la sagesse pour te chanter : Réjouis-toi, buisson ardant sans être consumé ; réjouis-toi, lumineuse nuée couvrant les fidèles de son ombre sans fin.

Aux odes 6, 7, 8 et 9 s’ajoutent les tétraodes de Joseph (ton 6, avec l’acrostiche : Cette hymne est de Joseph) et de Théodore Studite (ton 5).

Ton 6

Hirmos : Lorsque je vois l’océan de cette vie soulevé par la tempête des tentations, j’accours à ton havre de paix et je crie, ô Dieu de bonté : la fosse rachète ma vie.

Tous les saints de Dieu, intercédez pour nous.

Les martyrs qui ont bien combattu et comme des pierres choisies furent jetés sur terre, renversèrent les constructions de l’ennemi et devinrent les temples vivants du Seigneur.

Saints martyrs, nous vous en prions, vous qui avez couru sur le stade, donnez-nous la force de parcourir le stade du carême vaillamment et de briller enfin dans la perfection des vertus.

Seigneur, à tes serviteurs qui sont passés de terre vers toi accorde une part au royaume des cieux, par les saintes prières de tes martyrs, Dieu de tendresse et de bonté.

Théotokion : Vierge Mère de Dieu, seule digne de nos chants, prie le Verbe très-saint d’accorder à tes chantres le pardon des péchés et le partage des charismes divins.

Ton 5

Tu délivras le prophète du monstre marin : fais-moi sortir de l’abîme du péché et sauve-moi, Seigneur.

Célébrant la mémoire des martyrs, faisons monter nos chants vers le Seigneur, exultant d’une divine joie.

Ne redoutant ni le glaive ni le feu, mais puisant votre courage dans la foi, saints martyrs, vous avez renversé les tyrans.

Gloire : Je chante la Trinité de tes personnes, j’adore l’unité de ton essence, Père, Fils et Saint Esprit.

Maintenant : Tu es la gloire des anges et des mortels, ô Vierge qui as enfanté le Christ, le Sauveur de nos âmes.

Le Seigneur est admirable parmi les saints, le Dieu d’Israël.

Martyrikon : Ayant reçu la vie en échange de la mort, vous exultez de joie, car vous habitez les cieux, victorieux témoins du Christ notre Dieu.

Leurs âmes jouiront du repos bienheureux.

Nékrosimon : Tu es le maître de la mort et de la vie : fais reposer, Seigneur, les fidèles trépassés, ô Christ, en compagnie de tes saints.

Tu délivras le prophète du monstre marin : fais-moi sortir de l’abîme du péché et sauve-moi, Seigneur.

Petite litanie ; puis le kondakion « Que retentissent », chanté lentement (ou plusieurs fois), tandis qu’a lieu l’encensement de toute l’église.

QUATRIÈME STANCE

Ikos 19

Vierge Mère de Dieu, le rempart des vierges, protection de tous ceux qui accourent vers toi, le Dieu créateur t’embellit de tout son art pour loger en ton sein, et nous chantons pour toi :

Réjouis-toi, colonne d’innocence et de virginité ; réjouis-toi, porte du salut et de notre rédemption ; réjouis-toi, prémices de notre nouvelle création ; réjouis-toi, messagère de la divine charité.

Réjouis-toi, qui procures la régénération aux pécheurs ; réjouis-toi, porteuse de l’illumination en nos esprits ; réjouis-toi, qui as foulé au pied le serpent corrupteur ; réjouis-toi, qui enfantas l’Agneau d’innocente blancheur.

Réjouis-toi, lit nuptial pour des noces exemptes de semeur ; réjouis-toi, intimité des fidèles avec leur Seigneur ; réjouis-toi, nourricière des vierges et des jouvenceaux ; réjouis-toi, habilleuse des cœurs aux noces de l’Agneau.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 20

Toute hymne est impuissante lorsqu’elle s’efforce d’égaler la multitude de tes miséricordes, Seigneur ; nous pourrions t’adresser des odes nombreuses comme le sable de la mer sans parvenir à une perfection digne du don que tu nous as fait en nous permettant de chanter pour toi : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 21

Comme dans la ténèbre un flambeau tout brillant, la Vierge sainte allume un phare immatériel pour nous conduire tous à la science du ciel ; vénérons son éclat très digne de nos chants :

Réjouis-toi, rayonnement du soleil des chrétiens ; réjouis-toi, éclat de la lumière sans déclin ; réjouis-toi, brillant éclair illuminant nos cœurs ; réjouis-toi, tonnerre frappant l’ennemi de terreur.

Réjouis-toi, messagère porteuse du flambeau sacré ; réjouis-toi, estuaire où débouche un fleuve aux grandes eaux ; réjouis-toi, sainte et vivante image des fonts baptismaux ; réjouis-toi, qui ôtes la marque du péché de nos cœurs.

Réjouis-toi, bassin où la conscience elle-même est blanchie ; réjouis-toi, calice qui répands l’allégresse et la vie ; réjouis-toi, parfum de spirituelle suavité ; réjouis-toi, lumière vivante du banquet céleste.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 22

Voulant faire grâce à ses anciens débiteurs, celui qui acquitte les dettes de tous les hommes vint de son plein gré vers ceux qui de sa grâce s’étaient éloignés ; ayant déchiré la cédule de nos obligations, il entendit tous les hommes l’acclamer ainsi : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

Ikos 23

Exaltant ton enfantement, nous te louons, sainte Mère de Dieu, temple spirituel dont le Seigneur éternel fit sa demeure ; et, l’ayant glorifiée, il veut que nous chantions :

Réjouis-toi, tabernacle saint du Verbe divin ; réjouis-toi, plus sainte que le Saint des Saints du Temple ; réjouis-toi, arche recouverte d’or par l’Esprit ; réjouis-toi, trésor inépuisable de la vie.

Réjouis-toi, précieux diadème des princes chrétiens ; réjouis-toi, vénérable gloire des prêtres saints ; réjouis-toi, imprenable boulevard de l’Église ; réjouis-toi, l’indestructible rempart des chrétiens.

Réjouis-toi, l’exaltation de nos trophées ; réjouis-toi, par qui l’ennemi est vaincu ; réjouis-toi, guérison de mon corps ; réjouis-toi, salut de mon âme.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Ikos 24

O Mère toute digne de nos chants qui enfantas le Verbe plus saint que tous les saints, reçois maintenant l’hommage que nous te présentons, délivre-nous de tout malheur et préserve du châtiment futur ceux qui te chantent d’un même cœur : Alléluia !

Alléluia, alléluia, alléluia !

(Là où c’est l’usage, cette dernière strophe se dit 3 fois ; puis on répète le premier ikos.)

Ikos 1

Du ciel fut envoyé un archange éminent pour dire à la Mère de Dieu : Réjouis-toi ! Et, te voyant, Seigneur, prendre corps à sa voix, il clame sa surprise et son ravissement :

Réjouis-toi, qui fais briller notre salut ; réjouis-toi, par qui le mal a disparu ; réjouis-toi, car tu relèves Adam déchu ; réjouis-toi, car Ève aussi ne pleure plus.

Réjouis-toi, montagne inaccessible aux humaines pensées, réjouis-toi, insondable océan soustrait même aux anges ; réjouis-toi, car tu deviens le trône et le palais du Roi ; réjouis-toi, puisque ton Créateur se fait porter par toi.

Réjouis-toi, étoile annonciatrice du soleil levant ; réjouis-toi, fertile sein où Dieu va s’incarnant ; réjouis-toi, par qui la créature se va re-créant ; réjouis-toi, par qui le Créateur devient petit enfant.

Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Kondakion, ton 8

Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine ! Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. Dresse autour de nous le plus solide des remparts, par ton bras puissant ; sauve-nous de tout danger, hâte-toi de secourir les fidèles qui te chantent : Réjouis-toi, Épouse inépousée !

Synaxaire

On lit d’abord le Synaxaire du Ménée, puis le suivant :

Ce même jour, samedi de la cinquième semaine de Carême, nous célébrons l’hymne acathiste de notre très-sainte Dame la Mère de Dieu et toujours-vierge Marie.

Par des hymnes incessantes nous remercions celle qui nous offre en tout temps sa protection.

Héraclius gouvernant l’empire byzantin, le roi de Perse Khosroès, voyant que le pouvoir des Grecs avait été fortement amoindri par la tyrannie de l’empereur Phocas, envoya un de ses satrapes, du nom de Sarbar, avec des milliers de soldats d’élite, pour s’emparer de tout l’Orient. Cela fait, ils arrivèrent jusqu’à Chrysopolis, qu’on appelle maintenant Scutari. L’empereur Héraclius, arrêté par la défaillance du trésor public et ayant dû prendre les vases sacrés des églises pour battre monnaie, en vue d’une revanche plus grande et plus parfaite, envoya des vaisseaux sur la Mer Noire pour les rejeter du côté de la Perse : il détruisit leur puissance, et Khosroès fut vaincu, avec le reste de son armée. Peu après, Siroès, fils de Khosroès, se rebella contre son père et s’empara du pouvoir : il fit tuer Khosroès et traita avec Héraclius. Mais le Kogan (ou khân) des Mésiens et des Scythes, ayant appris que l’empereur avait traversé la mer pour combattre les Perses, rompit ses traités avec Byzance et, à la tête de troupes innombrables, fit irruption par l’ouest jusqu’à Constantinople, en poussant des cris blasphématoires contre Dieu.

En un instant, la mer fut couverte de navires, la terre ferme se remplit de fantassins et de cavaliers. Alors le patriarche Serge exhorta le peuple de Constantinople à ne pas se laisser abattre, mais à reporter de tout cœur toute son espérance sur Dieu et sur sa Mère, la divine Génitrice tout-immaculée. Or le patrice Bonus, qui gouvernait alors la cité, fit préparer le nécessaire pour repousser les ennemis : « Il nous faut, disait-il, en plus du secours qui vient d’en haut, faire nous aussi tout ce qui est en notre pouvoir. » Le patriarche, avec tout le peuple, porta en procession l’icône de la Mère de Dieu en haut des remparts, pour assurer leur résistance. Alors que Sarbar, depuis l’est, et le Kogan, depuis l’ouest, commençaient à incendier les alentours de la ville, le patriarche fit porter en outre l’icône du Christ non-peinte-de-main-d’homme, la précieuse et vivifiante Croix, ainsi que le Vêtement de la Mère de Dieu, dans la procession le long des remparts. Mais le Kogan des Scythes, à travers les remparts de terre ferme, pénétra dans la ville avec une immense multitude armée jusqu’aux dents. Ils étaient si nombreux que les Grecs durent combattre les Scythes à un contre dix. Mais l’invincible Stratège, la Mère de Dieu, avec le nombre infime des soldats qui se trouvaient près de son temple, celui de la Source, anéantit leur multitude. Alors les Grecs, reprenant courage et exultant de joie, sous la conduite de l’invincible Stratège, en triomphèrent puissamment et à jamais. Ayant proposé l’armistice, ceux de Constantinople furent repoussés, et le Kogan leur dit : « Ne vous laissez pas tromper par le Dieu en qui vous croyez, car demain j’aurai l’entière possession de votre ville. » Les gens de la ville, entendant cela, tendirent leurs mains vers Dieu. D’un commun accord, le Kogan et Sarbar attaquèrent par terre et par mer, essayant de prendre la ville grâce aux machines de siège. Mais ils furent battus par les Grecs, à tel point que les survivants ne furent pas capables d’incinérer leurs morts. Des barques pleines de soldats, passant par le repli de la Come, furent dirigées contre l’église Notre-Dame des Blachemes, mais une violente tempête secoua la mer à l’improviste, et cette flottille fut mise en pièces, détruite avec toutes les embarcations des ennemis. Et l’on put voir un prodige étonnant de la Mère de Dieu : de la rive des Blachemes, elle repoussa tous les assaillants. Alors le peuple se hâta d’ouvrir les portes et en fit un carnage, les femmes et les enfants s’enhardissant contre eux. Leurs chefs rétrogradèrent, pleurant et gémissant. Et le peuple reconnaissant de Constantinople, rendant grâces à la Mère de Dieu, lui chanta une hymne de toute la nuit, sans s’asseoir (Acathiste), puisqu’elle n’avait pas cessé elle-même de veiller sur eux et qu’avec une surnaturelle puissance elle avait remporté la victoire sur les ennemis.

Depuis lors, en souvenir de ce prodige si grand et surnaturel, l’Église a pris l’habitude de consacrer cette fête à la Mère de Dieu, en ce temps de l’année où elle donna la victoire. Et on l’appelle Acathiste, puisque c’est debout qu’elle fut alors célébrée par le clergé de la ville et par tout le peuple.

Trente-six ans plus tard, sous le règne de Constantin Pogonat, les Agaréniens réunirent une immense armée et s’attaquèrent de nouveau à Constantinople : ils l’assiégèrent pendant sept ans et, lorsqu’ils hivernaient du côté de Cyzique, ils firent périr beaucoup d’habitants. Puis, ayant renoncé et s’en étant retournés avec leur flotte, ils furent tous engloutis dans la mer, près de Syléos, grâce à la protection de la toute-sainte Mère de Dieu.

Une troisième fois, sous Léon l’Isaurien, les descendants d’Agar, au nombre de plusieurs myriades, ravagèrent tout d’abord le royaume des Perses, puis l’Égypte et la Libye, envahissant aussi l’Inde, l’Éthiopie et l’Espagne. Pour finir, ils s’avancèrent également contre la reine des cités, avec dix-huit cents navires. Ils l’encerclèrent donc, avec l’intention de la piller tout de suite. Mais le peuple consacré de la ville, portant la sainte relique de la précieuse et vivifiante Croix, ainsi que la vénérable icône de l’Hodighitria, fit le tour des remparts, suppliant Dieu avec des larmes. Alors il sembla bon aux Agaréniens de se diviser en deux groupes : les uns firent campagne contre les Bulgares, et il en tomba plus de vingt mille ; les autres furent laissés autour de la ville pour la prendre. Comme ils étaient empêchés par la chaîne qui va de Galata aux remparts de la cité, ils gagnèrent le lieudit Sosthène, mais là le vent du nord se déchaîna, et la plupart des navires furent endommagés et perdus. Les survivants furent en proie à une grande famine, au point qu’ils durent se nourrir de chair humaine et d’excréments. Alors, prenant la fuite, ils gagnèrent la mer Égée, mais là, ils sombrèrent avec tous leurs navires, car des grêlons s’abattirent violemment sur eux depuis le ciel et mirent la mer en ébullition, au point de dissoudre la poix des navires, et c’est ainsi que périt cette immense armée, dont il ne resta que trois survivants pour en donner la nouvelle.

À cause de tous ces prodiges surnaturels de la toute-sainte Mère de Dieu, nous célébrons donc cette fête. Et on l’appelle Acathiste, parce que, cette nuit-là, tout le peuple resta levé pour chanter l’hymne à la Mère du Verbe ; et parce que, si l’on a coutume de s’asseoir pour toutes les autres stances, pour écouter celles de cette hymne à la Mère de Dieu nous nous tenons tous debout.

Par les prières de ton invincible Mère, ô Christ notre Dieu, délivre-nous de toute menace qui pèse sur nous et prends pitié de nous, toi qui es le seul ami des hommes.

Ode 7, ton 4

Hirmos : Ils n’adorèrent pas la créature au lieu du Créateur, les fidèles du Dieu très-haut, mais affrontèrent généreusement le feu qui les menaçait ; et ils chantaient dans la fournaise : Seigneur digne de louange, Dieu de nos Pères, béni sois-tu.

Nous te chantons et te crions : Réjouis-toi, char du Soleil spirituel ; tu es la vigne, en vérité, qui a produit le doux raisin dont le vin réjouit le cœur des fidèles qui te glorifient.

Tu as enfanté celui qui guérit toute plaie ; réjouis-toi, divine Fiancée, mystique rameau qui as fait fleurir l’immortalité ; réjouis-toi, ô Souveraine qui nous combles de joie et nous fais héritiers de la vie.

La langue des rhéteurs est embarrassée pour te louer, Mère de Dieu ; plus haut que les séraphins tu t’es élevée en mettant au monde le Christ notre Roi ; intercède auprès de lui pour qu’il sauve de tout danger les fidèles qui se prosternent devant toi.

Les confins de l’univers te proclament bienheureuse et chantent avec amour : Réjouis-toi, livre saint où le doigt du Père a inscrit le Verbe, que nous te demandons de supplier pour qu’il inscrive tes serviteurs au livre de vie.

Nous tes serviteurs, nous te supplions et nous inclinons nos cœurs devant toi : Incline ton oreille vers nous et sauve-nous de l’abîme des tentations ; défends ton peuple contre les traits de l’ennemi, sainte Mère de Dieu.

Ton 6

Hirmos : Dans la fournaise l’ange répandit la rosée sur les nobles jeunes gens, mais le feu brûla les Chaldéens sur l’ordre de Dieu et le tyran fut forcé de chanter : Dieu de nos Pères, Seigneur, tu es béni.

La brillante assemblée de tes martyrs, Dieu de tendresse, se tient maintenant dans ta lumière sans déclin ; par leurs prières, ô Christ, accorde-nous l’illumination et le pardon de nos péchés.

Qu’il est précieux, le temps que tu nous as donné pour l’abstinence, Seigneur ; en ta bonté, aie compassion de nos âmes, à la prière de tes martyrs victorieux qui t’ont suivi avec amour dans ta précieuse et vénérable Passion.

Au havre de l’éternité conduis, Seigneur, tes serviteurs qui ont traversé la tempête de cette vie toute pleine de gémissements, afin qu’ils te chantent avec tous les élus : Dieu de nos Pères, Seigneur, tu es béni.

Théotokion : Mère toujours-vierge qui as enfanté l’Auteur de la Loi, intercède auprès de lui pour qu’il absolve de tout péché ceux qui veulent subir avec soin les épreuves de ce carême divin.

Ton 5

Tu es béni, Seigneur qui domines l’océan, toi qui sièges sur le trône des Chérubins ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Tu es béni, Seigneur, car tu as fait briller le courage des martyrs qui ont combattu pour toi : à toi haute gloire, louange éternelle.

Tu es béni, Seigneur, car tu nous as donné comme avocats auprès de toi les victorieux martyrs ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Gloire : Tu es béni, Seigneur, par nature unique Dieu, en trois personnes tu as voulu te révéler ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Maintenant : Tu es béni, Seigneur qu’une Vierge a enfanté, demeurant vierge après l’enfantement ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Les saints qui habitent sa terre, le Seigneur les a comblés de sa faveur.

Martyrikon : Tu es béni, Seigneur qui pour la gloire de tes saints as arrêté l’ardeur des fauves et des bûchers ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Heureux ceux que tu as élus, ceux que tu as pris, Seigneur, avec toi.

Nékrosimon : Tu es béni, Seigneur, qui de la mort conduis au port de l’éternelle vie les fidèles qui t’ont servi sur terre.

Tu es béni, Seigneur qui domines l’océan, toi qui sièges sur le trône des chérubins ; à toi haute gloire, louange éternelle.

Ode 8, ton. 4

Hirmos : Les nobles jeunes gens de la fournaise furent délivrés par celui qui est né de la Mère de Dieu ; ce qui jadis n’était qu’une image maintenant devient réalité, puisqu’il rassemble tout l’univers qui continue de chanter : Louez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Tu as reçu le Verbe en ton sein, tu as porté celui qui porte la terre dans sa main, tu as nourri de ton lait celui qui d’un signe nourrit tout l’univers ; aussi nous chanterons pour lui : Louez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Moïse a reconnu dans le buisson ardent le grand mystère de ton enfantement ; les jeunes gens l’ont préfiguré très clairement, lorsqu’ils se tenaient au milieu des flammes sans être consumés ; Vierge sainte et immaculée, nous chanterons ta louange éternelle.

Dépouillés jadis par la ruse du serpent, par ton enfantement nous avons retrouvé la robe d’immortalité ; nous qui jadis étions assis dans les ténèbres du péché, nous avons vu la Lumière demeurant dans ton sein ; ô Vierge, tabernacle de clarté, nous chanterons ta louange éternelle.

Par toi les morts sont vivifiés, car tu as conçu la Vie personnifiée ; les beaux parleurs deviennent les muets, les lépreux sont purifiés, les maladies reculent et, dans les airs, est vaincue la multitude des esprits mauvais grâce à toi, ô Vierge, salut des mortels.

Pour le monde tu as enfanté le Sauveur qui nous entraîne de la terre jusqu’au ciel : réjouis-toi, ô Toute-bénie, force et protection, forteresse et rempart de ceux qui chantent avec toi : Louez le Seigneur, toutes ses œuvres, à lui haute gloire, louange éternelle.

Ton 6

Hirmos : Tu as fait jaillir la rosée de la flamme pour tes saints, et, par l’eau, tu as fait flamber le sacrifice du juste, car tu accomplis toutes choses par ta seule volonté : ô Christ, nous t’exaltons dans tous les siècles.

Les esprits célestes ont grandement admiré les exploits des saints martyrs : par leurs prières, Seigneur compatissant, fais briller sur nous ta miséricorde infinie.

Vous qui avez triomphé du feu grâce à la divine rosée, admirables athlètes du Seigneur, délivrez-nous de l’éternelle flamme du châtiment, par vos ardentes prières auprès du Dieu de bonté.

Aux fidèles qui nous ont quittés, accorde, Seigneur, en ta bonté, dans le ciel la lumière et la vie, par l’intercession de tes martyrs victorieux.

Théotokion : Par les prières de celle qui t’enfanta, des saints apôtres et des illustres martyrs, envoie sur nos âmes ta clarté, afin que pour les siècles nous puissions te glorifier avec joie.

Ton 5

Hirmos : Peuples, chantez l’Auteur de la création, devant qui les anges se tiennent en tremblant : exaltez-le dans tous les siècles.

Chœurs des martyrs, brillants de sainteté, souvenez-vous de ceux qui vous chantent avec amour et qui exaltent le Christ dans tous les siècles.

Devant le glaive dont ils étaient frappés, les saints martyrs dans l’allégresse chantaient le Christ et l’exaltaient dans tous les siècles.

Bénissons le Seigneur, Père, Fils et Saint Esprit.

Merveille : la Trinité est partagée, mais sans partage demeure notre Dieu, que nous exaltons dans tous les siècles.

Maintenant : La Vierge a mis au monde son enfant : c’est Dieu lui-même qui s’incarne dans son sein ; que toute chair l’exalte pour les siècles !

Le Seigneur est admirable parmi les saints, le Dieu d’Israël.

Martyrikon : Colonnes de vaillance, les martyrs ont triomphé devant les coups de l’ennemi, chantant le Christ pour les siècles.

Leurs âmes jouiront du repos bienheureux.

Nékrosimon : Accorde, Seigneur, à tous tes serviteurs qui sont allés vers toi, dans l’espérance et dans la foi, de reposer dans le sein d’Abraham.

Louons, bénissons le Seigneur...

Ode 9, ton 4

Que tout fils de la terre exulte en esprit, tenant sa lampe allumée, que les anges dans le ciel célèbrent avec joie la sainte fête de la Mère de Dieu et lui chantent : Réjouis-toi, ô bienheureuse et toujours vierge, sainte Mère de Dieu.

Afin que nous te chantions : Réjouis-toi, nous les fidèles qui sommes devenus participants de ta joie, délivre-nous des épreuves sans fin, des chaînes de l’ennemi et de tout autre fléau qui nous menace justement, à cause de la multitude de nos péchés.

Tu es notre assurance et notre illumination, aussi nous te crions : Réjouis-toi, étoile sans déclin qui as introduit notre Soleil dans le monde ; réjouis-toi, Vierge pure, car tu nous ouvres l’Éden qui jadis était fermé pour nous ; réjouis-toi, colonne de feu conduisant les hommes vers leur patrie céleste.

Tenons-nous avec crainte dans la maison de Dieu et disons : Réjouis-toi, Souveraine de l’univers ; réjouis-toi, Marie, dame de nos cœurs ; réjouis-toi, ô toute-belle et tout-immaculée, vase de myrrhe qui as reçu l’inépuisable onction répandue sur toi.

Colombe toujours-vierge, réjouis-toi, qui as enfanté le Dieu de bonté ; réjouis-toi, gloire de tous les saints et couronne des martyrs, ornement des justes et, pour nous tous, le salut de nos âmes.

Épargne ton héritage, Seigneur, fermant les yeux sur tous nos péchés, accueille favorablement l’intercession de celle qui t’a porté sur terre, ô Christ, lorsque dans ton amour souverain tu as daigné revêtir la nature des humains.

Ton 6

Hirmos : Aux hommes il est impossible de voir Dieu, sur qui les anges mêmes n’osent fixer leur regard, mais aux mortels s’est manifesté le Verbe fait chair grâce à toi, ô Toute-pure, et lorsque nous le magnifions avec les armées célestes, nous te proclamons bienheureuse.

Comme le soleil se levant, les martyrs ont illuminé toute la terre des rayons de leur piété et de leurs miracles étonnants ; ils ont dissipé l’obscure ténèbre des faux-dieux ; par leur intercession, Seigneur, aie pitié de nous.

Martyrs invincibles, donnez-nous la force de lutter en combattant le bon combat et de parcourir généreusement le stade du Carême, afin qu’ayant accompli les œuvres qui plaisent à Dieu, nous ayons part à la vie éternelle, dans une allégresse sans fin.

Que ta bonté, Seigneur, prévienne les fidèles trépassés qui ont quitté cette vie au redoutable appel de ta voix ; entoure-les de ton amour et conduis-les vers les tabernacles éternels, dans le clair rayonnement de ton visage, Seigneur.

Théotokion : À la voix de l’ange, Mère de Dieu, ineffablement tu as conçu l’Ange du Grand Conseil ; reçois de tes serviteurs à présent la voix suppliante qui se hausse vers toi en ce temps de carême : fais-la monter vers Dieu comme encens.

Ton 5

Hirmos : Isaïe, danse d’allégresse, car la Vierge a mis au monde un Fils ; de son sein est né l’Emmanuel ; Dieu se fait homme parmi nous ; il a pour nom Soleil levant, et nous qui le glorifions, ô Vierge, nous te disons bienheureuse.

Célébrant cette fête des martyrs, exultons d’allégresse en ce jour ; par nos hymnes chantons le Christ qui leur a donné la récompense pour leur victoire sur l’ennemi ; au Maître des combats offrons nos hymnes pour le magnifier.

Martyrs dignes de louange, vous avez subi tous les tourments : déchirés par les fouets ou mutilés par le glaive, vous avez rejoint le Christ dans l’allégresse des cieux et maintenant nous vous prions d’intercéder pour nous.

Gloire : Je te chante, Trinité consubstantielle, source éternelle de vie, sainte et indivise Unité du Père inengendré, du Fils et Verbe de Dieu et de l’Esprit de sainteté : sauve-nous qui chantons ta louange.

Maintenant : Merveilleux fut ton enfantement : sans semence tu as conçu, ô Mère de Dieu, et virginalement ton Fils fut mis au monde, car Dieu lui-même est enfanté, et nous qui le glorifions, ô Vierge, nous te disons bienheureuse.

Les saints qui habitent sa terre, le Seigneur les a comblés de sa faveur.

Martyrikon : Par des hymnes, peuples, célébrons la vaillante armée des témoins de notre Roi, le Dieu de l’univers, car ils ont remporté la victoire sur les phalanges des démons ; et nous qui chantons leurs exploits, nous magnifions le Seigneur.

Heureux ceux que tu as élus, ceux que tu as pris, Seigneur, avec toi.

Nékrosimon : Ô Christ, lorsque tu te lèveras pour juger la création entière, aie pitié de tes fidèles serviteurs, ceux que tu as pris, Seigneur, avec toi ; pardonne-leur les péchés commis en cette vie, accorde-leur le repos éternel parmi tes saints.

Isaïe, danse d’allégresse, car la Vierge a mis au monde un Fils, l’Emmanuel est né de son sein, Dieu se fait homme parmi nous, il a pour nom Soleil levant, et nous qui le glorifions, ô Vierge, nous te disons bienheureuse.

Exapostilaire, t. 3

En ce jour est révélé le mystère éternel : Par amour pour nous, le Fils et Verbe de Dieu devient Fils de la Vierge Marie et Gabriel proclame la bonne nouvelle de la joie ; et nous tous, disons avec lui : Réjouis-toi, sainte Mère du Seigneur.

Laudes, t. 4

Le mystère le plus secret, que les anges eux-mêmes ne connaissaient, est confié à l’archange Gabriel ; et maintenant il s’avance vers toi qui renouvelles le genre humain, colombe très-pure et de toute beauté, et il te crie : Toute-sainte, réjouis-toi, prépare-toi à recevoir en ton sein la Parole de Dieu, par ma parole. (2 fois)

Un palais lumineux, Seigneur, t’est préparé : c’est le sein de la Vierge immaculée ; et tu descends pour y loger, par amour pour nous, afin de nous arracher à la servitude de la mort et de restaurer notre antique beauté, en nous apportant le salut et la paix par ta venue.

L’archange Gabriel descend visiblement vers toi et te déclare, ô Vierge immaculée : Réjouis-toi, car tu rachètes l’antique malédiction et tu assures aux déchus leur relèvement ; réjouis-toi, brebis choisie, seule agréable au Seigneur ; réjouis-toi, mystique trône du Soleil, reçois l’infini qui veut demeurer dans ton sein.

Gloire au Père... Maintenant...

La Mère de Dieu entendit une langue inconnue : les paroles de bonne nouvelle que l’archange lui adressa ; ayant donc reçu la salutation avec foi, Dieu d’avant les siècles, elle t’a conçu ; et nous, c’est avec joie que nous chantons : Dieu qui sans changement t’es incarné, donne au monde la paix et à nos âmes la grâce du salut.

Grande doxologie et tropaire : L’ordre mystérieux. Litanies et Congé.

À la Liturgie

Typiques et Béatitudes (avec l’ode 3 du canon de la Mère de Dieu et l’ode 6 du tétraode).

Épîtres du jour et de la Mère de Dieu.

Prokimenon, ton 3 : Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur.

V : Il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse.

Lecture de l’épître du saint apôtre Paul aux Hébreux
(9, 24-28 ; (9,1-7)

Frères, ce n’est pas dans un sanctuaire fait de main d’homme, simple image de l’authentique, mais dans le ciel lui même que le Christ est entré, afin de se tenir pour nous désormais devant la face de Dieu. Il n’a pas à recommencer plusieurs fois son sacrifice, comme le grand prêtre qui, tous les ans, pénétrait dans le sanctuaire pour offrir un sang qui n’était pas le sien ; car alors, il aurait dû plusieurs fois, depuis la fondation du monde, souffrir sa Passion. Mais c’est une fois pour toutes qu’en cette fin des temps, pour abolir le péché par son sacrifice, il vient de se manifester. Et, comme le sort des hommes est de mourir une seule fois, puis de comparaître pour le jugement, ainsi le Christ, après s’être offert une seule fois pour enlever les péchés de la multitude, viendra une seconde fois, mais non plus à cause du péché, se montrer à ceux qui l’attendent, pour leur donner le salut.

Frères, la première alliance avait ses lois rituelles et son sanctuaire terrestre. Il consistait en une tente, dont la partie antérieure abritait le chandelier et la table des pains d’oblation : c’est ce qu’on appelait « le saint ». Derrière le second voile était la partie appelée « saint des saints », avec l’autel d’or pour l’encens et l’arche d’alliance, entièrement couverte d’or, où se trouvaient l’urne d’or contenant la manne, le rameau d’Aaron qui avait fleuri et les tables de l’alliance ; au-dessus de l’arche, il y avait des chérubins de gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire. De tout cela il n’est pas nécessaire pour le moment de parler en détail. Mais, selon cette disposition, si, dans la première partie, les prêtres peuvent entrer en tout temps pour les offices du culte, dans la seconde partie seul le grand prêtre pénètre une fois l’an, et non sans être muni de sang, qu’il offre pour les manquements du peuple, autant que pour les siens.

Alléluia, t. 8.

Versets : 1. Lève-toi, Seigneur, vers ton repos, toi et l’arche de ta sainteté. 2. Souviens-toi, Seigneur, de David et de toute sa douceur.

Évangiles du jour et de la Mère de Dieu.

Chant de communion : J’élèverai la coupe du salut en invoquant le nom du Seigneur.


Canon de Repentance
(Kanon Pokajanen)

Saint André de Crète (VIIe siècle) composa ce Canon de Repentance, connu de nos jours par son nom en slavon, Kanon Pokajanen. Saint André est l’auteur du Grand Canon, bien en vue pendant le Grand Carême. Le Kanon Pokajanen est animé par le même sens de la nécessité impérative du repentir, sans toutefois le grand nombre d’Allusions bibliques qui caractérise le Grand Canon. Le Kanon Pokajanen est connu de nos jours surtout grâce à sa mise en musique par le compositeur estonien Arvo Pärt.

Ode l

Hirmos : Lorsque Israël eut cheminé sur l’abîme comme en terre ferme et vu le Pharaon persécuteur englouti dans les flots, il s’écria « Chantons à notre Dieu une hymne de victoire ! »

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Maintenant moi, pécheur chargé d’iniquités, je m’approche de toi, mon Seigneur et Dieu, sans oser lever les yeux au ciel. Je t’implore seulement, disant : « Donne moi, Seigneur, l’intelligence et un esprit clair, afin que je puisse verser des larmes amères sur mes œuvres ! »

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Malheur à moi pécheur, je suis le plus misérable de tous les hommes ; il n’y a point de contrition en moi. Donne-moi, Seigneur, des larmes amères à verser sur mes œuvres.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Homme insensé, misérable, tu perds ton temps dans la paresse ! Pense à ta vie et tourne-toi vers le Seigneur Dieu, et verse des larmes amères sur tes œuvres.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Très pure Mère de Dieu, lève ton regard sur moi pécheur et délivre-moi des rets du malin, guide-moi sur la voie du repentir, afin que je puisse verser des larmes amères sur mes œuvres.

Ode 3

Hirmos : Nul n’est saint comme toi, Seigneur, mon Dieu ; tu relèves le front de ceux qui croient en toi, et tu nous affermis, ô très-Bon, sur le roc de la confession de la foi en toi.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Lorsque les trônes seront dressés pour le Jugement, toutes les œuvres des hommes seront connues, le malheur s’abattra sur les pécheurs envoyés aux tourments éternels. Sachant cela, ô mon âme, repens-toi de tes œuvres mauvaises.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Les justes se réjouiront et les pécheurs pleureront. Car nul ne pourra nous porter secours, et nos œuvres nous condamneront. Alors avant la fin dernière, repens-toi de tes œuvres mauvaises.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Malheur à moi, le plus grand pécheur, mes actes et mes pensées m’ont souillé, et mon cœur est si dur que je n’ai aucune larme. Mais aujourd’hui, ô mon âme, relève-toi et repens-toi de tes œuvres mauvaises.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Voici que ton Fils appelle, ô Vierge très pure, et nous enseigne le bien, mais moi, pécheur, je fuis toujours ce qui est bon. Seigneur miséricordieux, aie pitié de moi, afin que je me repente de mes œuvres mauvaises.

Seigneur, aie pitié. Seigneur, aie pitié. Seigneur, aie pitié.

Sédalène : Je pense au jour redoutable et je pleure sur mes œuvres mauvaises. Comment répondrai-je au Roi immortel, où trouverai-je l’audace de regarder le Juge, moi pécheur? Père miséricordieux, Fils unique et Esprit Saint, aie pitié de moi.

Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Theotokion : Enchaîné par les nombreux péchés et captif des passions cruelles et des malheurs, je cours vers toi, car tu es mon salut, et je te crie : « Secours-moi, ô Vierge Mère de Dieu. »

Ode 4

Hirmos : « Le Christ est ma force, mon Dieu et mon Sauveur ! » Ainsi chante et proclame divinement l’Église sainte, et d’un cœur purifié, elle fête le Seigneur.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Large est la voie ici-bas et propice à ceux qui s’adonnent aux plaisirs, amer sera le dernier jour, quand l’âme se séparera du corps ; sois vigilant, ô homme, pour l’amour du Royaume de Dieu.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Pourquoi offenses-tu le pauvre et retiens-tu le salaire du serviteur ? N’aimes-tu pas ton prochain ? Pourquoi restes-tu attaché aux désirs et aux honneurs ? Laisse tout cela, ô mon âme, et repens-toi, pour l’amour du Royaume de Dieu.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Ô homme insensé ! Jusqu’à quand t’affaireras-tu comme une abeille, accumulant les richesses ? Car tout cela disparaîtra bientôt, réduit en poussière et en cendres. Cherche plutôt le Royaume de Dieu.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Ô Souveraine, Mère de Dieu, aie pitié de moi pécheur et affermis-moi dans mes œuvres bonnes. Protège-moi afin que la mort ne vienne me prendre par surprise et conduis-moi, ô Vierge, au Royaume de Dieu.

Ode 5

Hirmos : Ô très-Bon, illumine de ton éclat divin les âmes de ceux qui veillent et prient avec amour. Ô Verbe de Dieu, donne-leur de te connaître comme le Dieu véritable qui nous délivre des ténèbres du péché.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Souviens-toi, ô homme misérable, combien par tes péchés tu t’es soumis au mensonge et à la calomnie, au vol et aux infirmités, comme à des bêtes sauvages. Ô mon âme pécheresse, est-ce cela que tu as désiré ?

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Mes membres tremblent, car par tous, j’ai fait le mal : par mes yeux en regardant, par mes oreilles en écoutant, avec ma langue en proférant des méchancetés, et en m’abandonnant tout entier à la géhenne. Ô mon âme pécheresse, est-ce cela que tu as désiré ?

Gloire au Père, au Fils et au Saint Esprit.

Tu as accueilli, ô Sauveur, le fils prodigue et le larron qui se sont repentis ; je me suis complu dans une paresse condamnable et suis devenu l’esclave de mes œuvres mauvaises. Ô mon âme pécheresse, est-ce cela que tu as désiré ?

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Secours admirable et prompt de tous les hommes, ô Mère de Dieu, viens à mon aide, tout indigne que je suis, car c’est cela que mon âme pécheresse a désiré.

Ode 6

Hirmos : Lorsque je vois l’océan de cette vie soulevé par la tempête des tentations, j’accours vers toi, havre de paix, et je crie : « Retire ma vie de la corruption, ô Miséricordieux ! »

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

J’ai passé ma vie sur terre dans le péché et j’ai abandonné mon âme aux ténèbres. Et maintenant, je t’implore, ô Maître plein de miséricorde, délivre-moi du joug de l’ennemi et donne-moi l’intelligence pour accomplir ta volonté.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Qui a fait ce que j’ai fait? Comme le porc se vautre dans la fange, je me complais dans le péché. Mais toi, ô Seigneur, arrache-moi à cette abomination et affermis-moi dans la garde de tes commandements.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Lève-toi, misérable, vers Dieu, et te souvenant de tes péchés, prosterne-toi devant ton Créateur avec des larmes et des soupirs, car il est miséricordieux et il t’accordera de connaître sa volonté.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Ô Vierge, Mère de Dieu, garde-moi de tout mal visible et invisible. Ô très Pure, reçois mes prières et porte-les à ton Fils, afin qu’il me donne d’accomplir sa volonté.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Kondakion

Ô mon âme, pourquoi tant de péchés ? Pourquoi fais-tu la volonté du Malin ? En qui mets-tu ta confiance ? Détache-toi de ces choses et tourne-toi vers Dieu avec des larmes, clamant : « Seigneur miséricordieux, aie pitié de moi pécheur ! »

Ikos

Songe, ô mon âme, à l’heure cruelle de la mort et au jour du jugement de ton Dieu et Créateur. Car des anges effrayants viendront te saisir, ô mon âme, et te conduiront au feu éternel. C’est pourquoi, repens-toi avant ta mort et crie : « Seigneur, aie pitié de moi, pécheur. »

Ode 7

Hirmos : Dans la fournaise, un ange répandit la rosée sur les bienheureux jeunes gens ; mais l’ordre de Dieu consumant les Chaldéens poussa le tyran de s’écrier : « Tu es béni, Dieu de nos pères ! »

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Ne mets pas ton espérance, ô mon âme, dans les richesses périssables ou iniques, car tu ne sais à qui tu les laisseras. Crie plutôt : « Ô Christ notre Dieu, aie pitié de moi, qui suis indigne ! »

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Ô mon âme, ne mets pas ta confiance dans la santé du corps et la beauté éphémère, car tu vois que les forts et les jeunes meurent. Mais clame bien haut : « Ô Christ notre Dieu, aie pitié de moi, qui suis indigne !»

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Souviens-toi, ô mon âme, de la vie éternelle et du Royaume des Cieux préparé pour les saints, ainsi que des ténèbres extérieures et de la colère de Dieu pour les méchants et crie : « Ô Christ notre Dieu, aie pitié de moi, qui suis indigne ! »

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Ô mon âme, prosterne-toi devant la Mère de Dieu et prie-la, car elle est le prompt secours des repentants. Elle intercède auprès de son Fils, le Christ Dieu, pour qu’il ait pitié de moi qui suis indigne.

Ode 8

Hirmos : De la flamme tu as fait jaillir la rosée pour tes saints et par l’eau tu as exalté le sacrifice du juste, car toi seul, ô Christ, tu accomplis toutes choses selon ta volonté. Nous te glorifions dans tous les siècles !

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Comment ne pleurerai-je pas en songeant à la mort ? Car j’ai vu mon frère étendu au tombeau, sans gloire et repoussant. Ainsi, que dois-je attendre ? Et que puis-je espérer ? Accorde-moi seulement, ô Seigneur, le repentir avant ma mort.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Comment ne pleurerai-je pas en songeant à la mort ? Car j’ai vu mon frère étendu au tombeau, sans gloire et repoussant. Ainsi, que dois-je attendre ? Et que puis-je espérer ? Accorde-moi seulement, ô Seigneur, le repentir avant ma mort.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Je crois, Seigneur, que tu viendras pour juger les vivants et les morts et que tous se tiendront selon leur rang, les jeunes et les vieux, les maîtres et les princes, les prêtres et les vierges. Et moi, où me trouverai-je ? C’est pourquoi je te crie : « Accorde-moi, Seigneur, le repentir avant ma mort ! »

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Très pure Mère de Dieu, reçois mon indigne prière, garde-moi d’une mort soudaine et accorde-moi le repentir avant ma mort.

Ode 9

Hirmos : Il est impossible aux hommes de voir Dieu ; même les armées des anges n’osent pas le regarder. Mais par toi, ô toute-Pure, le Verbe fait chair s’est manifesté aux mortels. Lorsque avec les armées célestes, nous le magnifions, nous te proclamons bienheureuse !

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Maintenant j’accours vers vous, anges, archanges et toutes les puissances célestes qui entourez le trône de Dieu : priez votre Créateur qu’il délivre mon âme des tourments éternels.

Aie pitié de moi, ô Dieu, aie pitié de moi.

Et je me tourne vers vous avec des larmes, saints patriarches, rois et prophètes, apôtres et saints hiérarques, et tous les élus du Christ : Secourez-moi à l’heure du Jugement, afin qu’il sauve mon âme de la puissance de l’ennemi.

Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit.

Maintenant j’élève mes mains vers vous, saints martyrs, anachorètes, vierges, justes et tous les saints qui priez le Seigneur pour le monde entier : Qu’il ait pitié de moi à l’heure de ma mort.

Maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Ô Mère de Dieu, secours-moi qui mets ma confiance en toi, implore ton Fils afin qu’il me place à sa droite, moi qui suis indigne, quand il viendra pour juger les vivants et les morts. Amen.

Prière après le canon.

Seigneur Jésus Christ, notre Dieu, qui as guéri mes passions par ta Passion et qui as refermé mes plaies par tes plaies, accorde-moi, à moi qui ai tant péché contre toi, les larmes de l’humilité. Transfigure mon corps par le parfum de ton corps vivifiant et libère mon âme par ton sang précieux de l’amertume dont l’ennemi m’a rempli. Élève vers toi mon esprit abattu, et retire-le des abîmes de perdition; car je n’ai pas de repentir, pas de componction, ni même le réconfort des larmes qui conduisent les enfants à leur héritage céleste. Mon esprit a été obscurci par les passions terrestres; dans mon infirmité, je n’ose lever les yeux vers toi; je ne puis me réchauffer par des larmes d’amour pour toi. Seigneur et Maître, Jésus Christ, trésor de tout bien, accorde-moi un repentir ardent et un cœur plein d’amour pour te chercher; accorde-moi ta grâce, et restaure en moi la ressemblance de ton image. Je t’ai abandonné, mais toi, ne m’abandonne pas ! Viens à ma recherche, conduis-moi vers tes pâturages et compte-moi parmi les brebis de ton troupeau élu. Nourris-moi de tes saints mystères, par les prières de ta Mère toute pure et de tous les saints. Amen.

Traduction et adaptation: Camille et Michel Egger.
CD d’Arvo Pärt, Kanon Pokajanen,
EMV Records, 1998.


Canon de Préparation à la Communion

Les versets du Psaume 50 ont été ajoutés à cette version du canon.

BÉNÉDICTION ET PRIÈRES INITIALES

PSAUME 50

Aie pitié de moi, ô Dieu, dans ta bonté,
selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions.
Lave-moi de toute iniquité et purifie-moi de ma faute,
car je reconnais mes transgressions,
et ma faute est constamment devant moi.

ODE 1

Hirmos : Venez, tous les peuples,
chantons pour notre Dieu, le Christ qui divisa la mer
pour le peuple qu’il soustrait à la servitude des Égyptiens,
car il s’est couvert de gloire.

J’ai péché contre toi seul,
j’ai fait ce qui est mal à tes yeux.

Que ton Corps saint soit pour moi
Pain de Vie éternelle,
Seigneur miséricordieux,
et ton Sang précieux,
remède à tous mes maux.

Aussi tu seras juste dans ta sentence,
sans reproche dans ton jugement.

Souillé par des œuvres insensées,
moi le misérable, je suis indigne de recevoir
ton Corps immaculé et ton Sang divin.
Mais toi-même, ô Christ,
rends-moi digne d’y communier.

Gloire… Maintenant…

Épouse de Dieu bénie,
Terre féconde en qui a germé l’Épi sans culture
pour le salut du monde,
rends-moi digne de m’en nourrir pour être sauvé.

  • ODE 3

    Hirmos : Tu m’as affermi sur la pierre de la foi,
    tu m’as fait triompher devant mes ennemis
    et mon esprit exulte de joie en chantant :
    Nul n’est saint comme toi, ô notre Dieu,
    nul n’est juste comme toi, Seigneur.

    Oui, je suis né dans l’iniquité,
    et pécheur ma mère m’a conçu.

    Accorde-moi, ô Christ, des larmes abondantes
    pour laver les souillures de mon cœur,
    afin que, la conscience purifiée,
    je puisse avec foi et crainte
    m’approcher de tes Dons divins, ô Seigneur.

    Mais tu veux que la vérité soit au fond de mon cœur ;
    fais donc pénétrer la sagesse au-dedans de moi.

    Que ton Corps immaculé et que ton Sang divin
    soient pour moi rémission des péchés,
    communion du Saint Esprit, Vie éternelle,
    éloignement des passions et des tribulations.

    Gloire… Maintenant…

    Tu es, ô Toute-sainte,
    la table qui a porté le Pain de Vie
    descendu du ciel en sa miséricorde
    pour donner au monde une vie nouvelle.
    Rends-moi digne maintenant, l’indigne que je suis,
    d’y goûter avec crainte et d’en vivre.

    ODE 4

    Hirmos : Tu es issu de la Vierge,
    non comme un ange ou un ambassadeur,
    mais comme le Seigneur revêtu de notre chair,
    tu as sauvé tout mon être ;
    c’est pourquoi je te crie :
    Gloire à ta puissance, Seigneur !

    Asperge-moi avec l’hysope, et je serai pur,
    lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.

    Tu t’es incarné, ô Plein de bonté
    et tu t’es volontairement immolé comme un agneau
    pour les péchés des mortels.
    Efface, je t’en supplie,
    mes transgressions et mes fautes.

    Annonce-moi l’allégresse et la joie,
    et les os que tu as humiliés se réjouiront.

    Guéris les blessures de mon âme, Seigneur,
    sanctifie-moi tout entier
    et juge digne, ô Maître, le misérable que je suis
    de communier à ta Cène mystique et divine.

    Gloire… Maintenant…

    Implore pour moi, ô Souveraine,
    celui qui naquit de ton sein
    et garde-moi, je t’en supplie,
    sans tache et sans reproche,
    afin que, recevant la perle spirituelle,
    je sois sanctifié.

    ODE 5

    Hirmos : Toi qui es la Source de clarté
    et le Créateur des siècles, Seigneur,
    dirige-nous à la lumière de tes commandements :
    nous ne connaissons nul autre Dieu que toi.

    Détourne ton regard de mes péchés,
    efface toutes mes iniquités.

    Agis envers ton pauvre serviteur
    selon ta promesse, ô Christ.
    Demeure en moi comme tu l’as dit,
    car voici que je mange ton divin Corps
    et que je bois ton Sang.

    Ô Dieu, crée en moi un cœur pur,
    renouvelle un esprit droit dans mes entrailles.

    Que le charbon ardent qu’est ton Corps,
    ô Christ, Verbe de Dieu et Dieu,
    soit l’illumination de mes ténèbres
    et que ton Sang purifie mon âme souillée.

    Gloire… Maintenant…

    Sainte Marie, Mère de Dieu,
    tabernacle vénérable rempli de parfums spirituels,
    fais de moi par tes prières un vase d’élection
    afin que je puisse participer à la sainteté de ton Fils.

    ODE 6

    Hirmos : Encerclé par l’abîme de mes péchés,
    j’invoque l’abîme insondable de ta compassion ;
    de la fosse, mon Dieu, relève-moi.

    Ne me rejette pas loin de ta face,
    ne me retire pas ton Esprit Saint.

    Sanctifie, ô Sauveur, mon esprit,
    mon âme, mon cœur et mon corps
    et rends-moi digne, Seigneur,
    de m’approcher de tes redoutables Mystères
    sans encourir de condamnation.

    Rends-moi la joie de ton salut,
    soutiens-moi par l’Esprit puissant.

    Que la réception de tes saints Mystères,
    ô mon Christ, me délivre de mes passions,
    augmente en moi la grâce
    et me donne la paix en cette vie.

    Gloire… Maintenant…

    Voici que je m’approche de tes divins Mystères,
    ô Verbe saint de Dieu et Dieu ;
    sanctifie-moi tout entier,
    par l’intercession de ta sainte Mère.

    J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent,
    et les pécheurs reviendront à toi.

    Kondakion

    Ne me repousse pas, ô Christ, quand je m’approcherai pour recevoir le pain qui est ton Corps et ton Sang divin. Que la réception de tes Mystères redoutables et immaculés ne tourne pas à la condamnation du malheureux que je suis, mais que cette communion devienne pour moi gage de Vie éternelle et d’immortalité.

    ODE 7

    Hirmos : Les Jeunes Gens, méprisant le culte impie
    de la statue d’or élevée dans la plaine de Doura,
    au milieu des flammes chantaient,
    couverts d’une fraîche rosée :
    Tu es béni, Dieu de nos Pères.

    Ô Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang versé,
    et ma langue célébrera ta miséricorde.

    Que la participation à tes immortels Mystères
    soit pour moi une source de bien,
    lumière, vie, impassibilité,
    progrès dans la vertu divine,
    afin que je te glorifie, ô toi qui seul es bon.

    Seigneur, ouvre mes lèvres,
    et ma bouche annoncera ta louange.

    Puissé-je être délivré des passions,
    des ennemis et de toute adversité,
    ô Ami de l’homme,
    afin de m’approcher avec crainte, désir et piété
    de tes immortels et divins Mystères
    et de te chanter : Tu es béni, Dieu de nos Pères.

    Gloire… Maintenant…

    Ô toi Pleine de grâce, qui ineffablement
    mis au monde le Christ Sauveur,
    voici ton serviteur impur qui t’implore,
    ô toi qui es pure : lave-moi tout entier
    des souillures de la chair et de l’esprit,
    car je m’approche des Mystères immaculés.

    ODE 8

    Hirmos : Le Dieu qui dans la fournaise descendit
    pour venir en aide aux enfants du peuple hébreu
    et changer la flamme en une fraîche rosée,
    toutes ses œuvres, chantez-le comme Seigneur,
    exaltez-le dans tous les siècles.

    Si tu avais voulu des sacrifices, je t’en aurais offert,
    mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.

    Rends-moi digne, ô Christ, de participer
    à tes célestes, redoutables et saints Mystères,
    à ta Cène mystique, moi qui t’ai renié,
    ô mon Dieu et mon Sauveur.

    Le sacrifice qui est agréable à Dieu,
    c’est un esprit brisé.
    Ô Dieu, tu ne dédaignes pas le cœur contrit et humilié.

    Je me réfugie dans ta miséricorde, ô toi qui es bonté,
    et dans la crainte je crie : Demeure en moi,
    ô mon Sauveur, comme tu l’as dit, et moi en toi.
    Car voici que, confiant en ta miséricorde,
    je mange ton Corps et bois ton Sang divins.

    Gloire… Maintenant…

    En recevant le feu, je crains
    de fondre comme la cire
    et de brûler comme la paille.

    Ô redoutable Mystère ! Ô miséricorde de Dieu !
    Comment puis-je, boue que je suis,
    communier à ton Corps et ton Sang
    et devenir immortel ?

    ODE 9

    Hirmos : Le Fils du Père éternel,
    notre Seigneur et notre Dieu,
    ayant pris chair de la Vierge,
    nous est apparu pour illuminer les ténèbres
    et rassembler ce qui était dispersé :
    ô Mère de Dieu, toute digne de louange,
    nous te magnifions.

    Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion,
    rebâtis les murs de Jérusalem !

    Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon.
    Pour nous, autrefois il a vécu parmi nous
    et une fois pour toutes il s’est offert en sacrifice.
    Toujours immolé, il sanctifie
    ceux qui participent à son immolation.

    Alors tu agréeras des sacrifices de justice,
    l’oblation et les holocaustes,
    alors on offrira des taureaux sur ton autel.

    Puissé-je être sanctifié d’âme et de corps, ô Maître,
    puissé-je être illuminé, puissé-je être sauvé,
    et devenir ta demeure en participant à tes Mystères sacrés,
    ô mon Bienfaiteur plein de bonté.

    Gloire…

    Que ton Corps saint et ton Sang précieux
    soient pour moi comme un feu et une lumière,
    consumant le bois mort de mes péchés,
    brûlant les ronces de mes passions
    et une flamme m’illuminant tout entier
    afin que j’adore ta divinité.

    Maintenant…

    Dieu s’est fait homme dans ton sein immaculé :
    c’est pourquoi toute les générations te chantent,
    ô notre Dame.
    Le multitude des esprits te glorifie,
    voyant clairement que par toi
    le Maître de toutes choses
    a revêtu la nature humaine.


Canon pour les Malades

Tropaire pour les malades (ton 6)

Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car n’ayant aucune excuse à te présenter, nous tes serviteurs pécheurs t’offrons cette prière à toi, Maître : Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous

Gloire au Père...

Ô Seigneur, aie pitié de nous, car nous avons mis notre confiance en toi. Ne t’irrite pas contre nous, ne te souviens pas de nos iniquités, mais considère-nous dans ta compassion et délivre-nous de nos ennemis car tu es notre Dieu et nous sommes ton peuple. Nous sommes tous l’œuvre de tes mains et nous invoquons ton Nom.

Et maintenant...

Ouvre-nous les portes de la miséricorde, Ô bienheureuse Mère de Dieu, car nous avons mis en toi notre espérance. Fais que nous ne périssions pas mais que par toi nous soyons délivrés du danger car tu es le salut du peuple chrétien.

Ode 1 (ton 3)

Hirmos : Quand jadis la mer fut séparée par le bois, Israël la traversa comme au désert, car l’image de la Croix ouvrait la voie. Chantons donc une hymne à notre Dieu admirable et louons-le car il est couvert de gloire.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Au jour de l’affliction qui survient dans notre vie, nous nous prosternons devant toi ô Christ Sauveur et nous supplions ta miséricorde : Adoucis les souffrances de ton serviteur (ta servante) (N.) et dis-nous comme au centurion : Va, ton enfant est rétabli.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Nous élevons vers toi nos prières et nos supplications en soupirant, Ô Fils de Dieu, aie pitié de nous. Lève de son lit de douleur celui (celle) qui est étendu(e), comme tu relevas le paralytique avec cette parole : Prends ton grabat, tes péchés sont pardonnés.

Gloire au Père...

Nous inclinant devant la ressemblance de ton icône, ô Christ, nous l’embrassons avec foi et demandons la santé pour (N.) qui est malade, imitant ainsi l’hémorroïsse qui toucha le bord de ton vêtement et reçut la guérison de son infirmité.

Et maintenant...

Très pure Souveraine, Mère de Dieu, notre secours très sûr : ne nous méprise pas qui nous prosternons devant toi ; étant bonne, supplie ton Fils notre Dieu d’accorder la santé à (N.) qui est malade, afin qu’avec nous il (elle) puisse te glorifier

Ode 3

Hirmos : Ô toi qui amenas du néant à l’être toutes choses crées par le Verbe et parfaites par l’Esprit, Ô Tout-Puissant et Très-Haut, raffermis-moi dans ton amour.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Ô Christ, celui (celle) qui est jeté(e) à terre par de cruelles souffrances te supplie avec nous : Accorde la santé à son corps comme tu le fis pour Ézéchiel quand il pleura devant toi.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Regarde notre humilité, Seigneur, ne te souviens pas de nos iniquités, mais selon sa foi guéris (N.) comme par une parole tu guéris le lépreux, afin que ton nom soit glorifié, ô Christ Dieu.

Gloire au Père...

Que nul reproche ne rejaillisse sur l’Église que tu sanctifias et où nous t’offrons notre prière. Relève invisiblement celui (celle) qui gît sur un lit de douleur, de crainte que les incroyants ne disent : Où est leur Dieu ?

Et maintenant...

Élevant nos mains vers ta très pure icône, Ô Mère de Dieu, nous nous écrions : Entends les prières de tes serviteurs et sauve (N.) qui est malade et alité(e), afin que se relevant de sa maladie il (elle) puisse accomplir les vœux que ses lèvres ont prononcés pendant son affliction.

Cathisme ton 8

Kyrie eleison. (3 fois)

Je gis sur un lit d’iniquités blessé par les passions mais comme tu as relevé la belle-mère de Pierre et sauvé le paralytique que l’on apportait sur sa litière, visite aussi notre infirmité, Ô Miséricordieux, qui portas les infirmités de notre race. Toi seul nous le savons es patient et compatissant médecin des âmes et des corps, Christ notre Dieu, qui envoies la maladie et puis la guérison, qui accordes le pardon à ceux qui se repentent de leurs péchés, qui seul es miséricordieux et plein de compassion.

Gloire au Pere... (ton 2)

Moi le pécheur je gis en larmes sur ma couche, accorde-moi le pardon, ô Christ Dieu, et relève-moi de cette maladie. Libère-moi des péchés que j’ai commis depuis ma jeunesse, par les prières de la Mère de Dieu, accorde-moi cette grâce.

Et maintenant...

Aie pitié de moi et sauve-moi, lève-moi de mon lit de douleur, car la force en moi m’abandonne et je suis entièrement livré au désespoir. Ô très pure Mère de Dieu, guéris celui (celle) qui est gravement malade, car tu es le secours des chrétiens.

Ode 4

Tu as dirigé ton amour constant vers nous, Seigneur, car tu livras ton Fils unique à la mort pour nous. C’est pourquoi nous nous écrions en t’exaltant : Gloire à ta puissance !

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Ramène à la vie, ô Christ, celui (celle) qui est désespéré(e) par sa grave maladie et accorde réconfort à ceux qui pleurent, afin que nous puissions tous glorifier tes saints miracles.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Nous nous repentons de nos péchés devant toi, ô Créateur. Comme tu ne désires pas la mort du pécheur, accorde la vie et la santé à (N.) afin qu’il (elle) se lève et te serve, confessant avec nous ta bonté.

Gloire au Père...

Tu acceptas en effet les pleurs de Manassé, la repentance des habitants de Ninive et la confession de David, et tu les sauvas promptement. Accepte maintenant nos prières et accorde la santé à (N.) pour lequel (laquelle) nous te prions.

Et maintenant...

À nous qui espérons toujours en toi, accorde ta miséricorde, ô Notre Dame ; avec le Précurseur étends tes mains qui guérissent vers le Seigneur Dieu et supplie-le d’accorder la santé à celui (celle) qui est malade, ô Mère de Dieu.

Ode 5

Hirmos : Tu es apparu sur terre, ô Dieu invisible, et tu as vécu volontairement avec les habitants de la terre, Ô Seigneur incompréhensible. Au matin nous nous levons devant toi et c’est à toi que nous chantons notre hymne, Ô Ami de l’homme.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Comme Dieu tu ramenas à la vie la fille de Jaïre qui était morte et maintenant aux portes de la détresse délivre (N.) qui est malade, ô Christ Dieu, car tu es la Voie et la Vie de tous.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Tu as vivifié le fils de la veuve, changeant ses pleurs en joie, ô Sauveur. Sauve ton serviteur (ta servante) de la maladie qui détruit afin que notre douleur et notre chagrin se transforment en joie.

Gloire au Père...

Tu guéris de la fièvre par un simple toucher la belle-mère de Pierre ; relève maintenant ton serviteur (ta servante) (N.) qui est malade afin qu’il (elle) puisse comme elle se lever et te servir.

Et maintenant...

Pécheurs affligés humbles et sans courage, nous nous écrions vers toi très Pure Mère de Dieu : Supplie ton fils le Christ d’accorder la santé du corps à (N.) qui est malade.

Ode 6

Hirmos : L’abîme sans fond du péché m’a englouti et mon âme défaille. Étends cependant ton bras noble vers moi, ô Maître, et sauve-moi comme tu sauvas Pierre, ô mon Guide.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Ô Christ Dieu qui possèdes un abîme de miséricorde et de compassion, exauce les prières de tes serviteurs ; tu es celui qui ressuscitas Thabita par Pierre. Ayant entendu les intercesseurs de l’Église, relève à présent (N.) qui est étendu(e) sur son lit de maladie.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Ô Médecin des âmes et des corps, Ô Christ qui portas les infirmités du monde entier, et guéris Énée par Pierre, guéris maintenant celui (celle) qui est malade par les prières de tes saints apôtres.

Gloire au Père...

Ô Christ, change en joie les lamentations de (N.) qui est malade et affligé afin qu’ayant reçu ta miséricorde ceux qui te prient entrent dans ta maison avec les dons promis, te glorifiant comme Dieu Un dans la sainte Trinité.

Et maintenant...

Venez, amis, inclinons-nous en prière devant la Mère de Dieu pour celui (celle) qui est malade, car elle-même ainsi que les anargyres ont le pouvoir de guérir les malades par l’onction invisible de l’huile spirituelle.

Kondakion du Paralytique (ton 3)

Mon âme a été paralysée, ô Seigneur, par toutes sortes de péchés et de mauvaises actions. Relève-la dans ton amour divin envers l’homme, comme tu l’as fait pour le paralytique, afin que sauvé, je puisse te crier : Accorde-moi la guérison, ô Christ plein de compassion.

Ikos

Ô toi qui tiens en tes mains les extrémités de la terre, toi qui avec le Père n’as point de commencement, et avec l’Esprit Saint règnes sur tout, Ô Jésus notre Dieu, qui t’es révélé complètement dans la chair, tu as guéri les malades et purifié des passions, tu as rendu la lumière à l’aveugle, et relevé le paralytique par une parole divine ; tu lui as soudain ordonné de marcher, de prendre son grabat sur ses épaules et de l’emporter. C’est pourquoi avec lui nous psalmodions et chantons : Accorde-nous la guérison, ô Christ plein de compassion.

Prokimenon

J’ai dit Seigneur aie pitié de moi et guéris mon âme / car j’ai péché contre toi.

Verset : Bienheureux l’homme qui a pitié du pauvre et du misérable/ au jour de tribulation le Seigneur le délivrera

Puis : Que tout souffle loue le Seigneur…

Verset : Louez Dieu dans ses saints, louez-le au firmament de sa puissance

Évangile du saint apôtre Jean (Jn 4, 46-54).
(pour un homme)

En ce temps-là, il y avait un officier dont le fils était malade à Capharnaüm. Cet officier ayant appris que Jésus venait de Judée en Galilée, alla le trouver, et le pria de vouloir venir pour guérir son fils qui était près de mourir. Jésus lui dit : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croyez point. Cet officier lui dit : Seigneur, viens avant que mon fils meure. Jésus lui dit : Va, ton fils se porte bien. Il crut à la parole que Jésus lui avait dite et s’en alla. Et comme il était en chemin, ses serviteurs vinrent au devant de lui, et lui dirent : Ton fils se porte bien. Et s’étant informé de l’heure à laquelle il s’était trouvé mieux, ils lui répondirent : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. Son père reconnut que c’était à cette heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils se porte bien ; et il crut, lui et toute sa famille. Ce fut là le second miracle que Jésus fit, étant revenu de Judée en Galilée.

Évangile du saint apôtre Matthieu (Mt 8, 14-22).
(pour une femme)

En ce temps-là Jésus étant venu dans la maison de Pierre, vit sa belle-mère qui était au lit, et qui avait la fièvre. Et lui ayant touché la main, la fièvre la quitta ; elle se leva aussitôt, et elle les servait. Sur le soir on lui présenta plusieurs possédés, et il en chassa les esprits malins par sa parole, et guérit tous ceux qui étaient malades, afin que cette parole du prophète Isaïe fut accomplie : Il a pris lui-même nos infirmités, et il s’est chargé de nos maladies. Or Jésus, se voyant environné d’une grande foule de peuple, ordonna à ses disciples de le passer à l’autre bout du lac. Alors un scribe ou docteur de la loi s’approchant, lui dit : Maître, je te suivrai en quelque lieu que tu ailles. Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête. Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi d’aller ensevelir mon père avant que je ne te suive. Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse aux morts le soin d’ensevelir leurs morts.

Ode 7

Hirmos : Les jeunes gens de jadis n’adorèrent pas l’idole d’or comme les Perses, mais tous trois chantèrent parmi les flammes de la fournaise : Dieu de nos pères, tu es béni.

Gloire à ta précieuse Croix, Seigneur.

Ô très sainte Croix du Christ, précieux arbre de vie, par toi la mort périt et les morts ressuscitèrent ; guéris (N.) qui est malade et vivifie-le (la), comme la femme morte au temps de sainte Hélène.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

La longue et cruelle souffrance de Job, dans les vers de son tas de fumier, tu l’as guérie d’une parole quand il t’implora. Nous te faisons offrande dans l’Église à présent pour celui (celle) qui est malade ; toi qui es bon guéris-le (la) invisiblement par les prières de tes saints

Gloire au Père...

Nous savons que nous devons tous mourir, car tu l’as voulu ainsi, ô Dieu. Pourtant pour un court répit, nous te demandons, ô Miséricordieux, d’accorder la santé à (N.) qui est malade ; détourne-le (la) de la maladie vers la vie et donne consolation à ceux qui sont dans l’affliction.

Et maintenant...

Viens en aide aux orphelins que nous sommes, ô Mère de Dieu, car tu connais le jour et l’heure où il faut implorer ton Fils et notre Dieu, pour qu’il accorde à (N.) la santé et le pardon de ses péchés.

Ode 8

Hirmos : Les enfants de Babylone continuèrent à servir le Dieu vivant et ignorèrent le son des instruments de musique ; debout au sein des flammes, ils chantèrent une hymne agréable à Dieu : Vous, toutes les œuvres du Seigneur, bénissez le Seigneur !

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Afin de réformer ton serviteur (ta servante), Ô Maître châtie-le (la) par la maladie mais guéris-le (la) vite, Ô Christ Dieu Miséricordieux ; ne le (la) livre pas encore au jugement, mais laisse-le (la) t’apporter les fruits du repentir, car tu l’as dit toi-même : Je ne désire pas la mort du pécheur.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Dieu miséricordieux, que s’étendent jusques à nous tes miracles très glorieux, chasse les démons vaincs les infirmités, soigne les blessures, guéris les maladies et délivre-nous de tous maléfices et de toute iniquité.

Gloire au Père...

Tu repoussas la tempête de la mer, ô Christ, changeant la peur de tes disciples en joie. Repousse aussi maintenant les maladies qui accablent ton serviteur (ta servante) (N.), afin que nous puissions tous nous réjouir en te glorifiant dans tous les siècles

Et maintenant...

Délivre-nous, ô Mère de Dieu, nous t’en supplions, des chagrins qui nous entourent, de l’adversité et des afflictions, de toutes sortes d’infirmités, du poison et des mauvaises intentions, de l’illusion démoniaque, des machinations des méchants et de la mort inattendue.

Ode 9

Hirmos : Ô Mère de Dieu, sur le Mont Sinaï Moïse te vit dans le Buisson Ardent, car tu conçus dans ton sein le feu divin, et Daniel te vit Montagne ombragée ; Isaïe s’exclama à ton sujet : Il sortira un rameau de la Racine de Jessé.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Ô Christ, Source de vie et Donateur de miséricorde, ne détourne pas ta face de nous, apaise les souffrances de (N.) qui est ployé(e) sous la maladie et relève-le (la) comme tu relevas Abgar par Thaddée, afin qu’il (elle) te glorifie avec le Père et le Saint Esprit.

Ô Seigneur miséricordieux, écoute les supplications de tes serviteurs qui te prient.

Croyant en la parole de ton Évangile, nous cherchons ta promesse, ô Christ, car tu as dit : Demandez et il vous sera donné. C’est pourquoi nous nous levons maintenant devant toi et nous te supplions : Relève de sa maladie (N.) qui est abattu(e) par une affection grave, pour qu’avec nous il (elle) puisse te magnifier.

Gloire au Père...

Celui (celle) qui est tourmenté par la maladie et par des blessures intérieures invisibles te crie avec nous, ô Christ : Non pas par nous, ô Seigneur, non pas par nous, mais par les prières de ta Mère et de ton Précurseur, accorde la guérison afin que nous puissions tous te magnifier.

Et maintenant...

Ô Mère de Dieu très pure, avec tous les saints, les anges et les archanges, les prophètes, les patriarches, les apôtres, les hiérarques, les moines et les justes, nous faisons appel à toi : Prie le Christ notre Dieu pour qu’il accorde la santé à (N.) afin que nous puissions tous te magnifier.

Clôture

Il est digne en vérité de te célébrer, ô Mère de Dieu, bienheureuse à jamais et très pure et Mère de notre Dieu. Toi plus vénérable que les chérubins et incomparablement plus glorieuse que les séraphins, toi qui sans tache enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement Mère de Dieu, nous te magnifions.

Saint Dieu, saint Fort, saint Immortel, aie pitié de nous. (3 fois)

Gloire au Père... Et maintenant...

Très sainte trinité aie pitié de nous ; Seigneur, purifie-nous de nos péchés ; Maître, pardonne nos iniquités ; Saint, visite-nous et guéris nos infirmités à cause de ton Nom.

Kyrie eleison. (3 fois)

Gloire au Père...Et maintenant…

Notre Père qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel, remets-nous nos dettes, comme nous les remettons à nos débiteurs, et ne nous soumets pas à l’épreuve, mais délivre-nous du Malin.

Tropaire pour les malades (ton 6)

Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car n’ayant aucune excuse à te présenter, nous tes serviteurs pécheurs t’offrons cette prière à toi, Maître : Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous

Prière

Ô Dieu puissant, qui ordonnes toutes choses selon ta miséricorde pour le salut du peuple chrétien, guéris ton serviteur (ta servante) (N.) qui invoque le Nom de ton Christ. Libère-le (la) de toute maladie de la chair et de l’esprit, pardonne-lui ses péchés et éloigne de ton serviteur (ta servante) toute épreuve et toute incursion de l’ennemi. Et lève-le (la) de son lit de douleur, établis-le (la) dans ta sainte Église, dans la santé de l’âme et du corps pour glorifier avec tout ton peuple par de bonnes œuvres le Nom de ton Christ. Car à toi nous rendons gloire, ainsi qu’à ton Fils sans commencement et à ton Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

Congé

Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, par les prières de ta Mère toute pure et de tous les saints, aie pitié de nous et sauve-nous, car tu es Bon et Ami de l’homme. Amen.


Acathiste et Prières
à Tous les Saints

Kondakion 1

Aux serviteurs choisis de notre Dieu, à tous les saints qui sur terre depuis les siècles ont resplendi et qui dans les cieux ont reçu la couronne de gloire, nous offrons notre chant de louange. Vu l’immense crédit que vous avez auprès du Seigneur, délivrez-nous de tout malheur, afin que nous puissions vous chanter :

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Ikos 1

Le chœur des anges, réduit par la chute des orgueilleux messagers, mais dont le nombre est complété par vous tous, les saints, célèbre une brillante fête au jour de votre souvenir, il invite le monde entier à la joie de l’esprit ; et nous-mêmes, les imitant, nous chantons avec joie :

Réjouissez-vous, saints qui depuis les siècles avez été pressentis et prédisposés par Dieu pour la gloire des cieux ; réjouissez-vous, qui de tout âge, lieu et temps fûtes choisis pour le service du Seigneur ; réjouissez-vous, qui avez justifié votre élection par les exploits de la piété ; réjouissez-vous, qui par l’exemple de vos bonnes œuvres nous montrez le droit chemin vers le ciel.

Réjouissez-vous, qui, avant la Loi écrite par Dieu, avez selon la loi de votre conscience vécu justement ; réjouissez-vous, qui avez pieusement accompli votre existence à l’ombre de la Loi ; réjouissez-vous, qui dans la grâce nouvelle avez brillamment resplendi de vertus ; réjouissez-vous, qui en ces derniers temps avez plu à Dieu et reçu votre récompense avec les premiers.

Réjouissez-vous, qui des peines terrestres êtes passés au céleste repos ; réjouissez-vous, qui avez mérité de voir l’ineffable gloire de Dieu ; réjouissez-vous, qui avec les chœurs des incorporels incessamment louez la très-sainte Trinité ; réjouissez-vous, qui toujours la priez pour tous les fidèles vous magnifiant.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 2

L’Église du Christ qui proclame la vraie foi, se voyant ornée par l’innombrable chœur des saints comme par les plus belles fleurs du Paradis, vénère leur mémoire brillamment et magnifie la divine Mère tout-immaculée, avec le Christ notre Dieu qu’elle a enfanté, lui clamant comme chant de louange : Alléluia !

Ikos 2

Demandez au Seigneur l’illumination de notre esprit, saints serviteurs de Dieu, afin que rejetant les passions terrestres, nous nous élevions de cœur et de pensée vers les demeures du Paradis héritées par vous et promises à nous aussi et que dans l’allégresse nous puissions vous chanter :

Réjouissez-vous, premiers pères et patriarches de l’Ancien Testament, ancêtres selon la chair du Christ, le fils de Dieu ; réjouissez-vous, car votre descendance par divine bénédiction s’est multipliée comme étoiles du ciel ; réjouissez-vous, qui parmi les ténèbres de l’antique impiété avez conservé votre juste foi dans le vrai Dieu ; réjouissez-vous, qui pleins d’espérance avez attendu le Rédempteur promis.

Réjouissez-vous, car de votre lignage est issue l’étoile resplendissante qu’est Marie, la Mère de Dieu ; réjouissez-vous, car elle a mis au monde le vainqueur de la mort et de l’enfer ; réjouissez-vous, qui avez trouvé le salut par la foi dans le Christ venant ici-bas, réjouissez-vous, qui au lieu de l’antique malédiction avez reçu par lui bénédiction.

Réjouissez-vous, qui avez attendu l’arrivée du Christ en l’Hadès ; réjouissez-vous, qui par lui fûtes délivrés des tourments de l’Enfer ; réjouissez-vous, qui dans la gloire êtes montés vers le ciel ; réjouissez-vous, qui avec les chœurs des anges habitez les éternelles demeures de notre Père dans les cieux.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 3

L’Esprit Saint vous ayant couverts de son ombre, avec audace vous avez combattu les principautés et les puissances du mal qui errent sous le ciel ; puis, ayant triomphé de leur perfidie, vous avez mené à bien toutes vos excellentes entreprises, afin de chanter au Dieu tout-puissant qui aime les hommes : Alléluia !

Ikos 3

Saints prophètes qui habitez brillamment les demeures de notre céleste Père, vous qu’illumine l’éternelle clarté de la grâce divine, en vérité vous jouissez avec tous les saints de l’ineffable béatitude ; et nous les terrestres qui désirons y prendre part, nous vous chantons :

Réjouissez-vous, prophètes saints, choisis par Dieu avant votre naissance ; réjouissez-vous, qui avant l’incarnation du Christ l’avez servi fidèlement ; réjouissez-vous, sanctifiés dès l’enfance par la grâce de l’Esprit Saint ; réjouissez-vous, envoyés par le Seigneur pour faire entendre raison aux enfants égarés d’Israël.

Réjouissez-vous, qui avez annoncé l’illustre et virginale naissance du Christ ; réjouissez-vous, astres ayant devancé la venue du véritable Soleil ; réjouissez-vous, qui avez repris avec audace les prévarications des rois d’Israël ; réjouissez-vous, qui avez impitoyablement retranché toute impureté du peuple avec la parole de Dieu pour glaive.

Réjouissez-vous, serviteurs fidèles du Seigneur, ayant accompli tout son vouloir ; réjouissez-vous, qui sans crainte avez proclamé devant les puissances la vérité ; réjouissez-vous, qui avez enduré beaucoup de tourments dans le monde ; réjouissez-vous, qui exultez au ciel dans la gloire éternelle avec tous les élus.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 4

Délivrés des tempêtes de cette vie, vous avez atteint le repos céleste dans ces lieux frais et verdoyants où coulent les torrents de l’ineffable douceur, où se trouvent les nourritures incorruptibles de la gloire de Dieu, les chants des cœurs en fête et leurs clameurs ; là vous exultez avec toutes les puissances angéliques et chantez pour Dieu : Alléluia !

Ikos 4

L’œil n’a vu et l’oreille n’a entendu, au cœur de l’homme terrestre ne sont parvenus la joie et la douceur dont vous jouissez maintenant, vous les apôtres saints ; c’est pourquoi pieusement nous vous chantons :

Réjouissez-vous, saints apôtres, proches amis du Christ avec Jean le Précurseur ; réjouissez-vous, qui avez les premiers sièges, après la très-pure Vierge Marie, près du trône de la Sainte Trinité ; réjouissez-vous, qui avez annoncé au monde le mystère de notre rédemption ; réjouissez-vous, qui avez porté comme lumière la foi en Christ aux peuples enténébrés.

Réjouissez-vous, qui avez semé dans les cœurs des hommes la parole de Dieu ; réjouissez-vous, qui avez récolté le fruit de vos travaux dans la vigne des cieux ; réjouissez-vous, Pères saints qui par sept conciles œcuméniques avez affermi la confession de la vraie foi ; réjouissez-vous, qui avez calmé la tempête de l’impiété hérétique.

Réjouissez-vous, qui nous avez exposé les dogmes de l’orthodoxe foi ; réjouissez-vous, dont l’enseignement protège encore l’Église du Christ contre les schismes et l’hérésie ; réjouissez-vous, saints hiérarques ayant resplendi brillamment par votre parole et votre vie ; réjouissez-vous, qui habitez désormais la lumière sans couchant avec vos fils spirituels.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu ! :

Kondakion 5

Tous les saints rachetés, Sauveur, par ton sang divin et sur terre t’ayant servi fidèlement désormais resplendissent au firmament de l’Église comme astres lumineux et, tandis que nous voguons sur l’océan de cette vie passionnée, ils nous conduisent tous par le juste chemin vers la céleste patrie ; c’est pourquoi dans l’allégresse et l’action de grâces, nous chantons pour Dieu : Alléluia !

Ikos 5

Saints martyrs, ayant vu que tout est vanité et corruption en ce monde, vous avez pris soin d’être agréables au Dieu d’avant les siècles et, supportant les terribles peines, avez échangé ce qui se corrompt pour l’incorruptible, pour être dignes de vous tenir devant le redoutable trône du Maître, dans la gloire sans fin : en elle, ne nous oubliez pas, nous qui faisons mémoire de vous et vous chantons ainsi :

Réjouissez-vous, victorieux athlètes qui avez scellé votre foi véritable en Christ par votre sang, réjouissez-vous, qui n’avez pas craint ceux qui peuvent tuer non point l’âme, mais le corps ; réjouissez-vous, qui avez patiemment enduré les terribles châtiments, réjouissez-vous, qui en vous-mêmes avez montré l’imitation des souffrances du Christ.

Réjouissez-vous, qui l’avez emporté sur la fureur bestiale des funestes bourreaux ; réjouissez-vous, qui êtes passés par le feu et par l’eau et qui pour toujours avez trouvé le repos, réjouissez-vous, confesseurs et hiéromartyrs ayant combattu pour le culte des saintes images et la piété ; réjouissez-vous, hosiomartyrs qui vous êtes entretenus avec Dieu dans la prière et qui avez triomphé du diable par votre passion.

Réjouissez-vous, qui avez lutté courageusement pour la gloire et l’honneur du Roi des cieux ; réjouissez-vous, qui dans le ciel avez reçu le trophée de victoire du Christ ; réjouissez-vous, pour la grande grâce reçue du Seigneur ; réjouissez-vous, qui avez accompli de grands miracles sous le ciel pour la gloire divine.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 6

D’âge en’ âge les chrétiens proclament votre gloire, car vous êtes apparus comme paradis planté au milieu de l’Église, possédant le Seigneur lui-même pour arbre de vie ayant goûté sa douceur paradisiaque ; de ce monde vous avez dédaigné les biens éphémères pour entrer avec joie dans la vigne céleste en chantant : Alléluia !

Ikos 6

La juste foi et les vertus des Pères vénérables brillent comme soleil sur le monde entier, elles nous éclairent le chemin ténébreux de cette vie pour nous éviter de nous perdre dans le désert du péché et des hérésies funestes ; c’est pourquoi nous leur disons notre louange en chantant :

Réjouissez-vous, Pères-vénérables qui par amour de Dieu avez quitté volontairement le monde et ce qui est en lui ; réjouissez-vous, Mères vénérables ayant mené votre course terrestre dans les combats du jour et de la nuit ; réjouissez-vous, ermites ayant vécu avec les fauves dans les grottes ou sur les monts, réjouissez-vous, ascètes ayant mené votre vie temporelle dans la faim et la soif.

Réjouissez-vous, stylites ayant supporté la chaleur et le gel pour le royaume des cieux ; réjouissez-vous, reclus ayant cherché Dieu dans la quiétude du cœur, réjouissez-vous, vierges ayant gardé la chasteté pour suivre l’agneau sans tache, le Christ ; réjouissez-vous, obéissants ayant acquis l’humilité chrétienne.

Réjouissez-vous, cénobites ayant vécu l’amour entre frères de façon angélique ; réjouissez-vous, higoumènes ayant conduit les moines avec sagesse et douceur ; réjouissez-vous, tous les amis de la peine, ayant acquis la perfection de la vertu ; réjouissez-vous, qui êtes entrés dans le repos de votre Seigneur.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 7

Le Seigneur très-bon a voulu montrer au monde que ce n’est pas en vain que peinent ses amis, mais qu’une grande récompense leur est préparée au royaume des cieux. C’est pourquoi il glorifie l’assemblée des siens qui l’ont servi sur terre de diverses façons, afin que nous aussi, nous imitions leur vie et qu’attendant la même gloire éternelle, nous lui chantions : Alléluia !

Ikos 7

Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra, dit le Seigneur. Cette parole du Maître vous convient parfaitement, à vous les saints, car, si vous êtes morts sur terre corporellement, par votre âme, vous êtes toujours vivants dans les demeures éternelles ; en ce monde vous accomplissez nombre de miracles ineffables ; auprès de Dieu vous nous soutenez par vos chaleureuses intercessions, et c’est ainsi que nous voulons vous acclamer :

Réjouissez-vous, qui avez eu de Dieu profonde connaissance par la sagesse de votre esprit ; réjouissez-vous, qui sans faille avez gardé votre juste foi en la Sainte Trinité ; réjouissez-vous, qui avez confessé la véritable divinité et la parfaite humanité du Christ, le Fils de Dieu ; réjouissez-vous, qui sans douter avez cru en la vertu salvifique de sa Passion.

Réjouissez-vous, qui avez resplendi comme luminaires en la vraie foi, réjouissez-vous, qui avez fleuri comme palmiers en la justice ; réjouissez-vous, qui viviez  sur terre par votre chair, mais dans le ciel par l’esprit ; réjouissez-vous, qui par la mort temporelle êtes passés à la vie sans fin.

Réjouissez-vous, qui avez suivi le chemin resserré de l’Évangile ; réjouissez-vous, qui avez atteint la porte étroite du royaume des cieux ; réjouissez-vous, qui avez hérité les biens éternels ; réjouissez-vous, qui intercédez avec ferveur auprès de Dieu pour notre salut.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 8

Nous représentant, à l’aide de nos yeux spirituels, cette contrée céleste où vivent tous les saints après leurs luttes terrestres, même si nous ne pouvons concevoir la béatitude y régnant, nous les terrestres limités par notre chair, d’avance pourtant nous en avons l’intelligence par la foi et par notre cœur la goûtons d’avance ; dès lors, nous chantons au Dieu qui est admirable dans ses saints : Alléluia !

Ikos 8

Toi qui sais le nombre des étoiles et qui appelles chacune par son nom, par leur nom toi seul Seigneur tout-puissant, tu connais tous ceux qui furent agréables à tes yeux ; et nous qui sommes l’ouvrage de ta main, ne pouvant compter les grains de sable de la mer ni donner un nom à tous les saints, nous voulons nommer seulement tes principaux serviteurs qui te furent agréables depuis le commencement du monde et leur chanter :

Réjouissez-vous, Adam et Ève, premiers parents du genre humain, réjouissez-vous, Abel et Seth, premiers au monde qui avez mis en honneur la piété ; réjouissez-vous, Noé, second chef de file de notre humanité, et Abraham, qui as reçu l’alliance de Dieu ; réjouissez-vous, Moïse qui-vis-Dieu et Aaron, premier prêtre de l’Ancien Testament.

Réjouissez-vous, Énoch et Élie, qui n’avez pas connu la mort, mais fûtes enlevés au ciel ; réjouissez-vous, Isaïe, David et Daniel, qui avez vu les mystères du Dieu tout-puissant ; réjouissez vous, Joachim et Anne, parents de la Vierge Marie, mère du Christ notre Dieu ; réjouissez-vous, Pierre et Paul, Jacques et Jean, ses apôtres choisis.

Réjouissez-vous, Nicolas, Basile, Grégoire, Jean, et Athanase, inébranlables piliers de l’Église du Christ ; réjouissez-vous, Antoine, Pacôme, Euthyme, Hilarion et Sabbas, modèles des moines au premier rang ; réjouissez-vous, Georges, Démètre, Eustrate et Pantéléimon, témoins du Christ au premier chef ; réjouissez-vous, Barbara, Irène, Parascève, Catherine et toutes les martyres ayant rehaussé par votre sang le triomphe de la foi.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 9

Tous les saints, Seigneur, qui ont imité l’angélique rang, sans cesse louent ton nom très-saint, chantant dans les cieux : « Saint, Saint, Saint » ; avec eux sur terre nous aussi, pécheurs, bien que de fangeuses lèvres, nous chantons : Alléluia !

Ikos 9

Les rhéteurs à la vaine sagesse ne peuvent dire comment vous les saints, étant des hommes et des femmes possédant les mêmes passions que nous, fûtes inaccessibles aux passions et l’avez emporté sur les ennemis incorporels ; ainsi nous, glorifiant le Dieu qui vous a fortifiés, nous louons votre courage et humblement vous chantons :

Réjouissez-vous, saints qui avez aimé le Seigneur de toute votre âme, réjouissez-vous, qui par amour pour lui n’avez pas épargné votre vie ; réjouissez-vous, qui avez triomphé du monde et de son prince, le démon ; réjouissez-vous, qui avez rompu comme toile d’araignée tous les pièges de l’antique serpent.

Réjouissez-vous, qui vous en êtes remis à la puissante main de l’excellente providence de Dieu ; réjouissez-vous, qui avez soumis votre volonté à celle du Père des cieux ; réjouissez-vous, qui avez glorifié le Seigneur en votre âme et votre corps ; réjouissez-vous, qui l’avez magnifié en tous vos actes. Réjouissez-vous, qui avez levé les mains pour accomplir de bonnes actions ; réjouissez-vous, qui avez dirigé vos pas vers le juste chemin ; réjouissez-vous, qui n’avez pas attaché votre cœur aux richesses terrestres et à leur possession ; réjouissez-vous, qui pensiez toujours aux biens célestes, à l’allégresse sans fin.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 10

Ayant suivi tout droit le chemin du salut et médité sur les jugements de la justice divine, vous êtes apparus comme arbres florissants près du cours des eaux et vous avez offert à Dieu le fruit de vos vertus en son temps ; maintenant que vous jouissez de l’ineffable béatitude dans le céleste paradis, souvenez-vous de nous, vos enfants, qui louons votre sollicitude paternelle pour notre salut et pour Dieu chantons : Alléluia !

Ikos 10

Vous êtes pour nous un solide rempart contre les ennemis, de chaleureux intercesseurs auprès du Christ en faveur de tous les chrétiens ; en tout temps protégés par vous des flèches du guerroyeur invisible, nous vous chantons dans l’allégresse :

Réjouissez-vous, immense parure du genre humain ; réjouissez-vous, qui faites notre joie et notre consolation en terre étrangère; réjouissez-vous, puissants auxiliaires de notre salut dans les combats contre l’ennemi ; réjouissez-vous, qui nous protégez du glaive de l’impatience divine par vos prières.

Réjouissez-vous, qui, pour avoir été vous-mêmes éprouvés, nous secourez dans nos épreuves ; réjouissez-vous, qui exultez grandement quand nous venons, nous pécheurs, au repentir ; réjouissez-vous, qui avez vécu justement en divers lieux de la terre et à toutes époques ; réjouissez-vous, qui, même si vous avez péché, avez lavé la souillure de vos fautes dans la vraie pénitence et les larmes.

Réjouissez-vous, qui depuis Adam jusqu’à ce jour êtes parvenus à l’ultime perfection, dans l’espérance de l’éternelle vie ; réjouissez-vous, qui de l’Orient et de l’Occident êtes venus au festin d’Abraham ; réjouissez-vous, par qui se comble la place des esprits déchus dans l’assemblée des anges.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 11

Nos cantiques de louange, même s’ils étaient mille fois plus nombreux, seraient incapables de glorifier vos vertus ; n’ayant pas ce pouvoir, il nous convient de garder le silence ; mais, pour ne pas sembler paresseux et ingrats, après avoir reçu à cause de vous la miséricorde et les bienfaits divins, pour le Maître qui vous a glorifié nous chantons : Alléluia !

Ikos 11

Vous êtes les chandeliers de la lumière sans déclin, près du trône de la très-sainte Trinité, avec les chœurs des anges, sans cesse alimentant la flamme de la prière en notre faveur et dirigeant vers la lumineuse voie du salut ceux qui vous chantent :

Réjouissez-vous, luminaires du feu immatériel ; réjouissez-vous, qui habitez les demeures du Père des cieux ; réjouissez-vous, raisins de la vigne du Christ ; réjouissez-vous, odorantes fleurs de Paradis.

Réjouissez-vous, fleuves d’eau vive désaltérant la soif de l’esprit ; réjouissez-vous, nuages porteurs de pluie, nous rafraîchissant en la chaleur des épreuves ; réjouissez-vous, spirituelles brises chassant de nos cœurs l’hiver du chagrin ; réjouissez-vous, illustres mélodes nous annonçant le printemps spirituel et la béatitude sans fin.

Réjouissez-vous, spirituelles montagnes nous conduisant vers le ciel ; réjouissez-vous, rayons du mystique Soleil, répandant sa miséricorde sur nous ; réjouissez-vous, excellents timoniers nous sauvant de l’engloutissement par le péché ; réjouissez-vous, guides fidèles nous conduisant vers la céleste patrie.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 12

Les grâces que Dieu vous a données en récompense de vos nombreuses vertus, qui sur terre pourra les proclamer? Comme de puiser une à une les gouttes de la mer, il n’est pas possible d’énumérer vos miracles, les bienfaits accomplis par vous en notre faveur. C’est pourquoi nous célébrons avec joie votre illustre festivité et nous chantons pour le Seigneur qui accomplit toute chose : Alléluia !

Ikos 12

En te chantant, ô Maître tout-puissant, nous louons tous ton nom très-saint, car depuis le début du monde et en diverses occasions tu as rendu éternelle la mémoire de tes saints qui te furent agréables, à toi le Dieu unique glorifié dans la Trinité ; délivrés de tout mal par leurs prières, nous chantons :

Réjouissez-vous, saints serviteurs de Dieu, avec la plus sainte de toutes les créatures, la toujours-vierge Marie ; réjouissez-vous aussi, anges incorporels, gardiens du genre humain ; réjouissez-vous, saints rois et princes ayant pieusement régné sur terre pour hériter le royaume des cieux ; réjouissez-vous, bons administrateurs des cités, dignes d’habiter la céleste Jérusalem.

Réjouissez-vous, juges impartiaux de la terre ayant reçu auprès du céleste Juge miséricorde et justification ; réjouissez-vous, pasteurs zélés des mystiques brebis, loués et glorifiés par le suprême Pasteur ; réjouissez-vous, justes ouvriers de la terre, ayant servi Dieu dans l’innocence et la simplicité de votre cœur ; réjouissez-vous, stoïques pèlerins, ayant rejoint patiemment la céleste patrie.

Réjouissez-vous, fous qui pour le Christ avez souffert les insultes et le mépris, réjouissez-vous, médecins anargyres, ayant guéri les malades gratuitement et reçu votre récompense dans les cieux ; réjouissez-vous, hommes et femmes de tout âge et de tout nom ayant plu à Dieu comme une seule chose dans le Seigneur et dont les âmes sont dans ses mains ; réjouissez-vous, car dans le siècle à venir vos corps participeront avec vos âmes à la gloire sans fin.

Réjouissez-vous, tous les saints,
nos chaleureux intercesseurs auprès de Dieu !

Kondakion 13

Bienheureux serviteurs de Dieu, vous tous les saints qui avez reçu l’héritage des biens éternels, agréez notre chant de louange que voici et, par vos prières agréables au Seigneur, demandez-lui pour nous la rémission de nos péchés et la délivrance des éternels châtiments, afin qu’avec vous dans la patrie céleste nous puissions chanter pour Dieu : Alléluia !

Prière 1

Bienheureux serviteurs de Dieu, vous tous les saints qui vous tenez devant le trône de la très-sainte Trinité et qui jouissez de l’ineffable béatitude, abaissez votre regard miséricordieux vers nous, vos frères cadets, qui vous offrons notre cantique de louange et, par votre intermédiaire, demandons miséricorde au Seigneur de toute bonté. Car nous savons, en vérité nous savons, que tout ce que vous voulez, vous pouvez le lui demander.

C’est pourquoi nous vous supplions humblement : Priez le Maître qu’il nous donne votre esprit de zèle dans l’observation de ses préceptes, afin que, courant sur vos pas, nous puissions sans défaillance mener notre course terrestre, dans une existence vertueuse, atteindre par la repentance les illustres demeures du Paradis et, là, glorifier avec vous le Père, le Fils et le Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.

Prière 2

Bienheureux et lumineux esprits, ordre vénérable des anges, des archanges et de toutes les puissances célestes, qui sans cesse vous tenez devant la très-sainte et toute-divine Trinité, éclairés par la lumière de son éternelle gloire et glorifiant son nom sans cesse, à vous je recours dans la prière et l’oraison : Intercédez pour nous près du trône du Seigneur tout-puissant et, comme serviteurs de la grâce, aidant tous ceux qui veulent obtenir le salut et se réjouissant pour un seul pécheur qui fait pénitence, empressez-vous de nous guider, pour la pieuse conduite de notre vie temporelle, et fortifiez nos pas sur le chemin du salut.

Illustres et lumineux esprits des justes, saints de Dieu qui sur terre avez mené dans la chair une vie agréable au Seigneur, qui maintenant exultez dans le ciel avec les anges, vénérables prophètes qui avez annoncé le temps de notre délivrance, Précurseur du Christ qui d’avance as prêché l’Agneau de Dieu ôtant les péchés du monde et qui fus digne de baptiser la source de sainteté dans les eaux du Jourdain ; Apôtres du Christ, fermes colonnes de l’Église, qui avez illuminé le monde entier par les enseignements salutaires du Seigneur et qui, par vos sages et saints canons avez affermi l’Église du Christ pour qu’elle ne chancelle pas ; pontifes et pasteurs du troupeau chrétien, qui par vos prières et par la célébration des saints et divins mystères avez sanctifié tous les fidèles et leur avez appris à marcher selon les commandements du Seigneur ; victorieux athlètes du Christ et saints martyrs, qui devant les chefs et les rois avez confessé avec audace la divinité du Christ et versé pour lui votre sang précieux ; vénérables et justes ayant mené à bien votre course sur le chemin resserré de l’affliction et qui, par la mortification de la chair et vos souffrances, vous êtes crucifiés avec le Christ ; intercédez pour nous devant le trône divin, afin qu’avec vous nous puissions glorifier en toute allégresse et dans l’action de grâces la vivifiante et indivise Trinité du Père, du Fils et du Saint Esprit dans les siècles des siècles. Amen.

Denis Guillaume,
Le Spoutnik, Nouveau Synecdimos,
Diaconie Apostolique, Parme, 1997.


Acathiste pour le Repos des Défunts

Cet acathiste se lit du jour du décès pendant 40 jours, et pour l’anniversaire à 40 jours de la fin.

Kondakion 1

Père saint, ton Fils unique, Premier des Grands Prêtres, a déposé son âme pour le salut du monde déchu et pour nous permettre de devenir enfants de Dieu et habitants de ton Royaume au jour sans crépuscule, accorde au défunt (N) le pardon et la joie éternelle ; nous intercédons pour lui par cette prière : Seigneur, Juge tout-compatissant, accorde à ton serviteur la douceur du paradis !

Ikos 1

Saint Ange Gardien, envoyé de Dieu, viens prier pour ton protégé, que tu as accompagné sur tous les chemins de la vie, que tu as sauvegardé et guidé, lance avec nous cet appel au Sauveur miséricordieux :

Seigneur, détruis le manuscrit des péchés de ton serviteur (N) ; guéris les plaies de son âme ; que sur terre ne restent pas de lui de souvenirs amers ;fais grâce pour lui à ceux qui l’ont peiné et à ceux qu’il a chagrinés ;recouvres ses imperfections du lumineux vêtement de ta Rédemption ;donne-lui la joie par ta miséricorde infinie ; toi, l’ineffable, le grand et le merveilleux, montre-toi à lui.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 2

Telle une inconsolable tourterelle, l’âme voltige par les plaines, méditant, de la hauteur de l’intelligence divine, sur les péchés et les tentations des voies du passé, emplie de chagrin pour chaque jour sans retour, perdu sans profit ; mais fais grâce à ton serviteur (N), ô Maître, qu’il entre dans ta paix, s’écriant : Alléluia !

Ikos 2

Père Saint, si ton Fils a souffert pour le monde entier, s’il a versé des larmes et transpiré en gouttes de sang, pour les vivants et les morts, qui pourrait retenir notre prière pour le défunt ? Par lui qui est descendu jusqu’aux enfers, nous prions pour le salut de ton serviteur (N) :

Ô Donateur de vie, illumine-le de ta lumière, qu’il soit un avec toi, Père, Fils et Saint Esprit. Toi qui nous appelles tous dans ta vigne, ne manque pas de l’éclairer de ta lumière. Dispensateur généreux des récompenses éternelles, fais-le fils de ton palais ; rends à son âme les forces de sa pureté première ; qu’en son nom se multiplient les œuvres bonnes.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !
(ne figurent pas les kondak et ikos 3)

Kondakion 4

Les tempêtes de la vie sont passées, les souffrances terrestres terminées, les ennemis et leur méchanceté, sans force ; mais fort est l’amour qui délivre de la ténèbre éternelle et sauve, ô Dieu, tous ceux qui élèvent vers toi ce chant hardi : Alléluia !

Ikos 4

Tu es pour nous la miséricorde, où n’entrent pas les comptes ; tu es l’unique libérateur et l’unique Sauveur ; et comme Simon de Cyrène a aidé le Christ à porter la croix, ô Tout-Puissant, de même maintenant, accomplis le salut de nos proches par le secours de notre prière.

Seigneur, tu nous as commandé de porter le fardeau les uns des autres, par l’intercession de nos proches, tu nous pardonnes après la mort. Toi qui as établi une relation d’amour entre les défunts et les vivants, que les prières de ceux qui l’aiment servent au salut de ton serviteur (N) ;entends les cris de son cœur s’élevant de notre bouche.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 5

Ô Dieu, reçois son dernier soupir désolé, comme la prière du bon larron. Il s’est éteint sur la croix de la vie, fais-le héritier de ta promesse, comme tu l’as fait pour le bon larron : « Amen, je te le dis, tu seras avec moi au paradis, » où la multitude des pécheurs repentis chante dans la joie : Alléluia !

Ikos 5

Père saint, que ton Fils crucifié pour nous étende sa main et par les gouttes de son sang précieux, qu’il lave sans laisser de trace tous les péchés commis en sa vie. Par sa respectable nudité, qu’il réchauffe son âme dénudée, devenue orpheline.

Seigneur, tu connaissais sa vie dès avant sa naissance et tu l’as aimé ; tu le voyais de loin et tu tendais vers lui ton amour infini.Nous demandons pour lui le pardon des ses fautes rendu possible par le sanglant Golgotha. Ô Dieu tout-puissant, par la mort du Christ pour lui, par sa mise au tombeau, sanctifie son repos dans la tombe. Que ton Fils ressuscité d’entre les morts emporte vers toi son âme aigrie.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 6

Il dort du sommeil de la tombe : mais son âme ne sommeille pas, elle t’espère, Seigneur, elle a soif de toi, le saint Fiancé éternel. Que s’accomplissent sur le défunt les Paroles de ton Christ : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang aura la vie éternelle. » Donne-lui à manger de la manne du Mystère et de chanter auprès de ton autel : Alléluia !

Ikos 6

La mort l’a séparé de tous ses proches, l’âme s’est éloignée, ceux qui le connaissaient se désolent, les barrières de la chair sont détruites, et tu t’es découvert, dans l’inaccessible grandeur de la Divinité, avec l’attente de la réponse.

Seigneur, Amour au-dessus de toute compréhension, prends pitié de ton serviteur ; pardonne l’infidélité de son cœur. Par les espérances trompées, naissait la nostalgie vers toi, souviens-toi de ces heures où son âme frémissait d’enthousiasme pour toi. Accorde au défunt la joie non terrestre et le repos dans le sein d’Abraham. ; Unique fidèle, sans changement, accueille-le auprès de toi.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 7

Nous croyons à la durée limitée de notre séparation. Nous t’ensevelissons, comme la graine dans le champ, tu repousseras dans un autre pays. Que périsse dans la tombe l’ivraie de tes péchés, et les œuvres bonnes s’y illumineront, là où les semences du bien apportent des fruits impérissables, où les âmes saintes chantent : Alléluia !

Ikos 7

Lorsque le sort du défunt deviendra oubli, lorsque son image s’assombrira dans les cœurs, et que le temps effacera avec la tombe l’ardeur de la prière pour lui, alors, toi, ne l’abandonne pas, donne la joie à l’âme solitaire.

Ô Dieu, ton Amour ne se refroidit pas, ton bon vouloir est inépuisable. Les prières de l’Église pour ton serviteur défunt ne se taisent pas, que ses péchés soient lavés par l’offrande du Sacrifice non sanglant. Par l’intercession de tous les saints, accorde-lui la grâce de prier pour les vivants ; aux jours de nos épreuves, reçois son intercession pour nous.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 8

Prions avec des larmes, tant qu’est douloureusement frais le souvenir du défunt, faisons mémoire de son nom, nuit et jour, par des aumônes nourrissant ceux qui ont faim, chantant du fond de l’âme : Alléluia !`

Ikos 8

Le visionnaire Jean le Théologien a vu auprès du trône de l’Agneau de Dieu une immense foule, tout de blanc vêtue ; c’étaient tous ceux qui venaient de la grande tribulation. Ils te servent, toi notre Dieu, nuit et jour dans la joie et tu habites avec eux, et la souffrance et la peine ne les effleureront plus.

Seigneur, fais se joindre à eux ton serviteur (N) ; il a beaucoup souffert et peiné en sa vie ; tu connais toutes ses heures amères et ses lourdes minutes. Sur terre il a eu chagrins et soucis, donne-lui au ciel, la joie, et accorde-lui les délices des sources d’eau vive ;sèche toute larme de ses yeux, et fais-le entrer là où le soleil ne brûle pas, mais vivifie par ta Vérité.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 9

Terminé le voyage sur terre, quel bienheureux passage au monde de l’Esprit, quelle contemplation de choses nouvelles et de beautés célestes, inconnues du monde terrestre, l’âme revient dans sa patrie, où le clair soleil de la Vérité divine illumine ceux qui chantent : Alléluia !

Ikos 9

Si ton reflet et ta trace rayonnent sur le visage des mortels, comment es-tu alors toi-même ? Si les fruits de tes mains sont tellement merveilleux et que la terre reflète seulement ton ombre, dans une grandeur indescriptible, comment doit être alors ta Face visible ? Fais se découvrir ta gloire à ton serviteur (N).

Ô Dieu, fais-le voir et entendre la liturgie céleste afin que sa joie soit complète. Raffermis son espérance de la rencontre dans les demeures des bienheureux et accorde-nous de ressentir la force bienfaisante de la prière pour les défunts.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 10

Notre Père, reçois dans ton Royaume celui qui s’est éteint, là où il n’y a ni péché, ni mal, là où la sainte volonté est inébranlable, là où, dans l’assemblée des âmes les plus pures et des anges sans défaut, brille ton Nom bienfaisant et où règne le parfum de la glorification : Alléluia !

Ikos 10

En ce jour-là, les anges établiront ton trône, ô Juge, et tu illumineras le monde de ta gloire, portant la récompense à chacun. Jette alors un regard compatissant sur ton humble serviteur (N) et dit lui : « Viens à ma droite ! »

Seigneur, toi seul as le pouvoir de remettre les péchés ; pardonne-lui donc ses péchés oubliés ou cachés par honte ; libère-le de l’iniquité dû à la faiblesse ou l’ignorance,et délivre-le des profondeurs sans lumière du désespoir infernal. Qu’il hérite de tes demeures vivifiantes ; ajoute-le aux bénis de tous les siècles et accorde-lui la béatitude qui ne cesse jamais.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 11

Maître de toute bonté, que s’ouvrent au défunt les portes ensoleillées du Paradis, que viennent à sa rencontre dans l’allégresse les assemblées des justes et des saints, la foule de ses proches et de ceux qui l’aiment, que se réjouissent pour lui tes anges porteurs de lumière, qu’il voit aussi la sainte Mère de Dieu, là où résonne victorieusement : Alléluia !

Ikos 11

Par ton souffle revivent les fleurs, la nature ressuscite, des foules de minuscules créatures s’éveillent. Ton regard est plus clair que les cieux printaniers, ton Amour, ô Dieu, plus chaud que les rayons du soleil. De la poussière terrestre tu as ressuscité la chair périssable de l’homme, pour l’épanouissement à la vie éternelle, alors éclaire aussi ton serviteur (N) de la lumière de tes bontés.

Seigneur, les bienfaits de la vie sont en ta main,en ton regard la Lumière et l’Amour, libère de la mort éternelle spirituelle le défunt qui s’est endormi dans l’espérance. Éveille-le, lorsque les ronces de la terre se revêtiront de la couleur de l’éternité et que rien n’assombrisse son dernier sommeil terrestre, Bonheur fidèle et but de notre existence.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 12

Ô Christ ! Tu es le Royaume céleste, tu es la terre des humbles, tu es la demeure de ceux qui espèrent en toi, tu es la boisson parfaitement nouvelle, tu es le vêtement et la couronne des bienheureux, tu es la couche du repos des saints ! C’est à toi qu’appartient la glorification : Alléluia !

Ikos 12

Par l’image des paisibles parcs d’une beauté non terrestre, et des demeures aussi claires que le soleil, et dans la perfection des chants célestes, tu nous a découvert la félicité de ceux qui t’aiment. Seigneur, que ton serviteur (N) entre dans ta joie ; revêts-le de l’illumination de ta gloire ; qu’il entende le chant ineffable des chérubins, qu’il s’élève de gloire en gloire, et qu’il voit la splendeur de ta Face.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !

Kondakion 13

Ô Dieu saint et immortel, à la minuit du péché et de l’incrédulité, arrivant du ciel avec les anges pour juger le monde entier, ouvre les portes de ton palais glorieux à ton serviteur (N), qu’avec les foules innombrables des saints, il chante dans les siècles : Alléluia, Alléluia, Alléluia !

(Ce kondakion se dit 3 fois, puis on répète :)

Kondakion 1

Père saint, ton Fils unique, Premier des Grands Prêtres, a déposé son âme pour le salut du monde déchu et pour nous permettre de devenir enfants de Dieu et habitants de ton Royaume au jour sans crépuscule, accorde au défunt (N) le pardon et la joie éternelle ; nous intercédons pour lui par cette prière : Seigneur, Juge tout-compatissant, accorde à ton serviteur la douceur du paradis !

Ikos 1

Seigneur, fais se joindre à eux ton serviteur (N) ; il a beaucoup souffert et peiné en sa vie ; tu connais toutes ses heures amères et ses lourdes minutes. Sur terre il a eu chagrins et soucis, donne-lui au ciel, la joie, et accorde-lui les délices des sources d’eau vive ; sèche toute larme de ses yeux, et fais-le entrer là où le soleil ne brûle pas, mais vivifie par ta Vérité.

Saint Ange Gardien, envoyé de Dieu, viens prier pour ton protégé, que tu as accompagné sur tous les chemins de la vie, que tu as sauvegardé et guidé, lance avec nous cet appel au Sauveur miséricordieux :

Seigneur, détruis le manuscrit des péchés de ton serviteur (N) ; guéris les plaies de son âme ; que sur terre ne restent pas de lui de souvenirs amers ; fais grâce pour lui à ceux qui l’ont peiné et à ceux qu’il a chagrinés ; recouvres ses imperfections du lumineux vêtement de ta Rédemption ; donne-lui la joie par ta miséricorde infinie ; toi, l’ineffable, le grand et le merveilleux, montre-toi à lui.

Ô Juge tout-compatissant, rends ton serviteur (N)
digne des douceurs du paradis !


Acathiste pour les Défunts

Cette prière d’intercession pour les défunts, en forme d’acathiste, a été composée pendant la période stalinienne par un évêque russe, confesseur de la foi, dans un camp de déportation, où il devait mourir. Le texte a été recueilli pendant l’entre-deux-geurres et diffusé par le monastère Saint-Job de Potchaiev.

Kondakion 1

Toi dont la Providence dépasse l’entendement et prépare le monde au bonheur éternel, tu as fixé pour chacun l’heure et le genre de mort qui seront les siens. Accorde, Seigneur, le pardon aux défunts de tous les temps.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Ikos 1

Pour sauver de la damnation Adam déchu et tout le genre humain, tu as ouvert par la Croix et la Résurrection de ton Fils le chemin de la vie éternelle. Confiants en ta miséricorde, nous t’implorons d’accorder à nos défunts un règne de gloire. Seigneur, réjouis les âmes épuisées par les orages de la vie, fais-leur oublier les afflictions terrestres, et accueille-les parmi les anges et les saints.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 2

D’une tête de mort païenne, saint Macaire entendit un jour sortir ces paroles : « Quand vous priez pour ceux de l’enfer, les païens sont soulagés. » Ô puissance merveilleuse de la prière chrétienne ! Les infidèles eux-mêmes sont consolés quand nous chantons pour tout l’univers : Alléluia !

Ikos 2

« À l’intention des hommes, des bêtes, de la création entière, un cœur miséricordieux offre à toute heure ses prières en vue de leur purification. » Ces mots de saint Isaac le Syrien nous autorisent à prier pour les défunts de tous les siècles. Malgré notre indignité, souviens-toi, Seigneur, de ceux qui ont réclamé notre intercession. Efface les péchés oubliés dans leur confession, prends en pitié les âmes des morts ensevelis sans les prières de l’Église et celles des malheureux terrassés en pleine joie ou dans l’affliction et ensevelis privés des prières de l’Église.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 3

Nous sommes responsables des souffrances du monde, des maladies et des tourments des enfants, car la faute originelle et nos péchés ont détruit la beauté de la création. Ô Christ, le plus grand des martyrs innocents, toi seul as le pouvoir de pardon absolu : restitue au monde son ancienne splendeur, et morts et vivants goûteront le repos en chantant : Alléluia !

Ikos 3

Rédempteur de l’univers, Amour infini, nous entendons le cri de compassion tombé du haut de la croix en faveur de tes ennemis : « Mon Père, pardonne-leur ! » Aussi nous prenons l’audace de demander au Père céleste le repos éternel de tes ennemis et des nôtres, qui ont versé le sang innocent, rempli de douleur notre vie ou édifié leur prospérité sur les larmes de leur prochain. Répands tes faveurs sur les victimes de nos offenses involontaires.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 4

Sauve, Seigneur, les victimes d’une fin tragique : massacrés, ensevelis vivants, ravis par les vagues ou les flammes, épuisés par la faim ou la soif, abandonnés dans le froid ou la tempête, victimes d’une chute sur terre ou dans les airs. Ils béniront le temps de leur épreuve comme une rédemption en chantant : Alléluia !

Ikos 4

À ceux qui sont disparus dans la fleur de l’âge après de dures souffrances, sans avoir cherché ou sans avoir connu les joies de la terre, accorde, Seigneur, les trésors de ton amour. À ceux qu’un lourd fardeau oppresse, décerne ta récompense. Puissent les adolescents et les vierges décédés goûter l’allégresse à la table de ton Fils. Allège, Seigneur, la douleur des parents séparés de leurs enfants ; fais jouir de ton repos les sans-familles dépourvus d’intercession terrestre, et absous leurs péchés.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 5

Comme dernier secours, tu as donné la mort aux hommes pour les amener au repentir. Devant son éclat redoutable, les passions et les douleurs de la chair s’apaisent, la raison indisciplinée s’humilie, la justice éternelle se dévoile, la vanité de la terre apparaît. Les pécheurs endurcis confessent ton Nom et invoquent ta miséricorde en chantant : Alléluia !

Ikos 5

Père de toute consolation, tu réjouis des splendeurs de la terre tes ennemis comme tes amis, et ta miséricorde s’étend au-delà du tombeau, même à l’égard des réprouvés. Les détracteurs sacrilèges de tout ce qui est saint, affermis dans une funeste incrédulité, t’ont ignoré ou méconnu ici-bas ; puissent-ils t’aimer au ciel ! Accorde le pardon aux morts sans repentance, et oublie l’égarement momentané des suicidés.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 6

Les ténèbres de l’âme éloignée de Dieu sont redoutables, la seule pensée en fait frissonner. Ô damnés, puisse descendre sur vous comme une rosée ce chant : Alléluia !

Ikos 6

Ta lumière, ô Christ, a éclairé les âmes plongées dans les ténèbres et l’ombre de la mort ; descendu dans les profondeurs de la terre, tu as conduit à la béatitude ceux qui ont péché sans t’avoir renié. Seigneur, le poids de leurs fautes est grand, mais infinie demeure ta miséricorde, Vois l’amertume et la misère de leur âme, loin de toi ; sois pitoyable aux persécuteurs de la vérité qui le font par ignorance.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 7

Les morts réclament assistance : manifeste-leur ta présence et inspire aux vivants de multiplier en leur faveur les bonnes œuvres en chantant : Alléluia !

Ikos 7

L’Église prie pour les défunts, et, à chaque heure, sur toute la terre, les péchés sont lavés par le sang de l’Agneau. Que cette intercession fasse monter les âmes de la mort vers la vie, par la médiation de ta Très sainte Mère et de tous les saints. Par égard pour les enfants innocents, prends, Seigneur, leurs parents en pitié, et rachète aussi par les larmes des mères les fautes des enfants. Recueille les prières des victimes innocentes et le sang des martyrs en faveur des pécheurs.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 8

La terre entière est un immense cimetière où reposent les cendres de nos pères et de nos frères. Dans ton amour, ô Christ, accorde aux défunts depuis le commencement des siècles ton pardon, et ils chanteront éternellement : Alléluia !

Ikos 8

Au jugement dernier, les secrets des hommes seront dévoilés, les consciences mises à nu. « Réconciliez-vous avec Dieu avant ce jour terrible, » nous dit saint Paul. Supplée, Seigneur, par les larmes des vivants à l’insuffisance des œuvres des morts, et porte-leur à ce moment solennel le message du salut par la trompette de l’ange. Couronne de gloire tes serviteurs, sans égard pour leurs faiblesses. Tu connais chacun par son nom ; souviens-toi des moines, des prêtres et des fidèles.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 9

Chaque instant nous rapproche de l’éternité. Un simple cheveu blanc témoigne de notre condition périssable. Dans le Royaume éternel, libéré des larmes et des soupirs, résonne ce chant joyeux : Alléluia !

Ikos 9

Notre vie est semblable à un arbre qui se dépouille peu à peu de ses feuilles. L’éclat de la jeunesse se flétrit, le flambeau des plaisirs s’éteint, le vide se fait autour de nous. Dans les tombes silencieuses, les âmes demeurent en ta main et nous implorent de l’au-delà.

Seigneur, Soleil d’en-haut, réchauffe la demeure des défunts, et accorde-leur, à eux comme à nous, d’être réunis avec toi dans les cieux. Restitue à nos disparus la pureté de l’enfance et la force de la jeunesse ; puisse la vie éternelle être pour chacun une perpétuelle fête pascale.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 10

Nous versons des larmes de joie sur les tombes de nos proches, car nous avons confiance en toi. Dis-nous, Seigneur, que tu les as glorifiés. Accorde-nous cette assurance, pour nous permettre d’entonner ce chant : Alléluia !

Ikos 10

J’embrasse d’un regard la multitude des défunts dont l’influence m’a été bienfaisante et auxquels va ma reconnaissance. Je t’en supplie, accorde à mes parents et à mes proches, gardiens de mon berceau, la joie céleste. Seigneur, glorifie devant tes anges ceux qui m’ont enseigné le bien et la justice par les exemples d’une vie sainte, et dont la présence m’a soutenu aux jours difficiles. Récompense tous mes bienfaiteurs.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 11

Ô Mort, où est ton aiguillon ? Tu nous as unis à Dieu, toi la mystérieuse quiétude du sabbat. « Je souhaite mourir et être avec le Christ », s’écriait l’Apôtre. Cette pensée nous réconforte et nous pousse à entonner ce chant : Alléluia !

Ikos 11

Les habitants des sépulcres se dresseront dans leurs corps devenus spirituels et les vivants seront dans l’allégresse. « Ossements desséchés, entendez la parole du Seigneur ; revêtez-vous de vaisseaux et de peau. Et vous, qui avez été rachetés par le sang du Fils de Dieu et ressuscités par sa mort, surgissez, tout auréolés de lumière, du fond des âges anciens ».

Seigneur, ouvre-leur l’abîme de tes perfections. Tu as fais luire sur eux le soleil et la lune ; laisse-les contempler aussi la gloire des anges. Tu les as réjouis par l’éclat des astres à leur lever et à leur coucher, pour les préparer à la lumière sans déclin de ta divinité.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 12

La chair et le sang n’hériteront pas du Royaume de Dieu, mais après la mort notre chair revêtira l’incorruptibilité, pour chanter, dans la lumière sans crépuscule : Alléluia !

Ikos 12

Dans l’attente de la résurrection, nous célébrons aussi la transfiguration future de toute la création en une harmonieuse beauté. Seigneur, tu as formé le monde pour la félicité et tu ramènes les âmes des profondeurs du péché à la sainteté. Accorde aux morts une vie nouvelle, dans la lumière sans fin de l’Agneau divin, et permets-nous de célébrer avec eux la Pâque éternelle.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Kondakion 13

Ô Père plein de miséricorde, tu as envoyé ton Fils aux réprouvés et tu répands sur eux ton Esprit vivificateur. Prends en pitié nos parents et nos proches décédés (NN.), et les morts de tous les temps. Accorde-leur le pardon et le salut, et par leur intercession permets-nous d’élever ensemble vers toi, Dieu Sauveur, notre hymne triomphale : Alléluia, alléluia, alléluia !

(Ce Kondakion est récité trois fois, puis à nouveau :)

Kondakion 1

Toi dont la Providence dépasse l’entendement et prépare le monde au bonheur éternel, tu as fixé pour chacun l’heure et le genre de mort qui seront les siens. Accorde, Seigneur, le pardon aux défunts de tous les temps.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

Ikos 1

Pour sauver de la damnation Adam déchu et tout le genre humain, tu as ouvert par la Croix et la Résurrection de ton Fils le chemin de la vie éternelle. Confiants en ta miséricorde, nous t’implorons d’accorder à nos défunts un règne de gloire. Seigneur, réjouis les âmes épuisées par les orages de la vie, fais-leur oublier les afflictions terrestres, et accueille-les parmi les anges et les saints.

Seigneur, ô Amour ineffable,
souviens-toi de tes serviteurs défunts !

PRIÈRE POUR LES DÉFUNTS

Dieu des esprits et de toute chair, qui as vaincu la mort, anéanti la puissance du démon et donné la vie au monde, accorde, Seigneur, à l’âme de tes serviteurs défunts : leurs béatitudes les patriarches, les éminentissimes métropolites, archevêques et évêques, ceux qui t’ont servi dans l’ordre sacerdotal et monastique de l’Église, les fondateurs de ce saint temple, nos ancêtres, parents, frères et sœurs qui reposent ici ou partout ailleurs, les chefs et les soldats qui ont donné leur vie pour la foi et la patrie, les fidèles tués dans la guerre civile, noyés, brûlés vif, gelés dans le frimas, déchirés par les bêtes, ceux qui ont disparu subitement sans pénitence et n’ont pas eu le temps de se réconcilier avec l’Église et leurs ennemis, ceux qui se sont suicidés dans un accès de folie, ceux pour qui il nous fut commandé et demandé de prier, ceux pour qui il n’est personne pour prier, pour les fidèles dépourvus d’une sépulture chrétienne (noms) le repos dans un lieu de lumière, de verdure et de fraîcheur, là où il n’y a ni douleur, ni larmes, ni gémissements. Pardonne-leur tous les péchés qu’ils ont commis en paroles, en actions et en pensées, car tu es un Dieu bon et ami de l’homme ; il n’y a pas d’homme qui vive et ne pêche pas, toi seul es sans péché, ta justice est Justice pour l’éternité et ta Parole est Vérité. Car tu es la Résurrection, la Vie et le Repos de tes serviteurs défunts (noms) Ô Christ notre Dieu, et nous te rendons grâce, avec ton Père éternel et ton très saint Bon et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.

Traduit et publié en 1948 par la Société d’études orthodoxes.
Reproduit dans le Messager orthodoxe, N° 113, 1990,
Contacts, 44, 1992 et La Voie Orthodoxe, N° 10, 1995.


Introduction à la Divine Liturgie

Une version Word de ces textes est disponible
aux archives du Bulletin Lumière du Thabor (Lumière du Thabor No 40).


Dernière modification: 
Lundi 27 mars 2023