Foi orthodoxe

Éloges funèbres de la Mère de Dieu

(pour la fête de la Dormition de la Mère de Dieu, le 15 août)
Épitaphios de la Mère de Dieu
Chapelle de Saint-Séraphim-de-Sarov, Rawdon, Québec, Canada

PRÉSENTATION

L’office des Éloges funèbres de la Mère de Dieu, ou encore les Lamentations pour la Mère de Dieu, peut être célébrer à la fête de la Dormition de la Mère de Dieu le 15 août, en complément les offices byzantins habituels (vêpres et matines). Cet office, qui ne figurent pas aux Ménées, doit son origine à l’Église de Jérusalem, où il est intégré aux matines de la Dormition. L’office a une forme semblable à l’office des Éloges funèbres du Christ, ou l’office des Myrophores, les matines du Samedi saint, célébré ordinairement le Vendredi saint en après-midi ou en soirée. Dans les deux offices, les versets du Psaume 118/119 sont intercalés entre les éloges.

Il existe deux versions de l’office des Éloges funèbres de la Mère de Dieu. La version de l'office que nous présentons ici (sans les versets du Psaume 118/119) est célébrée à l’Église de Jérusalem. Cette version comprend 75 éloges, alors que l’autre version, qui, à notre connaissance, existe en slavon et en anglais traduit du slavon, comprend 176 tropaires, un pour chaque verset du Psaume 118/119, comme les Éloges du Christ. L’introduction originale qui suit et l’office furent traduits du grec par le Hiéromoine Denis (Guillaume).

Cet office est disponible gratuitement en format Word. Écrivez-nous. 


INTRODUCTION

L’ordre hellène du Saint-Sépulcre institué depuis des siècles pour la garde des Lieux Saints veille également sans relâche sur le tombeau de la divine Mère à Gethsémani et célèbre avec beaucoup de piété la mémoire annuelle de la Dormition de notre Dame la toute-bénie Mère de Dieu et toujours-vierge Marie dans son saint temple de Gethsémani sous la présidence de Sa Béatitude notre Père et Patriarche, au milieu d’une grande foule d’ecclésiastiques.

En mémoire de l’ensevelissement du corps immaculé de la toute-sainte Mère de Dieu par les saints Apôtres qui se réunirent par la voie des airs, notre Église de Sion a prescrit depuis des siècles que, la veille de la fête, on célèbre la glorieuse Dormition de la divine Mère et que, dans le temple élevé de son Sépulcre, on porte en procession son lit funèbre, préparé d’avance, pour la sanctification des fidèles. Voici l’ordre de la célébration : La veille de la fête de la Dormition, le 14 août, Sa Béatitude notre Père et Patriarche, s’il se trouve sur place, vient à pied vers 8 heures du soir, accompagné des autres évêques et de tout le clergé, à Gethsémani et il attend dans l’espace qui lui est réservé, en haut et à droite de l’entrée du temple de la Mère de Dieu. Avant d’entrer, les prêtres, revêtus de leurs habits, portent l’Évangéliaire et l’icône de la Dormition; les diacres, les encensoirs. L’Higoumène, avec encens et eau de rose, vient à la rencontre du Patriarche qui, revêtu du mandyas et tenant le bâton pastoral, s’incline pour baiser l’Évangile et l’icône de la Mère de Dieu. Puis, prenant en main la précieuse croix, il s’avance en bénissant le peuple, encensé par les diacres ; il est précédé par les prêtres et le choeur, qui chantent le tropaire apolytikion : « Dans ton enfantement, tu as gardé la virginité » : et il est suivi par les autres évêques et l’ensemble du clergé. Lorsqu’ils arrivent au milieu de la nef, le Patriarche bénit le peuple, comme d’habitude, en forme de croix, tandis qu’on chante : Is polla eti, Despota. Lorsqu’il est monté sur son trône, l’Higoumène lui baise la main et l’on commence à chanter lentement : Ton Despotin, pendant que tous les prêtres viennent prendre ta bénédiction et revêtent leur ornements sacerdotaux. Les autres évêques revêtent l’épitrachilion et l’omophore. Le Patriarche entre et revêt tous ses ornements épiscopaux, puis il encense en tournant autour du Lit funèbre de la Mère de Dieu, qui est exposé au milieu. Puis il dit : « Béni soit notre Dieu ». Et l’on chante le long trisagion funèbre, tandis que les archimandrites portent la litière, en cercle, au-dessous du grand lustre, au milieu de la nef, jusque devant le kouvouklion. Alors le Patriarche pénètre à l’intérieur du Sépulcre de la Mère de Dieu, avec l’encensoir, et il commence à chanter la première strophe des Éloges ; puis les évêques, les prêtres et les chantres continuent le chant de la première stance. Alors le Patriarche sort et encense en forme de croix le Lit funèbre, le sanctuaire et le peuple.


ÉLOGES FUNÈBRES OU THRÈNES DEVANT
L’ÉPITAPHIOS DE LA MÈRE DE DIEU

PREMIÈRE STANCE (ton 5)

En ce jour dans le sépulcre * tu fus déposée, ô Vierge immaculée * dont le sein a pu loger le Verbe infini * et l’a mis au monde sans qu’on puisse l’expliquer.

Tant les hommes que les Anges, * Vierge Mère, furent pris au dépourvu * en présence du mystère qui te concernait: * ton illustre et ineffable sépulture.

Souveraine de la terre, * toi qui règnes également dans les cieux, * à l’étroit dans une tombe tu es enfermée, * mais la chose fut notoire dans le monde entier.

Elle est élevée de terre, * cette passerelle ayant fait passer * de la mort sans espérance à l’éternelle vie * ceux que fit mourir Adam par sa faute.

En amères larmes et thrènes * tes amies toutes ensemble ont éclaté, * ne pouvant souffrir l’idée qu’il puisse t’advenir * de passer par le trépas qui mène en terre.

Pourtant les Esprits célestes * d’allégresse ont exulté en t’accueillant * lorsque tu fus enlevée de terre et transférée, * Vierge pure, jusqu’aux divins tabernacles.

Toi qui vis, ô Vierge pure, * véritablement au plus haut des cieux, * pour nous tous tu intercèdes afin que nous puissions * mériter à notre tour la joie suprême.

Toi la lampe divine * qui fis luire l’ineffable Clarté, * rayonnant depuis le ciel sur nous tes serviteurs, * n’oublie pas, dans ta bonté, ceux de la terre.

Vierge pure, Souveraine, * toi le trône du Très-Haut, notre Dieu, * de la terre vers le ciel tu as été portée, * passant de la mort à l’éternelle vie.

Toi la gloire des pontifes, * la fierté de ceux qui aiment le Christ, * de l’Église tu te montres le meilleur soutien, * le secours des vénérables ascètes.

Toi la bienheureuse Échelle * que Jacob a vue jadis bien clairement * et par où est descendu du ciel le Dieu très-haut, * vers le ciel tu es montée depuis la terre,

Le Fils du Très-Haut, le Verbe * qu’ineffablement tu as enfanté, * ô divine Génitrice, t’a fait traverser * de la condition terrestre à l’immortelle vie’

Comment descends-tu sous terre, * comment subis-tu la mort, ô Marie, * toi la Mère de celui qui nous donne la vie * et qui a ressuscité de tombe tous les morts?

Du Très-Haut tu es l’épouse, * nous reconnaissons en toi clairement * la très-pure Génitrice du Verbe divin, * bien que tu t’exposes à nos regards dans le tombeau.

Il est vrai que les fidèles * contemplèrent ton étrange enfantement; * maintenant c’est vers le ciel qu’ils tournent leur esprit, * se faisant comme étrangers au monde d’ici-bas.

Comme un autre ciel, ô Vierge, * s’est montrée en vérité Gethsémani, * ce jardin qui a reçu ton corps immaculé * et qui pour cela s’est vu rempli de sainteté.

Du salut tu es la porte * et pour nous, ô Vierge Mère, tu deviens * la première en qui notre être se voir recréé, * toi pourtant soumise à la mortelle condition.

Le bâton qui a fait croître * cette fleur au doux parfum qu’est le Christ * au sépulcre maintenant se trouve enseveli * pour que puisse éclore comme fruit notre salut.

Tu es bien la seule au monde * véritablement parmi les mortels * en qui brille tout l’éclat de la résurrection * et pour les déchus la seule expiatrice.

C’est la tombe qui recouvre, * pure Mère, l’enveloppe de ton corps * et ton Fils tient dans ses mains ton âme sanctifiée * que ses bras vont élever vers la lumière.

Par des hymnes angéliques * le ciel a chanté ta mise au tombeau, * célébrant la tombe vide le troisième jour, * Vierge pure, et magnifiant ta sainte gloire.

Toi qui as reçu, ô Vierge, * la lumière qui nous vint depuis le ciel, * tu nous as comblés de grâces, nous qui t’honorons * et qui glorifions ta vénérable Dormition.

Toi la terre ayant fait place * à ce Dieu que nul espace ne contient, * ô Marie, toi le saint temple de mon divin Roi, * à Gethsémani te couvre un peu de terre.

Célébrant, ô Vierge pure, * ton enfantement divin, nous les croyants, * nous chantons et glorifions en toi le temple saint, * le vivant palais de notre divin Maître.

Ô merveille inexplicable * qui dépasse les merveilles de jadis: * celle qui a mis au monde le Donneur de vie * est ensevelie sans vie dans le sépulcre.

Gloire au Père...

Nous te célébrons, ô Verbe, * seul Seigneur et Dieu de tout l’univers, * avec toi nous célébrons le Père et l’Esprit Saint, * tous ensemble rendant gloire à notre divin Roi.

Maintenant...

Ô très-pure Vierge Mère, * tu es bienheureuse et nous te magnifions, * vénérant fidèlement ta sainte Dormition * et ton assomption depuis la terre jusqu’au ciel.

En ce jour dans le sépulcre * tu fus déposée, ô Vierge immaculée * dont le sein a pu loger le Verbe infini * et l’a mis au monde sans qu’on puisse l’expliquer.

Petite litanie, conclue par l’ecphonèse :

Car à ton nom convient la bénédiction, comme à ton règne la gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Amen.

Après ta première stance, le premier des évêques encense à l’intérieur du Sépulcre de la Mère de Dieu et l’on commence ta deuxième stance :.

 DEUXIÈME STANCE (ton 5)

Il est juste et digne, en toute vérité, * ô divine Mère, de te magnifier, * toi le grand trésor de toutes les vertus * et de toutes grâces dont te comble notre Dieu.

Comme le buisson, brûlant au Sinaï * sans se consumer, jadis t’a contemplée * le voyant Moïse, car le feu divin * dans ton sein prit place, ô Vierge, sans te consumer.

En féconde terre s’est toujours montrée, * virginale Mère, à tous ceux qui voulaient * moissonner les gerbes du salut divin * la parcelle vénérable de Gethsémani.

Il est clair, ô Vierge, il nous est évident * que nul n’est capable, sans ta médiation, * de cheminer droit et suivre justement * les pas et les traces de ton Fils et notre Dieu.

Là où les Apôtres réunis en choeur * et l’armée des Anges descendus du ciel * ont formé un cercle pour te célébrer, * virginale Mère, nous nous trouvons, nous aussi.

Vivifie, ô Vierge tout-immaculée,* les fidèles qui vers toi se réfugient, * en usant de ton pouvoir de médiation * auprès de ton Fils, le divin Maître tout-puissant.

Tu as remporté sur la nature* la victoire qui manquait au genre humain, * puisque sans semence tu conçus le Christ, * mais tu meurs, obéissant aux naturelles lois,

Ô merveille prodigieuse en vérité, * une vierge pure allaite un nourrisson * et parmi les morts la Mère de la Vie* gît dans une tombe, préservée de corruption.

Virginale Mère, veuille nous guider * vers le port serein, le havre du salut, * nous que fait sombrer la houle déchaînée * de terribles fautes menaçant nos âmes.

Ton sépulcre, ô Vierge tout-immaculée,* est pour nous l’échelle conduisant vers Dieu * les fidèles qui te chantent, pleins de foi, * et qui glorifient ta vénérable Dormition.

Sainte Vierge, en toi fit sa demeure * la Parole et la Sagesse de Dieu, * et c’est toi qui dans le ciel nous fais loger, * nous qui glorifions ton vénérable enfantement.

Héritiers de l’immortelle vie du ciel, * ô Marie, nous tous, nous sommes devenus * par ton virginal enfantement divin; * aussi nous chantons: réjouis-toi, ô Vierge.

Vierge pure, en toi les naturelles lois * par un grand miracle sont renouvelées, * car au monde tu as mis l’Émmanuel, * tu as enfanté le Dieu qui a donné la Loi.

Ô mystère étrange véritablement * que ta conception et ton enfantement, * puisque sans semence, ô Vierge, tu conçois * et donnes ton lait au Nourricier de l’univers.

Il assume notre humaine condition * tout entière en prenant chair de ton sein, * celui qui a bien voulu déraciner * de notre nature l’adamique transgression.

Virginale Épouse de l’unique Dieu, * tu es bien la porte qui est apparue * sur la terre pour y faire pénétrer * l’Orient venu d’en haut pour les fidèles.

Ni les orateurs les plus habiles * ni les Anges sont capables dignement, * virginale Mère, de te célébrer, * toi la Souveraine qui surpasses tout honneur.

Ton corps et ton âme, tu les as gardés * d’une irréprochable cristallinité, * Vierge glorieuse et tout-immaculée, * c’est pourquoi le Maître s’est épris de ta beauté.

Toi le nouveau livre, le rouleau tout neuf * où le Verbe par le Père fut inscrit, * intercède pour qu’au livre de la vie * soient inscrits ceux qui te chantent, Vierge immaculée.

Comme myrrhe, ô Vierge, nous te présentons * hymnes et cantiques avec nos chants d’adieu * et sur ton sépulcre nous te demandons * de nous procurer pour nos péchés la rémission.

Comme les Disciples et les premiers chrétiens, * avec crainte et allégresse, nous aussi, * entourant ta tombe, Vierge immaculée, * nous nous étonnons de ton étrange dormition.

C’est par toi qu’au monde fut donnée la Joie * pour laquelle nous chantons: réjouis-toi, * et que disparut notre malédiction * lorsque tu as enfanté sur terre le Sauveur.

Nous qui célébrons ton pur enfantement, * virginale Mère tout-immaculée, * nous te rendons gloire et nous te magnifions, * toi le vivant temple du Seigneur notre Dieu.

Comme ta prière vivifie les morts, * virginale Mère, de même façon, * rends la vie à tes indignes serviteurs * mis à mort par des péchés qui ne se comptent plus.

Gloire au Père...

Rendons gloire à Dieu le Père tout-puissant, * à son Fils le Verbe et au très-Saint Esprit, * pieusement chantons la sainte Trinité * qui règne à présent et pour les siècles éternels.

Maintenant...

En ce jour nous tous, fidèles, célébrons * par des hymnes et des cantiques divins, * comme serviteurs ayant la même foi, * la très-pure Génitrice du divin Sauveur.

Il est juste et digne, en toute vérité, * ô divine Mère, de te magnifier, * toi le grand trésor de toutes les vertus * et de toutes grâces dont te comble notre Dieu.

Petite litanie, conclue par l’ecphonèse :

Car tu es saint, ô notre Dieu, et reposes sur le trône des Chérubins, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Amen.

Après la deuxième stance, le second des évêques encense à l’intérieur du Sépulcre de la Mère de Dieu et l’on commence la troisième stance.

 TROISIÈME STANCE (ton 3)

Tous les peuples, tontes les nations * célèbrent ton ensevelissement * et chantent, ô Vierge, une hymne en ton honneur.

Te voyant depuis le haut du ciel, * le Maître et Créateur de l’univers * vint prendre place, ô Vierge, dans ton sein.

Grâce à ton enfantement très-saint, qui nous procure, ô Vierge, le salut, * nous avons pu connaître notre Dieu.

Prie ton Fils en implorant de lui * qu’au jour où il viendra pour nous Juger * il ait pitié de nous tes serviteurs.

Nous qui dans ton temple nous tenons, * ô Vierge, nous pensons, nous les croyants, * que dans le ciel nous sommes en vérité’

Ceux qui mettent leur espoir en toi, * qu’ils soient en vie ou même trépassés, * accorde-leur ta sainte protection.

Il exulte et danse, le ciel, * la terre en fête chante sa joie * en te voyant monter dans les hauteurs.

Morte, ô Vierge,, tu es transférée * vers le séjour de l’immortalité, * et l’ennemi par toi est mis à mort.

C’est pour voir, ô Mère, la beauté * du Fils, qui fut des hommes le plus beau, * que tu te laisses emporter vers les deux.

Ô vraiment, ô véritablement, * ô Vierge, toutes les générations * te disent bienheureuse en vérité.

Vierge, toi la Mère de Dieu, * procure le pardon de ses péchés * à qui te chante avec empressement.

Seule, tu protèges, en ta bonté’ * divine Génitrice, l’orphelin * de même que la veuve et l’indigent.

Vierge pure qui as enfanté * celui par qui l’Hadès fut mis à mort, * tu fus soumise à notre sort commun,

Nous voyons l’étrange enfantement, * ô Vierge, et pour cela nous te chantons * comme la seule qui enfante Dieu.

Ton sépulcre, ô Vierge immaculée, * proclame ton ensevelissement * et ton passage vers la vie d’en haut.

Tous les peuples, toutes les nations, * ô Vierge, devant toi se prosternant, * proclament ta réelle seigneurie.

Des rhéteurs au verbe débordant * tu fis sécher la science et le savoir * par ton enfantement surnaturel.

Coeurs de tous les justes et les croyants, * dansez et d’allégresse jubilez * pour le départ de notre Dame au ciel.

Qui serait capable d’exprimer, * ô seule Mère en la virginité, * l’illustre renommée de tes vertus?

Mère et Vierge tout-immaculée, * des vrais croyants relève le front * par ton enfantement miraculeux.

Toutes les familles des nations * font cercle autour de ton sépulcre saint * en te chantant des hymnes sacrées.

Tous, ô Vierge, nous te proclamons * la protectrice de tous les chrétiens * et plus que tout la Mère des croyants.

Pleins de crainte et de profond respect * touchant ton lit funèbre, nous chantons * en toi la Vierge Mère du Sauveur.

Vierge Mère du divin Sauveur, * préserve de l’ultime châtiment * ceux qui te chantent avec empressement.

Sur la tombe où reposait ton corps * ceux qui devaient, ô Vierge, t’inhumer * ont répandu la myrrhe parfumée.

Sur la tombe où reposait ton corps * ceux qui devaient, ô Vierge, t’inhumer * ont répandu la myrrhe parfumée.

Sur la tombe où reposait ton corps * ceux qui devaient, ô Vierge, t’inhumer * ont répandu la myrrhe parfumée.

Gloire au Père...

Trinité, divine Majesté, * ô Père, Fils unique et saint Esprit, * à qui t’adore accorde le salut.

Maintenant...

Ceux qui mettent leur espoir en toi, * ô toute-sainte Mère de Dieu, * accorde-leur ta garde et protection.

Tous les peuples, toutes les nations * célèbrent ton ensevelissement * et chantent, ô Vierge, une hymne en ton honneur.

Une fois les Éloges terminés, on chante immédiatement les Evloghitaires, sans petite litanie :

 Evloghitaires, t. 5

Souveraine Mère de Dieu, tu es bénie,
garde ceux qui te chantent et protège-les.

Les choeurs angéliques furent frappés d’étonnement * lorsqu’ils te virent comptée parmi les morts, * toi qui avais enfanté le Sauveur des mortels, * qui avec lui a ressuscité Adam * et de l’Enfer nous a tous délivrés.

Toute-pure Mère de Dieu, tu es bénie,
préserve-nous de toute condamnation.

La Vierge demandait avec joie * à ses voisines qui la pleuraient: * Pourquoi, ô femmes, versez-vous ces larmes de compassion? * Cessez donc vos lamentations funèbres et comprenez: * bien que morte, je reste encore avec vous.

Divine Mère immaculée, tu es bénie,
sauve-nous qui sommes pécheurs.

En toute hâte les Apôtres coururent vers toi, * déplorant que tu dusses passer * depuis la terre vers le ciel, * et dirent: Voici venu le temps des larmes, comment souffrir * la douleur d’être orphelins de toi, Vierge tout-immaculée ?

Vierge toute-vénérable, tu es bénie,
à tous accorde-nous le salut.

Prenant la place des porteuses de parfums, * à ton sépulcre nous portons nos hymnes d’adieu, * te chantant comme comptée parmi les morts, * ô Vierge, selon l’humaine condition, * mais passée de terre vers le ciel comme la Mère de Dieu.

Gloire au Père...

Devant le Père prosternons-nous, * devant son Fils et le saint Esprit, * Trinité sainte et consubstantielle qu’avec les Séraphins nous chantons: * Saint, saint, saint est le Seigneur notre Dieu.

Maintenant...

Toi qui as enfanté la Source de vie, * ô Vierge, tu as délivré Adam du péché, * par toi les larmes d’Eve furent changées en joie’ * car il a fait couler sur elle les flots de la vie, * l’Homme et Dieu qui a pris chair de ton sein.

Alléluia, alléluia, alléluia, gloire à toi, ô Dieu (3 fois).

Notre espérance, Seigneur, gloire à toi.

Petite litanie, conclue par l’ecphonèse :

Car les Puissances des cieux chantent ta louange, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.

Amen.

Après quoi, on chante l’Exapostilaire (ton 3) :

Saints Apôtres du Christ revenus des confins de l’univers * pour vous réunir en ce lieu, * portez mon corps au jardin de Gethsémani * et le mettez dans le tombeau; * et toi mon Fils et mon Dieu, toi mon Fils et mon Dieu, * reçois mon souffle et mon esprit. (3 fois)

Puis on chante les Laudes pendant que le Patriarche et les Évêques se prosternent devant l’icône de la Toujours-vierge, qui repose sur le lit funèbre :

Laudes (ton 4) :

En ta glorieuse Dormition * se réjouissent les cieux, * d’allégresse exultent les angéliques armées ; * toute la terre est dans la joie, * te chantant l’hymne des adieux, * Mère du Maître de l’univers, * très-sainte Vierge inépousée * qui as sauvé le genre humain de l’ancestrale condamnation. (2 fois)

Des confins de l’univers * sur un signe divin * accoururent pour t’ensevelir les Apôtres choisis ; * et te voyant portée de terre vers le ciel, * ils t’adressèrent dans la joie la parole de Gabriel : Réjouis-toi qui fus le char de l’entière divinité, * réjouis-toi, unique Vierge ayant uni * par ton enfantement la terre avec les cieux.

Toi qui as enfanté la Vie, * par ta sainte Dormition * tu as franchis les frontières de l’immortelle vie ; * les anges, les principautés, les vertus, les prophètes, les apôtres et toute la création * te firent cortège, tandis que ton Fils a reçu * ton âme pure en ses mains immaculées, * Vierge Mère et divine Épouse.

Suit la Grande Doxologie. Lorsqu’on arrive au Trisagion, chanté lentement et sur un mode funèbre comme au Samedi Saint, les Archimandrites portent à nouveau la sainte Litière jusqu’au premier degré des marches du sanctuaire. Alors on fait les demandes litaniques :

– pour Sa Béatitude le Patriarche,

– pour le pays et pour ceux qui le gouvernent,

– pour nos frères les Évêques, les Prêtres, les Diacres, les Moines et pour toute notre fraternité dans le Christ,

– pour tous les chrétiens fidèles et orthodoxes, pour les pèlerins, les conseillers et les paroissiens du Saint Sépulcre de la Mère de Dieu.

Après l’ecphonèse : « Car tu es un Dieu de miséricorde, plein d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire... », le Patriarche bénit le peuple avec le trikirion, tandis qu’on lui chante: Is polla eti, Despota. On reporte le Lit funèbre à l’endroit où il sera exposé à la vénération des fidèles durant tout l’octave de la Dormition.

Pendant ce temps, on chante à nouveau l’Exapostilaire : « Saints Apôtres du Christ revenus des confins de l’univers... »

Puis le Diacre dit la petite Litanie, et l’on chante le Polychronion du Patriarche, tandis qu’il bénit et donne le Congé.

Durant tout l’octave, les pèlerins sont tous admis à vénérer le Lit funèbre et l’icône de la Mère de Dieu, qu’ils soient orthodoxes, hétérodoxes ou musulmans.

Le 23 Août, jour de la clôture de la fête, après la divine Liturgie, la sainte Litière est ramenée en procession au métochion de Gethsémani par l’Higoumène, accompagné du clergé, des diacres et du peuple.


 

Dernière modification: 
Jeudi 21 juillet 2022