Présenter des figures spirituelles marquantes de l’Orthodoxie contemporaine en montrant que le christianisme, aussi, a ses maîtres et ses guides.
Manifester comment la vie, le cheminement intérieur, l’enseignement de ces hommes et de ces femmes s’incarnent dans l’Histoire et le quotidien, et peuvent par là-même devenir des sources d’inspiration pour toute personne concernée par sa transformation spirituelle et les problèmes de notre époque.
Une collection en quatre couleurs : rose pour les textes spirituels et les témoignages,, bleu pour les biographies et témoignages, vert pour les réflexions et méditations sur les questions d’actualité, jaune or pour les classiques de la spiritualité orthodoxe.
Pour symboliser cette collection, une étoile gravée dans le mur d’un ossuaire chrétien des deux premiers siècles : étoile-guide, étoile de l’Orient, étoile-lumière qui nous ramène aux sources du christianisme :
Moi, Jésus, je suis l’étoile radieuse du matin (Apocalypse 22, 16).
Préface par Maxime Egger 1992 (1ère éd.), 1993 (2e éd.) et 1995 (3e éd.) ISBN 2-940042-01-2 61 p. – 10 euros / env. 19 CHF / 19,95$C
Né en Russie en 1896, arrivé au Mont Athos en 1925, l’archimandrite Sophrony sera moine, ermite et père spirituel de plusieurs monastères. Dès 1947, il séjourne en France et publie les écrits de son starets, Silouane (1866-1938). Empêché de retourner à la Sainte Montagne, il part pour l’Angleterre en 1959, où il fonde le monastère Saint-Jean-Baptiste. En 1987, le starets Silouane est canonisé par le Patriarcat de Constantinople. À partir de là, sentant sa mort approcher, le père Sophrony s’est efforcé de transmettre son « testament spirituel » sous la forme d’un enseignement oral à sa communauté. Les aphorismes qui constituent De vie et d’esprit sont extraits de ses entretiens. Fruits de la prière et de l’Esprit Saint, ils nous parlent de « cœur à cœur » et nous invitent à une conversion profonde de tout notre être.
Introduction par Maxime Egger Traduit de l’anglais par Lucie et Maxime Egger 1993 (1ère éd.), 1994 (2e éd.), 1996 (3e éd.) et 2004 (4e éd.) ISBN (Cerf) 2-204-05583-2 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-02-0 112 p. – 15 euros / env. CHF 28 / 29,95$C
La vocation de l’homme ? Ressembler toujours plus à Dieu en devenant toujours plus humain. La foi ? Une certitude qui doit sans cesse mourir pour être pleinement vivante. La vie ? Une spirale ascendante qui, de commencement en commencement, nous permet de devenir ce que nous sommes déjà. La mort ? Moins une séparation qu’un passage vers la lumière infinie du Christ ressuscité. À travers la joie du repentir, l’invocation du Nom et la paternité spirituelle, c’est à ce voyage vers le royaume caché du cœur que Mgr Kallistos Ware nous invite d’une manière très pratique. Né en 1934, évêque auxiliaire du diocèse orthodoxe grec de Grande-Bretagne, professeur de théologie à l’Université d’Oxford, Kallistos Ware est l’auteur de plusieurs classiques de la littérature orthodoxe. Ancré dans la tradition de l’Église, mais ouvert sur le monde et la modernité, il est un véritable « passeur » entre l’Orient et l’Occident chrétiens.
Introduction par Maxime Egger Traduit du russe par sœur Svetlana Marchal ISBN 2-940042-04-7 1994, 151 p. – 13 euros / env. 25 CHF / 25,95$C
C'est comme « barman » dans une taverne de Saint-Pétersbourg que le père Jean (1873-1958) fit, sans le savoir, son apprentissage de futur consolateur des âmes. Tour à tour moine, ermite, prêtre au célèbre monastère de Valaam (Finlande), il devint, à partir des années 40, un père spirituel au rayonnement international. Jusqu’à sa mort, il eut une abondante correspondance avec ses disciples dans le monde. Écrites avec le cœur, puisant leur inspiration dans la Bible et la tradition de l’Église d’Orient, ses lettres révèlent un authentique maître de sagesse chrétienne, humble, compatissant, mais aussi débordant de l’esprit d’enfance et de la miséricorde célébrés par les Évangiles. De la maladie aux rêves, en passant par la mort d’un proche, l’adultère, l’alcoolisme et tous les problèmes d’une viede prière dans le monde, les situations les plus quotidiennes sont replacées dans la lumière de l’Esprit Saint, qui en révèle le sens caché et spirituel.
Préface par Olivier Clément Biographie par Hélène Arjakovsky-Klépinine Textes traduits du russe par Hélène Arjakovsky- Klépinine, Françoise Lhoest et Claire Vajou Photographies et dessins de l’auteur ISBN (Cerf) 2-204-06590-0, ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-19-5 1995 (1ère éd.), 2001 (2e éd. revue et complétée) 312 p. – 23 euros / env. CHF 43
Elle faillit suffoquer dans l’eau de son baptême, elle mourra dans les chambres à gaz de Ravensbrück pour avoir sauvé des juifs. La vie de Mère Marie Skobtsov (1891-1945) est un roman. Étoile des salons littéraires de Saint-Pétersbourg, révolutionnaire, maire de sa ville natale, exilée en Europe, elle a tout vécu. Tentée par l’athéisme après le décès de son père, elle est visitée par Dieu à la mort de sa fille. Mère de trois enfants, mariée et divorcée deux fois, elle prend l’habit monastique en 1932. Mais au désert du cloître, elle préfère le désert des cœurs humains consumés par l’Histoire. Son but ? Vaincre la démesure du mal par l’amour sans mesure. Sa règle ? Se donner totalement, vivre la compassion jusqu’à la folie de la Croix. À Paris, elle sera la mère de tous les blessés et persécutés de la vie, clochards, fous, délinquants et juifs. Théologienne et artiste, elle a laissé, en signe de sa foi et de son combat, des icônes, des dessins, des vers étonnants et des pages brûlantes sur les fondements mystiques de la relation à autrui, la dimension spirituelle de l’action sociale, le sens du travail, le monachisme dans le monde, la liberté dans l’Église, les sources de l’acte créateur.
Alexandre Men Le christianisme ne fait que commencer
Préface par Jean Vanier, biographie par Ignace Krekchine Traduit du russe par Hélène Arjakovsky-Klépinine et Françoise Lhoest 1996 (1ère éd.) et 2004 (2e éd.) ISBN (Cerf) 2-204-05548, ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-07-1 1996 (1ère éd.), 2004 (2e éd.) 285 p. – 22 euros / env. CHF 41 / 43,95$C
Harcelé par le KGB à cause de son influence sur la société et les intellectuels, attaqué par les antisémites en raison de ses origines juives, le père Alexandre Men est mort en martyr, assassiné à coups de hache le 9 septembre 1990. Ce jour-là, l’Église orthodoxe russe a perdu l’une de ses figures les plus rayonnantes, le christianisme un génie universel, un prophète ardent et un apôtre courageux. Recueil de conférences, d’homélies et de lettres, ce livre révèle une théologie en acte, une foi vécue « sous le soleil » autant qu’à la lueur des cierges. Il témoigne d’une spiritualité non seulement ouverte aux autres religions, au dialogue avec l’art et la science, à l’engagement dans la cité, mais aussi profondément enracinée dans la Parole de Dieu et la tradition de l’Église. Centrée sur l’ici et maintenant, la vie en Christ y apparaît comme une « eucharistie cosmique », un mouvement permanent d’écoute, d’éveil, de conversion du cœur, de don de soi, d’abandon à la Providence et de création dans la liberté de l’Esprit Saint.
Georges Khodr Et si je disais les chemins de l’enfance
Introduction par Maxime Egger Traduit de l’arabe par Raymond et Georges Rizk ISBN (Cerf) 2-204-05692-8, ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-09-8 1997, 208 p. – 20 euros / env. CHF 37 / 39,95$C
Né en 1923, évêque de Byblos, Botris et du Mont-Liban, Mgr Georges Khodr est l’un des grands inspirateurs du renouveau de l’Église orthodoxe au Proche-Orient. Théologien renommé, éditorialiste influent, homme d’ouverture très engagé dans le mouvement œcuménique et le dialogue avec l’islam, il est l’auteur d’une œuvre abondante. Premier de ses livres traduit en français, Et si je disais les chemins de l’enfance est son texte le plus personnel : la trajectoire et le portrait d’un « ami » qui n’est autre que lui-même. Plus qu’une autobiographie, c’est l’histoire d’une âme qui, au cœur de son temps, témoigne de son cheminement vers la lumière du Christ ressuscité. Entre inspiration mystique et engagement politique, l’auteur médite sur ses thèmes les plus chers : le mystère de la personne, le sacrement de l’autel et le sacrement du frère, la mémoire et l’identité, la transfiguration du corps, la profondeur spirituelle de l’amitié, le Royaume de Dieu et le royaume de César, la rencontre de l’Orient et de l’Occident, l’épreuve de la maladie, la traversée de la mort...
Un Moine de l’Église d’Orient (Lev Gillet) Au cœur de la fournaise
Introduction par Olivier Clément ISBN (Cerf) 2-204-05851-3 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-10-1 1998, 169 p. – 17 euros / env. CHF 32 / 33,95$C
Le père Lev Gillet (1893-1980), qui exerça son ministère à Paris et à Londres, est l’une des figures majeures de la spiritualité orthodoxe contemporaine. Prédicateur inspiré, il est l’auteur de nombreux ouvrages qu’il signait « un moine de l’Église d’Orient ». Homme de grande culture scientifique et littéraire, bénédictin devenu orthodoxe en 1928 sans renier le catholicisme, il fut un « pèlerin entre plusieurs mondes » : entre l’Église et la modernité, entre les différentes confessions chrétiennes, entre le christianisme et les religions non-chrétiennes, notamment le judaïsme. C’est de cette remarquable ouverture à l’autre, fruit d’une grande liberté intérieure, que les textes inédits rassemblés dans cet ouvrage témoignent. Avec sa manière très personnelle et toujours stimulante de lire l’Écriture, le père Lev trace un chemin de libération spirituelle où l’homme devient capable de communier avec la création tout entière, de faire de l’instant présent un sacrement et de toute chose – travail, maladie, souffrance ou rencontre – une occasion d’action de grâce. Entre joie et douleur, étonnement et attention, mystique et éthique, le père Lev nous montre comment, vivifiés par le souffle de l’Esprit Saint, nous pouvons pénétrer dans le mystère de l’amour sans limites de Dieu, qui souffre avec nous.
Archimandrite Sophrony La prière, expérience de l’éternité
Introduction par Maxime Egger Traduit du russe par l’Archimandrite Syméon ISBN (Cerf) 2-204-06124-7 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-12-8 1998 (1ère éd.), 2004 (2e éd.) 187 p.– 14,50 euros / env. CHF 27 / 28,95$C
Quel est le sens de la vie, la vocation de l’homme? Devenir une « personne », répond l’archimandrite Sophrony (1896-1993). Une « personne », c’est-à-dire un être uni et semblable au Christ, porteur à la fois de toute la plénitude divine et de l’humanité entière, avec ses souffrances et ses joies. Mais comment entrer ainsi dans l’amour de Dieu, dans sa Lumière révélée au Mont Thabor ? Par le repentir et l’humilité, la conversion incessante de tout l’être, corps, âme et esprit. « Art des arts », don de la vie surabondante de l’Esprit Saint, la prière est la clé de cette transfiguration intérieure. Face-à-face avec l’Être éternel, elle est la source de la paternité spirituelle et de la vraie théologie, connaissance qui est communion dans l’existence avec Dieu. Mais, « création toujours jaillissante », elle est aussi un chemin de croix, un combat infini dans le cœur entre la Lumière divine et les ténèbres du vieil homme, la force libératrice du Christ et le pouvoir asservissant des passions. C’est de cette « voie étroite » aux confins du visible et de l’invisible, entre chutes et élévations, désespoir et joie pascale, que nous parle le père Sophrony. Non pas de l’extérieur ou à partir d’un savoir livresque, mais de l’intérieur, à partir de sa propre expérience spirituelle.
Irène Semenoff-Tian-Chansky Témoins de la Lumière Six prêtres de l’époque soviétique
Nombreuses photos d’archives ISBN (Cerf) 2-204-06399-1 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-14-4 1999, 320 p. – 24 euros / env. CHF 45 / 47,95$C
Sila Russie a connu, depuis les années 80, un étonnant renouveau de la foi, c’est notamment parce que des pères spirituels ont su garder vivant et transmettre le feu de l’Esprit au cœur même des persécutions et de l’athéisme militant du régime soviétique. Témoins de la Lumière présente la vie, le cheminement intérieur, l’enseignement de six prêtres qui traversent l’histoire de la Russie de 1850 à 1983. Des destins marqués par l’expérience du goulag, l’exil, la pauvreté, mais aussi une manière très simple et communautaire de vivre l’Évangile à travers la prière, le repentir et l’entraide.
Sillonnant l’ex-URSS en tous sens, Irène Semenoff-Tian-Chansky a retrouvé des enfants spirituels de ces « pasteurs », étudié leurs sermons, lettres et journaux intimes, compulsé les archives du KGB. Il en résulte une série de portraits qui sont à la fois des biographies, des documents inédits sur le quotidien des chrétiens à l’époque soviétique, des témoignages de vie en Christ, humbles et authentiques, dont chaque lecteur pourra faire son miel spirituel. Au-delà des tendances politiques et religieuses qui divisent l’Église orthodoxe russe en cette fin de siècle, les prêtres de ce livre sont une source d’inspiration et de réconfort pour de nombreux fidèles confrontés à des épreuves comme la misère, le chômage, l’insécurité, la solitude.
Introduction par Maxime Egger ISBN (Cerf) 2-204-06424-6, ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-15-2 2000, 201 p. – 17 euros / env. CHF 32 / 33,95$C
Face à la souffrance et à la misère du monde, où trouver la force de compatir, soutenir, partager? Comment descendre dans l’enfer des cœurs humains sans désespérer ? Comment pardonner et aimer ses ennemis? Dans ce livre, le père Boris Bobrinskoy montre comment nous pouvons être remplis de l’Esprit Saint et revêtus de la miséricorde infinie du Père dont les entrailles de tendresse sont la source éternelle de l’amour authentique et de la vraie solidarité. La voie, c’est la purification du cœur de toutes les forces de mort, de division, de ténèbres et de haine qui l’habitent. Chemin long et ardu de conversion et de guérison, d’unification avec Dieu, les autres et soi-même, par l’invocation du Nom, l’ascèse du corps et le baptême de l’intelligence. Fort de sa longue expérience de prêtre et de théologien, l’auteur inscrit l’apprentissage de l’amour trinitaire dans la tradition vivante de l’Église qui se transmet de cœur à cœur, de père spirituel à enfant spirituel. Existentielle et paradoxale, sa méditation explore les liens subtils et profonds entre hésychasme et eucharistie, oraison solitaire et intercession pour le monde, vie spirituelle et réflexion théologique, fidélité à la tradition et liberté créatrice.
Alla Selawry Jean de Cronstadt Médiateur entre Dieu et les hommes
Introduction par Maxime Egger Traduit de l’allemand par Martine Redhon et Maxime Egger ISBN (Cerf) 2-204-06589-7 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-18-7 2001, 306 p. – 22 euros / env. CHF 41
Canonisé en 1990 par le patriarcat de Moscou, Jean de Cronstadt (1829-1908) est l’une des figures majeures de la spiritualité russe. Une personnalité hors normes et aux multiples facettes, qui a manifesté avec une rare intensité l’unité entre sacrement de l’autel et sacrement du frère, vie de prière et engagement social. Prêtre audacieux sur le plan liturgique, promoteur de la communion fréquente, recourant à la confession commune, il attirait chaque matin des milliers de fidèles à la cathédrale de Cronstadt. Intercesseur infatigable auprès de Dieu, il recevait chaque jour des centaines de lettres et d’innombrables personnes en quête de soutien et de consolation. Serviteur des exclus et des déshérités, il fit bâtir plusieurs institutions sociales. Thaumaturge habité par l’Esprit Saint, il accomplit de nombreux miracles et guérisons. Fruit d’une recherche de longue haleine, mêlant informations, témoignages d’époque et extraits de ses œuvres — notamment de son prodigieux journal, Ma vie en Christ —, l’ouvrage d’Alla Selawry non seulement retrace la vie et le portrait de ce grand saint populaire, mais nous laisse aussi pénétrer dans les profondeurs de son âme et de sa pensée. Cette traduction en fait la première biographie de Jean de Cronstadt en français. Dans l’introduction, qui se veut un contrepoint à l’approche plutôt hagiographique de l’auteur, Maxime Egger présente les fondements et les grandes articulations de la spiritualité et de l’action de Jean de Cronstadt ; il propose également une analyse historico-critique de ses positions et attitudes politiques controversées.
Mgr Kallistos Ware, Mgr Georges Khodr, Enzo Bianchi, Michel Stavrou, Claude Bérard, Christine Chaillot Les richesses de l’Orient chrétien
Introduction de Philipe Baud et Maxime Egger ISBN (Saint-Augustin) 2-88011-222-2, ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-20-9 2001, 195 p. – 13 euros / env. CHF 24 / 25,50$C Avec les éditions Saint-Augustin.
À l’aube du IIIe millénaire, de nombreux défis – spirituels, éthiques, sociaux, écologiques – attendent les chrétiens. Ils devront répondre à une soif multiforme de spiritualité et inventer de nouveaux chemins, plus intérieurs, vers l’unité. Dans cette perspective, la rencontre en profondeur entre l’Occident et l’Orient chrétiens s’avère essentielle. Vivant ce dialogue au plan de leur amitié, le prêtre Philippe Baud, fondateur du Centre catholique d’études de Lausanne, et le diacre Maxime Egger, directeur des éditions orthodoxes Le Sel de la Terre, ont organisé un cycle de conférences consacré à quelques facettes du christianisme oriental. Des témoins de premier plan, parmi lesquels des figures de renom comme Mgr Kallistos Ware, Mgr Georges Khodr et Enzo Bianchi ont fait découvrir certaines réalités souvent méconnues de la théologie, de l’histoire et de l’art de ces Églises-soeurs – et souvent mères – qui s’étendent de l’Égypte à la Russie, en passant par le Liban, la Grèce et l’Arménie. Recueil de leurs réflexions, Les richesses de l’Orient chrétien révèle les dimensions infinies du mystère du Christ à travers le prisme d’expériences culturelles, historiques, ethniques et politiques très diverses. II offre une forme d’initiation à des sujets plus actuels qu’il n’y paraît comme la spiritualité des Pères du désert, la transfiguration du corps et du cosmos par les énergies divines, la connaissance de Dieu à travers les icônes, le dialogue avec l’islam ou encore les implications « révolutionnaires », existentielles et politiques de la Trinité.
Georges Khodr L’appel de l’Esprit Église et société
Traduit de l’arabe notamment par Raymond Rizk et Georges Ghandour ISBN (Cerf) : 2-204-06760-1 ISBN (Sel de la Terre) : 2-940042-22-5 2001, 344 p. – 26 euros / env. 48 CHF / 51,95$C
« Les gens en ont assez des belles paroles. Ils attendent que l’Église devienne acte », dit Mgr Georges Khodr, évêque du Mont Liban et grand inspirateur du renouveau de l’Église orthodoxe au Moyen-Orient.
Fruit de trente-cinq ans de méditation sur l’Église et la société, fondée sur l’écoute de la Parole et du cri des opprimés, ce livre propose un chemin d’incarnation de la foi dans l’histoire. Entre le témoignage comme réponse à l’appel de l’Esprit et la responsabilité comme « attitude éthique qui traduit la vérité théologique de la solidarité humaine », il nous convie aux sources mystiques de l’engagement : le Verbe fait chair et le mouvement de l’Amour trinitaire. Il explore les lieux du témoignage, balisant les voies de la sainteté et soulignant l’importance des petites communautés. Il jette une lumière sans complaisance sur le fonctionnement de l’Église, souvent gagnée par l’inertie institutionnelle, l’égoïsme nationaliste et les compromissions avec le pouvoir. Il éclaire différent modes de présence au monde : l’art, la lutte pour la justice, la transfiguration de la technique, la non-violence.
L’ouvrage se conclut par un vaste florilège, intitulé « Méditations de l’aube », qui aborde de nombreux thèmes comme la libération de l’être humain, le dépassement de l’opposition entre le sacré et le profane, les différences entre mission et développement, la tension entre Dieu et César, l’insuffisance de la liturgie sans la manducation de l’Écriture, l’inculturation et le respect de l’altérité.
Par son ampleur et sa liberté de ton, son articulation profonde et subtile entre spiritualité et politique, L’appel de l’Esprit est une contribution sans précédent de la spiritualité orthodoxe à la question sociale. Une source d’inspiration essentielle à l’heure de la mondialisation.
Mgr Luc de Simféropol Voyages à travers la souffrance Autobiographie d'un archévêque-chirurgien pendant la grande persécution soviétique
Traduit du russe par Françoise Lhoest Introduction par Maxime Egger ISBN (Cerf) : 2-204-06759-8 ISBN (Sel de la Terre) : 2-940042-23-3 2001, 108 p. – 10 euros / env. 19 CHF / 19,95$C
L'histoire de l'Église orthodoxe et des chrétiens sous le régime soviétique est celle d'une persécution sans précédent. Pourtant, loin de s'éteindre sous les attaques de l'athéisme militant, la foi s'est maintenue et transmise. Un véritable miracle, rendu possible par la prière et le courage de milliers de fidèles, dont le sang et les larmes ont semé dans la terre russe les graines du renouveau actuel.
Mgr Luc de Simféropol (1877-1961) est l'un de ces témoins de la Lumière au cœur des ténèbres. Une figure littéralement « extraordinaire », ainsi que le révèle son autobiographie dictée à sa secrétaire avant sa mort, alors qu'il était complètement aveugle. Canonisé comme saint local de Crimée en 1995 et comme saint de l'Église orthodoxe russe en août 2000, il a été marqué spirituellement par la piété profonde de son père, un catholique d'origine polonaise.
Fils d'une famille aristocratique, attiré par la peinture, il s'est voulu médecin de campagne et des pauvres. Devenu évêque après la mort de sa femme, il a continué de pratiquer non seulement la chirurgie, mais aussi la recherche sur les cadavres. Évévé au rang d'archevêque, il a reçu en 1946 le prix Staline pour son ouvrage sur la chirurgie des plaies purulentes, qu'il a rédigé pendant ses onze années d'exil et de camp.
Écrit dans un style simple et sobre, mêlant constamment le petite et la grande histoire, Voyages à travers la souffrance est à la fois les « mémoires intérieurs » de Mgr Luc, un document exceptionnel sur la vie des chrétiens sous la terreur des années 1920-40 en URSS, l'aventure existentielle épique d'un homme de foi déchiré entre sa vocation de serviteur de la Parole et sa passion professionnelle, persécuté pour son engagement comme éveilleur des âmes et sauvé par ses prouesses de médecin des corps.
Père Arsène Passeur de la foi, consolateur des âmes (Tome I)
Introduction de Boris et Hélène Bobrinskoy Traduit du russe par Marie et Michel Lopoukhine, Hélène Arjakovsky-Klépinine, Françoise Lhoest, Nina Volokhov-Mojaïsky et Anne Stankévitch ISBN (Cerf) 2-204-06957-4 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-24-1 2002, 464 p. – 28 euros / env. 52 CHF / 55,95$C
Universitaire, spécialiste de l’art et de l’architecture russes anciens, le père Arsène (1894-1975) devient moine au célèbre monastère d’Optyna Poustyn. Prêtre, il développe une activité pastorale très personnelle, transformant sa paroisse de Moscou en une profonde communauté spirituelle. Persécuté par le régime athée soviétique, il est déporté et emprisonné dans un « camp de la mort », où il survit par la prière et une compassion active pour ses codétenus. Libéré en 1958, il devient le père spirituel de nombreux fidèles qui le visitent et correspondent avec lui de toute la Russie. Recueil de témoignages exceptionnels et souvent poignants, cet ouvrage nous fait entrer dans la vie quotidienne et intérieure du père Arsène et de ses enfants spirituels. Dans les camps rythmés par l’arbitraire, la violence et la mort, mais aussi dans la commune trame des jours en butte à la persécution politique, la solitude, le deuil, la maladie ou encore l’adultère.
Face à cet océan de souffrance et souvent de désespoir, le père Arsène sait toujours faire jaillir la lumière, le sens et la vie au cœur des ténèbres, de l’absurde et de la mort. Cela par sa prière intense, son discernement, sa patience, sa capacité d’écoute, sa douceur, mais aussi son abandon total à la volonté divine et son amour sans limite du prochain.
Le père Arsène se révèle ainsi un incomparable confesseur et passeur de la foi en Christ, un consolateur des âmes qui sait éveiller chacun à l’image divine qu’il porte en lui, une incarnation vivante du mode d’être évangélique, qui rend Dieu présent et vivant par son seul exemple.
Ce rayonnement lumineux explique le succès énorme de ce livre – qui est aussi un document unique sur l’horreur du goulag et les tribulations des chrétiens sous Staline – dans le monde orthodoxe : il a déjà été vendu à près d’un million d’exemplaires en Russie, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Grèce.
Père Arsène Présence de Dieu au coeur de la souffrance(Tome II)
Traduit du russe par Hélène Arjakovsky-Klépinine, Françoise Lhoest, Marie et Michel Lopoukhine, ISBN (Cerf) 2-204-07627-9 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-31-4 2004, 360 p. – 26 euros / env. 46 CHF
« Racontez comment vous êtes venus à la foi, les épreuves que vous avez traversées, les rencontres qui ont laissé l’empreinte de Dieu dans vos cœurs. » Voilà ce que le père Arsène, hiéromoine rescapé du goulag, demandait à ses enfants spirituels. Leurs confessions et mémoires intérieurs forment ce deuxième tome de récits sur l’une des figures de sainteté les plus mystérieuses de l’Orthodoxie russe contemporaine.
Père Arsène est un livre multiple. D’abord, un étonnant morceau d’histoire qui nous fait vivre au quotidien la clandestinité chaude et angoissante des communautés chrétiennes sous la terreur stalinienne, la cruauté sans nom de la déportation, les horreurs de la guerre contre l’Allemagne nazie. Ensuite, une fabuleuse galerie de portraits hauts en couleurs, où se côtoient femme adultère, officier de police au grand cœur et autre Don Camillo relégué en Sibérie. Des personnages qui, au-delà des apparences et de tout jugement, nous révèlent les passions humaines les plus viles et les vertus évangéliques les plus nobles. Enfin, un bouleversant témoignage sur la puissance de la foi et de la prière : comment elles peuvent aider à supporter l’insupportable sans désespérer, transfigurer la réalité la plus dure et sordide en s’abandonnant à la Providence divine, manifester en toutes circonstances la présence protectrice de la Mère de Dieu.
Touchant de simplicité et de profondeur, Père Arsène est un livre de feu et d’amour, qui ouvre le cœur, le dilate, l’illumine de joie et de réconfort. Nous vivons, souffrons, pleurons, sourions et nous réjouissons avec les personnages. Nous assistons, en direct, au jaillissement de la Lumière pascale au cœur des ténèbres de la mort. Et peu à peu, au fil des pages, l’évidence s’impose à nous : à Dieu tout est possible. Surtout l’impossible. Le corps desséché, couvert de plaies purulentes, transpercé de plus de trente éclats d’obus, le soldat Serge tourne la tête et admire la pureté fragile d’une marguerite qui, par la grâce, devient le signe de l’indestructible beauté et miséricorde divine…
Introduction par Olivier Clément ISBN (Cerf) 2-204-07089-0 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-25-X 2002, 378 p. – 27 euros / env. 50 CHF / 53,95$C
D’où venons-nous ? D’un monde sans Dieu, désorienté, divisé, à l’ombre de la mort. Où allons-nous ? Vers le Père, source de la Vie. Dans quel but ? Pour recevoir l’Esprit Saint qui fait de l’être humain une créature nouvelle. Comment y allons-nous ? Par le mystère de l’Église, lieu où se vit en plénitude l’union au Christ ressuscité. C’est ce chemin de transformation intérieure que le père Cyrille Argenti (1918-1994) nous propose dans N’aie pas peur, qui regroupe ses principaux écrits et conférences.
Introduit par une autobiographie de l’auteur et un hommage d’Olivier Clément, l’ouvrage décline les grands thèmes qui furent au cœur de la vie de ce prêtre prophétique : la vocation et destinée de l’homme appelé à la déification, la quête de la liberté dans le souffle créateur de l’Esprit Saint, le combat contre le mal, la Croix comme chemin de réconciliation et lieu de solidarité avec les réprouvés de la terre, l’offrande de soi pour le salut du monde dans la liturgie eucharistique, le sacrement du frère et l’accueil de l’étranger comme figures du Christ, le nécessaire engagement pour l’unité des chrétiens et le développement d’une Orthodoxie francophone et locale.
Ancrée dans une méditation profonde de la Bible et une connaissance intime des Pères de l’Église, animé d’un grand sens pédagogique et pastoral, N’aie pas peur est également un véritable traité spirituel sur comment vivre en chrétien et prier dans le monde, comment faire d’une paroisse une communauté de témoignage.
À l’écoute constante de la Parole, le père Cyrille sait toucher le cœur par sa parole de feu et de chair, qui renouvelle le langage de la foi. Pour lui, le christianisme n’aura d’avenir qu’à trois conditions : que tous les fidèles se sentent responsables de leur Église, que l’institution ecclésiale transcende ses pesanteurs sociologiques, que le temps des tièdes – que le Christ vomira de sa bouche – prenne fin. Alors, le monde pourra être changé en Royaume par l’amour. Ce livre est le premier du père Cyrille Argenti.
Kallistos Ware L'Orthodoxie, L'Église des sept Conciles
Traduit de l’anglais par Françoise Lhoest ISBN (Cerf) 2-204-07102-1 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-26-8 2002, 466 p. – 37 euros/ env. CHF 65 / 73,95$C
Sorti la première fois en 1963, constamment remis à jour en tenant compte notamment de la situation nouvelle dans les pays de l’Est après l’effondrement du communisme, L’Orthodoxie – L’Église des sept Conciles est l’un des grands classiques de la littérature orthodoxe et certainement l’une des meilleures introductions à la tradition de l’Église d’Orient. L’auteur présente avec profondeur et clarté les notions de base sur l’histoire, la foi, la vie sacramentelle, les fêtes, la liturgie, les icônes, la théologie et la spiritualité de l’Église orthodoxe. Écrit dans un esprit d’ouverture et tout en nuances, ce livre de référence s’adresse aussi bien aux chercheurs de Dieu qu’à un public de connaisseurs. Moine de Patmos, longtemps professeur de patristique à l’Université d’Oxford, évêque de Diokleia, Mgr Kallistos Ware est l’une des voix les plus écoutées dans le monde orthodoxe, un véritable passeur entre l’Orient et l’Occident chrétien.
Traduction de l’anglais parFrançoise Lhoest, Lucie et Maxime Egger, Thierry Verhelst, Marc Guichard, Bernard et Dominique Goublomme ISBN (Cerf) 2-204-07275-3 ISBN Sel de la Terre : 2-940042-27-6 220 p., 2003 – 26 euros / env. 48 CHF / 51,95$C
Il y a urgence. Face aux désastres écologiques actuels et annoncés, à l’heure où le néolibéralisme économique, le triomphe du numérique et la révolution génétique s’unissent pour donner à l’homme un pouvoir sans précédent sur la nature et transformer le vivant en marchandise, une refondation de l’humanité et du monde s’impose. « Radicale », c’est-à-dire qui va à la racine – spirituelle – des choses et débouche sur une métanoïa, un retournement de l’esprit et une ouverture du cœur à l’Esprit, sans lesquels toutes les mesures éthiques, politiques ou sociales resteront insuffisantes.
C’est à cette démarche que nous invite Mgr Kallistos Ware, théologien de renom qui fut longtemps professeur de patristique à l’université d’Oxford, dans Tout ce qui vit est saint. Avec une grande clarté pédagogique, l’auteur pose d’abord les fondements théologiques d’une relation renouvelée, dynamique et intérieure, de l’être humain au cosmos et à son propre corps. Fort d’une vision théophanique de la création (Dieu est en tout par ses énergies) et d’une approche holistique de la personne, dépassant toute forme de dualisme, il montre comment le monde et le corps – créés beaux et bons à l’origine – sont appelés à la transfiguration, à devenir sacrements du Royaume et de la présence divine.
Mais l’accomplissement de cette vocation suppose que l’être humain, véritable microcosme, change l’image qu’il a de lui-même, assume son rôle de prêtre de la création, réoriente vers le haut les passions qui le tirent vers le bas, purifie son regard et ses sens, développe une attitude eucharistique fondée sur l’action de grâces, l’offrande de soi, le partage, la vigilance, l’autolimitation volontaire. Mgr Kallistos Ware trace la voie et donne les « outils » de cette transformation personnelle, à travers une praxis spirituelle dont les piliers sont la louange liturgique, l’ascèse, le jeûne et la prière hésychaste (l’invocation du nom de Jésus), qu’il compare au yoga hindou et au dhikr soufi. Un chemin de croix, c’est-à-dire un passage de la mort à la Vie, qui est aussi au cœur de la relation entre l’homme et la femme, sanctifiée par le mariage.
Traduction du russe par Françoise Lhoest Postface de Maxime Egger ISBN (Cerf) 2-204-07346-6 ISBN Sel de la Terre : 2-940042-28-4 210 p., 2003 – 25 euros / env. 47 CHF / 49,95$C
« Ne tiens pas secrètes les paroles de ce livre, car le temps est proche », dit l’Ange du Seigneur à Jean de Patmos. Fort de cette injonction, le père Alexandre Men (1935-1990) descelle le rouleau de l’Apocalypse, éclaire ce qui semble obscur et hermétique, mais sans en réduire le mystère. Avec sa profonde connaissance de l’Ancien Testament, il traverse symboles et tableaux pour aller droit à leur signification cachée, spirituelle.
L’Apocalypse n’est pas une prédiction du futur, mais une révélation mystique. Dieu y dévoile le sens intérieur et la finalité ultime de l’histoire du monde et de l’Église : l’avènement de la Cité céleste, la Nouvelle Jérusalem. Il en montre aussi le chemin, tissé de cataclysmes, fléaux, persécutions et combats de tous ordres. Souffrances et luttes inévitables, car jusqu’à la fin, la croissance du royaume de Dieu ira de pair avec celle du royaume de l’Ennemi. Cela dans le monde, le cœur de chacun et jusque dans l’Église, fécondée par le sang des martyrs et la persévérance des saints, mais aussi gangrenée par la tiédeur, l’autosatisfaction ou la quête de pouvoir.
À chaque époque, la Bête prend des visages différents et suscite d’autres maux et malheurs. La nôtre n’y échappe pas, avec ses folies d’empire, ses idolâtries, ses gnoses douteuses, ses catastrophes sociales et écologiques. Pour le père Alexandre, l’Apocalypse, écrite pour tous les temps, s’adresse à chacun de nous.
Le mal, l’injustice et les forces démoniaques n’ont pas fini de régner. Immolé depuis la fondation du monde, l’Agneau sera en agonie jusqu’à la consommation des temps. Mais à la fin, la Lumière l’emportera sur les ténèbres, le Christ vaincra par le glaive de sa Parole et la puissance de son amour. Alors, la Divine liturgie, qui célèbre déjà ce triomphe dans les cieux, s’étendra à toute la terre transfigurée. Cette espérance est le cœur de l’Apocalypse. Ce qui en fait, selon le père Alexandre, le livre le plus lumineux du Nouveau Testament.
La tâche de chaque être humain est de participer, dès maintenant, à cette transfiguration de l’histoire et de la création. En se repentant, restant fidèle à l’Évangile, purifiant sa foi au feu de l’Esprit, mais surtout en répondant à l’appel du Seigneur qui « vient », frappe à notre porte et nous invite à son festin de noces avec l’Église.
Archimandrite Sophrony Voir Dieu tel qu’Il est Version intégrale
Traduction du russe par l’Archimandrite Syméon ISBN (Cerf) 2-204-07572-8 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-30-6 2004, 310 p. – 23 euros / env. 43 CHF / 49,95$C
Disciple de saint Silouane l’Athonite, l’archimandrite Sophrony (1896-1993) a été tour à tour moine, ermite et père spirituel de plusieurs monastères, dont celui qu’il a fondé en Grande-Bretagne. Voir Dieu tel qu’Il est, publié ici pour la première fois dans sa version originale et intégrale, est son autobiographie spirituelle. Des « mémoires intérieurs » qui suivent non pas une logique événementielle, mais qui nous plongent au cœur de son expérience du mystère de Dieu. Une expérience paradoxale, marquée par la plongée de l’âme dans les gouffres du néant et la révélation bouleversante de l’Être absolu comme personne – « Je Suis Celui Qui Suis » (Ex 3, 14) –, manifestée en plénitude par le Christ.
Crée à l’image de Dieu, l’être humain est appelé à la déification et à la vision de la Lumière incréée. D’individu centré sur lui-même, il doit devenir – par l’Esprit Saint – une personne : un être en communion avec la Sainte Trinité et avec son prochain, capable de porter dans son cœur l’humanité entière et de compatir à ses souffrances.
Le père Sophrony, à partir de son propre vécu, nous décrit la voie qui mène à la réalisation de cette vocation originelle. Un chemin paradoxal en trois mouvements : don gratuit de la grâce, souffrance de l’abandon de Dieu et recouvrement de la grâce par le combat ascétique et la prière. Humilité et purification du cœur par les larmes du repentir. Cette spiritualité exigeante, incandescente, nous rappelle qu’il n’y a pas de résurrection en Christ sans crucifixion du vieil homme. C’est par la Croix, la traversée des ténèbres de son propre enfer intérieur, que le chrétien accède à la Lumière du Royaume des cieux. C’est en se voyant soi-même tel qu’il est – dans sa faiblesse et la captivité de ses passions – qu’il peut voir Dieu tel qu’Il est, s’unir à Lui, accéder à la joie infinie et à la vraie liberté.
Le père Sophrony nous le démontre magistralement : la théologie n’est pas un exercice spéculatif, mais « l’état de l’être inspiré par la grâce divine ». La connaissance spirituelle n’est pas un savoir, mais « l’expérience, dans l’existence, de la communion avec Dieu ». Le « christianisme n’est pas une doctrine, mais la vie ». Et le contenu de cette vie, plus forte que la mort, c’est l’amour.
Kallistos Ware Approches de Dieu dans la voie orthodoxe Précédé de Autobiographie Nouvelle traduction annotée
Traductionde l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, revue et corrigée par Maxime Egger ISBN (Cerf) 2-204-07724-0 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-35-7 2004, 224 p. – 20 euros / env. 34 CHF / 39,95$C
Révisée et annotée par l'auteur, cette dernière édition de « Approches de Dieu dans la voie orthodoxe » brosse – dans une traduction revue et corrigée – un tableau limpide et profond des enseignements fondamentaux, théologiques et ascétiques, de l'Église d'Orient. L'auteur présente la foi en Christ et la voie spirituelle orthodoxe comme mode d'existence et de prière. Il nous initie à l'expérience de Dieu qui est mystère, Trinité, Esprit, créateur, fait homme et éternité pour changer notre vie, ici et maintenant, dans les conditions qui sont les nôtres.
Le texte est précédé d'une « Autobiographie » inédite où Mgr Kallistos raconte sa découverte de l'Église orthodoxe et le cheminement qui l'a conduit à y adhérer. Né en 1934, d'origine anglicane, Mgr Kallistos Ware est moine de l'île de Patmos et évêque de Diokleia, au sein du diocèse grec de Grande-Bretagne. Théologien de renom, longtemps professeur de patristique à l'université d'Oxford, il est l'auteur de plusieurs classiques de la littérature orthodoxe, qui allient souffle spirituel et clarté pédagogique. Ancré dans la tradition de l'Église, mais ouvert sur le monde, la modernité et le dialogue œcuménique, il est un véritable bâtisseur de ponts entre l'Orient et l'Occident chrétiens.
Hélène Arjakovsky-Klépinine Et la vie sera amour Destin et lettres du père Dimitri Klepinine
ISBN (Cerf) 2-204-07712-7 ISBN (Sel de la Terre) 2005, 224 p. – 20 euros / env. 38 CHF / 39,95$C
La tâche n'était pas aisée : écrire la vie et dresser le portrait d'un père qu'on n'a presque pas connu, qui plus est prêtre et vénéré comme saint par l'Église. Hélène Arjakovsky – qui avait six ans lorsque son père, le prêtre Dimitri Klepinine, est mort au camp de concentration de Dora, le 9 février 1944 – a relevé ce défi. Elle l'a fait à sa manière, à la fois rigoureuse dans l'information et subjective dans l'évocation. Ce texte écrit avec le cœur, qui laisse une grande part à l'imaginaire et à l'émotion, rend le père Dimitri, canonisé début 2004 par le Patriarcat œcuménique de Constantinople, d'autant plus attachant, vivant et présent, avec son intégrité morale et son humour, son engagement pastoral et ses doutes sur lui-même, sa compassion pour les animaux et son amour des humbles.
L'auteur, à qui l'on doit déjà une biographie de mère Marie Skobtsov (Le Sacrement du frère) dans la même collection, dessine la trajectoire fascinante du père Dimitri : de sa naissance en 1904 dans une ville du Caucase à son martyre dans la machine de mort hitlérienne, en passant par l'exil à Istanbul, le cercle d'étudiants orthodoxes de Belgrade, les études de théologie à l'Institut Saint-Serge de Paris, le ministère sacerdotal au service des exclus et persécutés, aux côtés de Mère Marie Skobtsov qui sera gazée à Ravensbrück. Pour avoir sauvé des juifs, en mettant en place un système de faux certificats de baptême, le père Dimitri sera arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald. Au SS qui ne comprenait pas comment un prêtre chrétien pouvait aider des « youpins », le père Dimitri répondit, montrant sa croix pectorale : « Et ce Juif-là, vous le connaissez ? »
Cette biographie, qui est aussi une tranche d'histoire de l'émigration russe, est complétée par la publication des lettres clandestines, très touchantes, que le père Dimitri envoyait à son épouse Tamara. Une correspondance tout empreinte de cette foi et de cette espérance : « Dans le siècle à venir, la vie sera amour, l'amour sera vie. »
ISBN (Cerf) 2-204-07744-5 ISBN (Sel de la Terre) 2-940042-40-3 2006, 215 p. – 22 euros / env. 40 CHF / 43,95$C
Qu'est-ce que le salut ? La participation en plénitude à la vie divine, une traversée vers cette « île au-delà du monde » (Isaac le Syrien) qu'est le royaume de l'amour, où se trouvent le Père, le Fils et l'Esprit saint. Loin d'être individuel, ce processus est à la fois social et cosmique. Il passe par la réalisation de l'unité de la personne en tant qu'icône de la Trinité. Ici et maintenant, dans une manière de vivre le temps non comme une prison, mais comme un chemin de liberté. Une voie qui peut aller jusqu'à la folie en Christ et au martyre.
Extension généralisée du règne de la marchandise, défis éthiques sans précédent avec les révolutions génétique et numérique, crise écologique. Autant de problèmes qui, pour Mgr Kallistos Ware, évêque de Diokleia, font de la question anthropologique la clé de ce siècle. Plus précisément qu'est-ce que la personne humaine ? Que signifie être créé à l'image et à la ressemblance de la Sainte Trinité ?
Fort d'une approche classique et audacieuse, holistique et ouverte aux sciences humaines, l'ancien professeur de patristique à l'université d'Oxford explore en profondeur le mystère de la personne. Il en souligne la dimension verticale (relation à Dieu) et horizontale (relation aux autres et à la création), son unicité radicale, sa liberté, ses fonctions de microcosme et médiateur entre le ciel et la terre, le féminin et le masculin.
Icône trinitaire, chaque personne est un pèlerin engagé dans un voyage intérieur pour accomplir l'inaccompli, réaliser sa vocation propre et trouver son vrai visage, au-delà des conventions sociales et des codes moraux ainsi que le manifeste la figure du fol-en-Christ. Cela, dans une dynamique d'échange mutuel, de solidarité, d'offrande de soi, d'abandon à la volonté divine, de transfiguration de la souffrance, voire de contestation prophétique de la sagesse mondaine. Tant que nous n'aimons pas et ne sommes pas aimés jusque dans la nudité et la vérité de notre être, nous restons incompréhensibles à nous-mêmes.
Le but de ce chemin, de cette croissance de l'être, qui ne va pas sans un martyre intérieur, est la déification. Fruit de la synergie entre la grâce divine et la volonté humaine, celle-ci est la définition même du salut dans la tradition orthodoxe. « On ne se sauve pas du monde, mais avec le monde qu'il faut traiter comme un sacrement de la présence de Dieu », écrit Mgr Kallistos. D'ordre social et cosmique plutôt qu'individuel, mysticothérapeutique plutôt que juridico-moral, le salut est la participation à la vie même de Dieu. Un processus qui se déploie dans la spirale ascendante du temps et de l'éternité. Un devenir qui nous fait entrer, au plus profond de notre coeur, dans cet «île au-delà du monde » qu'est le royaume de la Trinité.
« Saint sans frontière », « mystique de l’Église universelle », « spirituel d’une modernité bouleversante », « figure prophétique », « le moine le plus authentique du XXe siècle », « saint écologique ». Voilà comment est qualifié le starets Silouane, moine russe du Mont Athos (1866-1938) canonisé en 1987 par le Patriarcat œcuménique de Constantinople. Révélés par son disciple, l’archimandrite Sophrony, dans un livre traduit en de multiples langues (Starets Silouane, moine du Mont Athos), la vie et les écrits de Silouane ont touché le cœur et souvent changé l’existence d’innombrables personnes, bien au-delà des frontières de l’Orthodoxie et même du christianisme. C’est que le starets, qui a affronté l’athéisme militant et traversé le désespoir, est notre contemporain, un lumineux témoin de la miséricorde de Dieu, de la solidarité avec les souffrances des hommes, de la compassion pour toute la création et de l’amour des ennemis. Publiée par l’Association Saint-Silouane l’Athonite et les éditions Le Sel de la Terre, Buisson ardent est une revue de spiritualité orthodoxe qui veut témoigner de l’universalité et de l’actualité du starets Silouane, non seulement par la publication de textes inédits, de recherches biographiques et d’essais théologiques, mais aussi par un dialogue avec notre époque et une mise en résonance avec d’autres figures spirituelles et artistiques de notre temps comme Mère Marie Skobtsov – moniale russe gazée à Ravensbrück pour avoir sauvé des juifs – ou le grand compositeur Arvo Pärt. Ouverte, elle accueille des auteurs aussi bien catholiques que protestants, comme par exemple Dom André Louf, Benoît Standaerd, Sœur Minke et le pasteur Daniel Bourguet. Existentielle, sa perspective n’est pas d’ordre spéculatif et intellectuel, mais toujours centrée sur l’expérience, la transformation et la conversion intérieures.
De présentation très soignée, paraissant une fois par an, la revue est structurée autour d’un thème principal :
Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas n° 1,1995 L’amour des ennemis n° 2, 1996 Salut personnel et salut du monde n° 3, 1997 Vivre et mourir en chrétien n° 4, 1998 Foi et connaissance de Dieu n° 5, 1999 Vie et spiritualité du starets Silouane – Actes du Colloque de Bose, 3-4 octobre 1998 n° 6, 2000 La paternité spirituelle – La prière n° 7, 2001 Mystère et dimensions de la personne n° 8, 2002 Le repentir n° 9, 2003 L'Archimandrite Sophrony, n° 10, 2004 Simplicité et Sagesse, n° 11, 2005 L'humilité, n° 12, 2006 Présence du Saint-Esprit dans la vie du chrétien, n° 13, 2007