Prières et offices

Nativité de la Vierge Marie - Icône de la Fête

Icône contemporaine

 


Léonide Ouspensky et Vladimir Lossky

Recluses missionnaires

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HOMÉLIES ET COMMENTAIRES


Léonide Ouspensky et Vladimir Lossky

« Ta Nativité, ô Mère de Dieu et Vierge, annonça la joie à l'univers entier : car le Soleil de Justice, Christ notre Dieu, a resplendi de Toi ... » (tropaire, ton 4).

En fêtant la Nativité de la Mère de Dieu (le 8 septembre), l'Église célèbre la naissance humaine la plus sainte, dont « le fruit très pur » (vêpres, ton 4) a été élu et sanctifié dès le moment de sa conception (Conception de sainte Anne, fêtée le 9 décembre). Tandis que la Conception et la Nativité de saint Jean Baptiste, également fêtées par l'Église, font l’objet d'un récit évangélique détaillé, l'Évangile ne dit rien sur la naissance de la Mère de Dieu. Les sources apocryphes, à l'inverse, donnent une part très large aux origines et à l’enfance de la Sainte Vierge. C'est, avant tout, le Proto-évangile de Jacques, de provenance judéo-chrétienne, œuvre composite, dont la partie concernant la Vierge Marie remonte aux années 130-140. L'antiquité vénérable de cette source permet d'admettre la véracité de certains renseignements qu'elle donne sur la famille de la Mère de Dieu : le nom de ses parents, Joachim et Anne, l'origine davidique de Joachim, etc. Les remaniements ultérieurs du récit primitif du Proto-évangile de Jacques, ainsi que quelques autres apocryphes plus récents, ont accumulé de nouveaux détails, en donnant lieu à des traditions discordantes. Ainsi certains auteurs font naître la Sainte Vierge à Nazareth, patrie de Joachim(2), d'autres à Bethléem, ville natale de sainte Anne(3), d'autres encore - à Jérusalem(4). La tradition de l'Église n'a retenu que les données qui devaient mettre en relief la vérité scripturaire et dogmatique : descendance de la race de David et naissance sainte de la Vierge, élue pour donner la nature humaine au Verbe de Dieu. La fête de la Nativité de la Sainte Vierge doit être assez ancienne : on sait que Justinien érigea à Constantinople une église dédiée à sainte Anne.

 

Comme la Nativité de saint Jean Baptiste, la naissance de la Mère de Dieu, promise par un ange après une longue stérilité des parents, trouve, dans l'Ancien Testament, des antécédents qui sont habituellement considérés comme des préfigures de la Résurrection (surtout l'enfantement d'Isaac par Sara stérile a été souvent interprété dans ce sens). Mais la Nativité de la Mère de Dieu est plus qu'une figure car, dans la personne de sainte Anne - femme libérée de sa stérilité pour mettre au monde une Vierge qui enfantera le Dieu incarné, c'est notre nature qui cesse d'être stérile, afin de commencer à porter les fruits de la grâce (vêpres, stichère du ton 6). La naissance miraculeuse de la Sainte Vierge n'est pas due à une action arbitraire de Dieu qui viendrait rompre la continuité historique : c'est une étape de la Providence qui veille au salut du monde en préparant laborieusement l'incarnation du Verbe, étape qui précède le dernier acte décisif - l'Annonciation, lorsque la Vierge élue acceptera d'être « le Palais du Roi, où s'accomplit le mystère parfait de deux natures réunies dans le Christ »  (Vêpres, ton 8). « Le mystère procède du mystère plus grand » : « la porte stérile s'ouvre et la Porte virginale procède » pour « introduire le Christ dans le monde » (Vêpres, stichères du ton 6). Si « le nom de la Mère de Dieu contient toute l'histoire de l'Économie divine dans le monde (6) », l'ancêtre de la Vierge - cette «  Fleur de Jessé »  -  pourra  s'appeler David, le père de Dieu » et le nom de « parents de Dieu » conviendra, en premier lieu, à Joachim et à Anne. Adam et Ève, parents de l'humanité déchue, se réjouirent donc en voyant leur descendance produire « la Mère de la Vie la Source de l'incorruption » (Vêpres, stichères des tons I et 8).

 

1.          Extrait Du livre Der Sinn der Ikonen, Berne, 1952.

2.          ÉPIPHANE LE MOINE, Sermon sur la Vie de la Mère de Dieu; P. G. 120, col. 189.

3.          SAINT JEAN CHRYSOSTOME, Homélie de Noël (396); P. G. 49, col. 354; SAINT CYRILLE D'ALEXANDRIE, Commentaire sur le prophète Michée. P. G. 71, col. 713.

4.          SAINT SOPHRONE, Les Odes d’Anacréon, XX. P. G. 8-. col. 3821.

5.          PROCOPE,  De aedificiis, 1, 3 (éd. de Bonn. t. Il. p. 185).

6.          SAINT JEAN DAMASCÈNE:, De la foi orthodoxe, Ill. 12: P. G. 94, col. 1029-1032.

Source : Léonide Ouspensky et Vladimir Lossky,
Le Sens des icônes, Paris, Le Cerf, 2004, pp. 130-132.

 


La Nativité de la Vierge Marie

Recluses missionnaires (Montréal)

Les Églises d’Orient et d’Occident célèbrent la naissance de Marie le 8 septembre. Cette date est celle de la dédicace de la Basilique Sainte-Anne à Jérusalem, érigée sur le lieu où, selon la tradition, Joachim et Anne, les parents de Marie, auraient demeuré. C’est au Ve siècle que la fête s’étendit d’abord à Constantinople et elle fut introduite en Occident en 701 par le pape Serge Ier d’origine syriaque.

Origine de la Fête

L’origine de cette fête s’inspire du Proto-évangile de Jacques, un écrit apocryphe du IIe siècle et non retenu dans le canon des Écritures Saintes. Cet écrit relate les événements dits de l’enfance de Marie, de sa conception jusqu’au moment où elle donne naissance à Jésus. Les noms de ses parents, Anne et Joachim, nous viennent de cet apocryphe. Bien que cet écrit est considéré comme une légende, les icônes de la conception de Marie, de sa naissance et de sa présentation au Temple y ont puisé leur inspiration.

Description de l’icône de Novgorod

La nativité de Marie se passe à l’intérieur d’une maison. Le symbole du voile rouge en est l’indication.

Si nous lisons l’icône à partir du haut de droite à gauche, nous apercevons d’abord Joachim penché dans la fenêtre supérieure dans une attitude de prière reconnaissante. D’autres icônes le représentent debout dans la porte.

Ensuite nous voyons les trois femmes au service d’Anne. Celle-ci est couchée sur un lit d’où elle vient de donner naissance à Marie.

La scène suivante, au bas de l’icône à gauche, une servante tient Marie dans ses bras et s’apprête à lui donner un bain. Une sage-femme dont parle le texte apocryphe berce ensuite la petite Marie (scène de droite, au bas de l’icône).

La grandeur des personnages représente leur importance dans la scène. Plus ils sont petits, moins ils ont de l’importance. La disposition ressemble beaucoup à celle de la Nativité de Jean-Baptiste et certains éléments se retrouvent également dans celle de la Nativité de Jésus.

Proto-évangile de Jacques

Dans cette icône contemporaine de la Nativité de Marie, des scènes représentent des passages du Proto-évangile de Jacques. Au chapitre premier, il est écrit comment l’offrande de Joachim au Temple fut refusée pour n’avoir pas eu d’enfants. Il s’est alors retiré au désert, quarante jours et quarante nuits, pour implorer Dieu. Anne, de son côté, pleura aussi sur sa stérilité en implorant le Dieu d’Israël.

Elle reçut alors la visite d’un ange lui annonçant qu’elle concevra. Joachim fut également informé par des anges de cette bénédiction de Dieu. Ces deux scènes sont dépeintes dans les extrémités supérieures de l’icône.

Dans l’écrit apocryphe, lorsque Joachim entra dans la ville, Anne vint à sa rencontre et se jeta à son cou. C’est ce que nous voyons à l’intérieur de la porte de la maison de gauche. Une dernière scène est ajoutée à cette icône en avant-plan, celle où nous voyons Anne et Joachim tenant Marie dans leurs bras. D’après le Proto-évangile de Jacques, ils auraient offert Marie au Temple lorsque celle-ci avait trois ans.

Source : https://reclusesmiss.org/wp/icone-de-la-nativite-de-la-vierge-marie/

Dernière modification: 
Samedi 31 août 2024