Pages Élisabeth Behr-Sigel

Une chrétienne engagée au coeur de son époque

par Olga Lossky

1. Une jeunesse européenne
2. Découverte de l’Église d’Orient
3. Les années nancéennes
4. La grande dame de l’Orthodoxie


1. Une jeunesse européenne

C’est dans la proche banlieue de Strasbourg qu’Élisabeth voit le jour le 21 juillet 1907. L’Alsace est à cette époque sous annexion allemande et les ascendances mêlées d’Élisabeth se ressentent des aléas historiques qui ont marqués cette région frontalière. Le père d’Élisabeth, un luthérien issu de la bourgeoisie strasbourgeoise et allemand par sa propre mère, a lui-même épousé une juive de Bohème. C’est donc en allemand que l’enfant commence à parler. Durant ses premières années, Élisabeth passe de nombreux étés en Bohème où elle côtoie la branche juive de sa famille.

Cette enfance protégée, peu marquée par la pratique religieuse, prend fin à l’issue de la première guerre mondiale, lorsqu’en 1918 Strasbourg redevient française. Les allemands qui vivent en Alsace sont contraints de quitter la région. Élisabeth assiste alors au départ de ses plus proches amies d’école. Le père de l’une d’elles se suicide et les deux filles désemparées, en recherche de réconfort, poussent alors d’elles mêmes pour la première fois la porte d’un temple luthérien.

En 1919, Élisabeth entre au lycée français de jeunes filles. Là, elle fait l’apprentissage d’une langue et d’une culture nouvelles qui supplanteront rapidement son éducation germanique. Sous l’influence de camarades de classe, la jeune fille décide en 1921 de faire sa confirmation et d’adhérer à la Fédération universelle des associations chrétiennes d’étudiants (FUACE). C’est le premier acte d’engagement d’Élisabeth dans l’Église. La FUACE lui donne l’opportunité de rencontrer des personnalités religieuses, telles Suzanne de Dietrich et le pasteur Marc Boegner, qui ont une influence déterminante dans son désir de rechercher Dieu.

Après l’obtention de son baccalauréat, l’adolescente brillante, habitée de nombreux questionnements, décide se s’inscrire en 1924 à la faculté de philosophie de Strasbourg. Elle y a pour condisciple le philosophe lithuanien Emmanuel Levinas. La jeune fille continue de fréquenter les cercles bibliques de la FUACE et prend une part active au mouvement : elle devient présidente de la « Fédé » strasbourgeoise, branche locale de la FUACE.

Lorsque en 1927 la faculté de théologie de Strasbourg ouvre ses portes aux filles, Élisabeth fait partie des premières inscrites. Conformément à son esprit d’ouverture et de brassage interreligieux qui y règne, la faculté accueille aussi des étudiants étrangers, d’autres confessions, auxquels elle attribue des bourses. La jeune femme a ainsi l’occasion de sympathiser avec trois étudiants orthodoxes de sa promotion, deux russes et un roumain.


2. Découverte de l’Église d’Orient

C’est sous l’influence de cette amitié qu’Élisabeth entre en contact avec la théologie et la spiritualité de l’Église d’Orient. L’un des boursiers russes, Paul Fidler, oriente ses lectures vers les penseurs russes du XIXe siècles qui appartiennent à la période de l’Âge d’argent. L’approche de l’Église comme communion de foi et d’amour, développée par le théologien Alexis Khomiakov, enthousiasme la jeune fille.

Cette amitié féconde conduit Élisabeth à inviter ses condisciples à un congrès de la FUACE qui se tient en banlieue parisienne, au printemps 1928. Grâce au décalage de calendrier entre les Églises orthodoxe et protestante, Élisabeth peut ensuite accompagner ses amis à la nuit de Pâques orthodoxe, célébrée à l’Institut Saint-Serge par le père Serge Boulgakov. Ces matines de la Résurrection sont pour la jeune femme une expérience bouleversante. Elle en ressort avec le vif désir de mieux connaître l’Église orthodoxe. Dès son retour à Strasbourg, elle demande à poursuivre son cursus théologique à l’université protestante de Paris, boulevard Arago. C’est donc sur le pavé parisien qu’elle effectue la rentrée suivante.

Ses amis russes ont conseillé à Élisabeth de prendre contact avec un prêtre orthodoxe français, récemment converti, le père Lev Gillet. Après qu’Élisabeth lui ait écrit, l’ancien bénédictin rend visite à la jeune étudiante dans son foyer de jeunes filles. Il l’enjoint à venir voir la paroisse francophone que, en tant qu’aumônier, il s’emploie à mettre sur pied avec une poignée de jeunes émigrés russes. Là, Élisabeth découvre une communauté vivante, soucieuse de s’adapter aux exigences d’une orthodoxie locale. Elle y rencontre les jeunes penseurs de l’intelligentsia, alors étudiants, que sont Paul Evdokimov, Vladimir Lossky et Eugraph Kovalevsky.

Durant son année d’études parisienne, Élisabeth a ainsi l’occasion de se plonger dans le milieu de l’émigration russe, de fréquenter les cercles intellectuels bouillonnants que constituent le studio franco-russe et les réunions organisées par Berdiaev. Après sa découverte de la théologie orthodoxe à travers ses lectures, il lui est donné de faire l’expérience d’une église vivante par le biais d’une vie paroissiale authentique et la rencontre des penseurs russes. C’est avant tout sa proximité avec le père Lev Gillet qui lui fait partager sa fascination pour la spiritualité russe en même temps qu’il lui rend intelligible le rite oriental, qui influence profondément la jeune femme dans son cheminement intérieur.

De retour à Strasbourg à l’automne 1929, Élisabeth décide de s’unir à l’Église orthodoxe. Le 12 décembre, à la faveur d’un voyage du père Lev dans la capitale alsacienne, elle reçoit de ses mains le sacrement de chrismation. Cette célébration a lieu dans la chambre d’un étudiant, cousin d’Evgraph Kovalevsky. Il s’agit d’André Behr, émigré russe arrivé en France à l’âge de treize ans et étudiant en chimie. C’est ainsi qu’Élisabeth fait la connaissance de son futur mari.

L’année suivante, la jeune femme part en Allemagne pour y écrire sa maîtrise de théologie sur la sainteté russe. Ce thème lui a été suggéré par le père Lev Gillet, qui l’a mise en contact avec Georges Fédotov, l’un des paroissiens épisodiques de la communauté francophone. Spécialiste de l’hagiographie, l’historien Fédotov oriente les travaux d’Élisabeth vers une typologie de la sainteté russe. La maîtrise d’Élisabeth paraîtra sous le titre " Prière et sainteté dans l’Église russe ", d’abord en feuilletons dans la revue Irénikon¸ puis après la guerre sous forme de livre aux éditions du Cerf et par la suite aux éditions de l’Abbaye de Bellefontaine.

Lorsqu’elle revient en France en 1931, Élisabeth a parachevé ses études de théologie. Le doyen de la faculté de Strasbourg lui propose alors d’assumer la fonction de pasteur auxiliaire dans un petit village des Vosges privé de direction religieuse depuis la première guerre. Après avoir pris conseil auprès du père Lev Gillet et du père Serge Boulgakov, la jeune femme estime de son devoir d’accepter une telle charge au service de l’Église. Durant une année, à Villé-Climont, elle assure la prédication et mène une activité pastorale, sans jamais cependant administrer de sacrements. Elle est ainsi l’une des premières femmes à exercer une fonction pastorale officielle dans l’Église.

Son mariage avec André Behr, en février 1933, célébré par le père Lev et l’oncle d’André, le père Nicolas Behr, met fin à l’expérience de pasteur.


3. Les années nancéennes

Le jeune couple s’installe à Nancy où André a trouvé du travail comme ingénieur chimiste. La naissance de Nadine en 1934 puis celle de Marianne en 1936 font d’Élisabeth une mère de famille occupée. Isolée des cercles de réflexion parisiens, elle poursuit cependant son activité intellectuelle, grâce aux livres russes envoyés par sa belle-mère et aux revues religieuses locales auxquelles elle collabore. Déjà les thèmes de ses articles révèlent le souci d’Élisabeth de faire se mieux connaître les traditions d’Orient et d’Occident. La jeune femme continue d’effectuer de nombreux voyages à Paris, où elle retrouve ses amis de l’émigration et fréquente à partir de 1936 la nouvelle paroisse francophone Notre-Dame Joie des Affligés – Sainte Geneviève. Elle a aussi l’occasion de rendre visite au père Lev Gillet dans son nouveau logement, au foyer de la rue de Lourmel dont il est le chapelain. Là, Élisabeth fait la connaissance de mère Marie Skobstov, la fondatrice du foyer qui a dévolu sa vie à l’entraide.

Les relations entre Élisabeth et le père Lev Gillet, essentiellement épistolaire, sont fondées sur une grande connivence intellectuelle et spirituelle, qui s’explique par la similitude de leur cheminement vers l’Église d’Orient. Lors de son départ pour Londres en 1938, le père Lev confie Élisabeth au père Serge Boulgakov. C’est à lui désormais, qu’outre ses beaux-parents, Élisabeth rend principalement visite lorsqu’elle se rend dans la capitale.

La Seconde guerre mondiale bouleverse cet équilibre intellectuel et familial. Dès 1939, André est mobilisé comme ingénieur et part travailler dans une usine du sud de la France. N’ayant plus de revenus, Élisabeth demande alors un poste d’enseignement à l’Éducation nationale et se trouve nommée en Bretagne comme professeur d’allemand. Après une année de séparation au cours de laquelle les troupes allemandes prennent progressivement possession du territoire français, la famille est à nouveau réunie à Nancy.

Une vie nouvelle s’organise, marquée par les privations, l’incertitude du lendemain, les contacts épisodiques avec la famille strasbourgeoise et les amis parisiens. Chez les Behr se réunit de façon très régulière un groupe œcuménique éprouvant le besoin de se retrouver pour se soutenir, partager des discussions théologiques mais aussi mener une action de résistance concrète. Grâce à un contact téléphonique avec mère Marie, Élisabeth parvient à faire passer la fille d’amis juifs, recueillie par les Behr, en zone libre.

C’est sous les canons de la Libération qu’en octobre 1944 Élisabeth accouche de son troisième enfant, Nicolas. À l’issue de la guerre, le contact reprend avec le père Lev, qui invite la théologienne à participer à une conférence du Fellowship of Saint Alban and Saint Sergius, organisme œcuménique travaillant au rapprochement entre orthodoxes et anglicans. Élisabeth deviendra par la suite une familière du Fellowship, dont elle participera à de nombreux rassemblements.

Après les années de guerre, marquées par une ferveur dans la lutte et l’expérience d’une communion réelle entre les membres du groupe œcuménique, le quotidien paisible reprend ses droits. La nécessité de résister pour survivre avait galvanisé les forces d’André Behr, le prémunissant contre toute neurasthénie. Le contrecoup de cette activité lui est difficile. Il part quelques temps à Paris, où il a trouvé un nouvel emploi dans lequel il pense s’épanouir, puis revient très rapidement à Nancy, nerveusement malade, ne pouvant plus exercer son travail. Élisabeth, qui avait continué à enseigner durant la guerre, est désormais la seule à subvenir aux besoin de la famille. Ayant obtenu l’équivalence du certificat de philosophie qui lui permet d’enseigner cette matière, en 1957 elle est d’abord nommée à Verdun où elle est contrainte d’habiter pendant la semaine.

Durant ces années d’urgence matérielle et familiale, l’activité intellectuelle et les relations avec les milieux russes parisiens constituent pour Élisabeth une nécessité vitale. La publication de son ouvrage Prière et Sainteté dans l’Église russe la fait connaître d’un milieu de spécialistes. Élisabeth entre ainsi en contact avec le slaviste Pierre Pascal, professeur à la Sorbonne, sous l’impulsion duquel elle entreprend en 1951 un travail de thèse sur Alexandre Boukharev. La figure très controversée de ce théologien russe peu connu du XIXe siècle ne peut qu’attirer Élisabeth : dans un contexte où l’Église officielle a le danger de s’enliser dans un certain formalisme, Boukharev appelle à un dialogue fécond avec le monde pour faire de l’Évangile une réalité toujours actuelle. Cette attitude, ainsi que sa décision de quitter l’habit monastique pour revenir vivre dans la société, lui vaudra d’être marginalisé par ses contemporains.

Élisabeth se rend aussi souvent que possible dans la capitale, notamment lorsque le père Lev y est aussi de passage. Paul Evdokimov invite le moine de l’Eglise d’Orient au foyer de la CIMADE (Comité inter-mouvements pour l’accueil des évacués) qu’il dirige à Massy pour y célébrer la Liturgie puis donner une conférence. Lors de ces dimanches de Massy se retrouvent des orthodoxes de toutes origines, en recherche d’un dialogue fécond sur leur foi.

Par Eugraph Kovalevsky, Élisabeth est aussi en lien avec des personnes de l’Église catholique orthodoxe de France (ÉCOF), dont il est l’un des fondateurs. Elle publie ainsi quelques articles dans la revue d’un membre de l’ÉCOF, Jean Balzon, intitulée Contacts, qui se veut l’expression d’une orthodoxie francophone au delà des clivages juridictionnels. Dans cette perspective, la revue se dote, pour s’élargir, d’un comité de rédaction qui rassemble, outre ses fondateurs, des penseurs orthodoxes tels que le père Boris Bobrinskoy, Nicolas Lossky et Élisabeth. Sur le conseil du père Lev, ils font appel à un intellectuel français récemment converti à l’orthodoxie qui fréquente depuis quelques temps les dimanches de Massy : Olivier Clément. C’est ainsi qu’en 1959 Contacts amorce un nouveau départ qui fera de la revue l’un des principaux périodiques orthodoxes de langue française. Jusqu’à la fin de sa vie, Élisabeth en restera la collaboratrice assidue, y publiant des articles théologiques de fond comme des comptes-rendus de manifestations ou des recensions de livres.

Au sein du comité de rédaction de Contacts, Élisabeth retrouve un esprit de camaraderie et de dialogue. Ce petit groupe soudé ressent la nécessité de se réunir autour de célébrations et de conférences, d’organiser des rencontres où les orthodoxes puissent partager leur désir de vivre toujours plus selon le message de l’Évangile. Ce mouvement de laïcs constitue la base de la Fraternité orthodoxe en Europe occidentale, qui a pour ambition de dépasser les clivages juridictionnels afin de promouvoir une orthodoxie vivante d’expression locale.

À la demande des lecteurs de Contacts se développe également un réseau de formation théologique par correspondance, qui rejoindra rapidement le cadre de l’Institut Saint-Serge. Élisabeth se charge de présenter la spiritualité orthodoxe dans son ensemble. Son polycopié de cours deviendra ensuite un livre, Le Lieu du cœur : initiation à la spiritualité orthodoxe, publié en 1989 aux éditions du Cerf.

Malgré l’intensité de ses occupations professionnelles et familiales, Élisabeth parvient à réaliser ses premiers grands voyages : d’abord en Union Soviétique, dans le cadre de l’association France-URSS, où elle découvre la réalité du monde communiste, puis en Grèce, durant l’été 1963 où elle est invitée à donner une conférence dans un rassemblement organisé par le mouvement Zoï. Avec le père Lev, elle anime aussi en 1965 un pèlerinage de Syndesmos (regroupement international des mouvements de jeunesse orthodoxe) en Terre Sainte et au Liban.

En 1960 Élisabeth a fini par obtenir un poste d’enseignement à Nancy même. Ses deux filles aînées ont quitté le domicile familial pour se marier et Nicolas vient au printemps 68 présenter sa fiancée à ses parents. C’est au cours de son séjour qu’André Behr, dont la santé avait empiré par crises successives qui le contraignaient de faire des séjours à l’hôpital, s’éteint.

Ses enfants s’étant installés en région parisienne et en Grande-Bretagne, la théologienne n’a désormais plus guère de raisons de demeurer à Nancy. En 1969 elle obtient alors sa mutation au Centre de recherche pédagogique de Beaumont-sur-Oise, au nord de Paris.


4. La grande dame de l’Orthodoxie

En 1970, Élisabeth s’installe avec ses livres et ses archives déjà volumineuses dans le petit deux pièces d’Épinay-sur-Seine qu’elle occupera jusqu’à sa mort. La retraite va lui permettre de se consacrer enfin entièrement à ses activités ecclésiales. Devenue marguillière de la nouvelle paroisse francophone de la Sainte Trinité, dans la crypte de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevski, Élisabeth participe au sein de la Fraternité orthodoxe à la naissance du Comité inter-épiscopal qui rassemble les évêques des différentes juridictions orthodoxes, ainsi qu’à la mise en place des congrès de la Fraternité, organisés d’abord par le Comité de coordination de la jeunesse orthodoxe.

Son activité ne se cantonne pas au domaine pan-orthodoxe : l’Institut supérieure d’études œcuméniques (ISEO) la convie à donner des séries de cours, où elle initie les étudiants à la spiritualité orthodoxe et aux penseurs russes. La théologienne est également conviée à la première consultation de femmes orthodoxes organisée par le Conseil œcuménique des Églises, qui se déroule dans le monastère roumain d’Agapia en 1976. C’est à Elisabeth que l’on confie la conférence introductive.

Agapia marque pour la théologienne le début d’un nouveau champ de réflexion : celui du rôle assumé par la femme au sein de l’Église. Encouragée par monseigneur Émilianos Timiadis et monseigneur Antoine Bloom qui l’enjoint à exprimer très clairement ses positions, Élisabeth devient le porte-parole orthodoxe de cette question au sein du COE. Elle rassemble en 1978 une équipe d’orthodoxes pour répondre à l’enquête du COE sur la communauté des femmes et des hommes dans l’Eglise. Elle participe à de nombreuses conférences et consultations sur ce thème, au cours desquelles elle témoigne de sa vision ouverte de l’Église, de son désir d’actualisation permanente de la vie chrétienne à la réalité contemporaine.

La renommée de cette petite femme pétillante et incisive traverse les continents : elle est invitée à donner des cours au Collège dominicain d’Ottawa, au Centre œcuménique de Tantur proche de Jérusalem. La variété des thèmes abordés au fil de ses conférences révèle la vivacité intellectuelle d’Élisabeth et son désir d’établir des liens entre les confessions chrétiennes en rendant accessible aux Occidentaux la tradition de l’Église d’Orient. L’engagement de la théologienne se manifeste aussi par son combat permanent pour un monde plus humain, qui s’exprime notamment par sa participation à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), dont elle est longtemps la vice-présidente.

À l’âge de la maturité, Élisabeth est devenue la doyenne de l’orthodoxie en France, mémoire vivante que l’on vient consulter sur des questions historiques et ecclésiologiques mais aussi spirituelles. La théologienne entreprend un vaste travail de recherche biographique sur son ami le père Lev Gillet, somme historique qui, parue en 1993 sous le titre Un moine de l’Église d’Orient, devient un ouvrage de référence concernant l’implantation de l’Église orthodoxe en Europe occidentale au XXe siècle. La vieillesse d’Élisabeth, lumineuse et féconde jusqu’aux derniers jours, est le témoignage d’une foi totale dans le Christ ressuscité. Bien que son décès soit officiellement enregistré le 27 novembre 2005, Élisabeth s’est en fait endormie quelques heures avant, le jour de la sainte Catherine. Elle partage avec la sainte égyptienne ce charisme d’intelligence théologique qui, soutenu par une grande audace, lui permit d’orienter toute sa vie vers la connaissance toujours plus intime du Dieu vivant.

Olga Lossky est l'auteur de la biographie d’Élisabeth Behr-Sigel :
Vers le jour sans déclin : Une vie d'Élisabeth Behr-Sigel (1907-2005), Cerf, 2007.

Voir aussi le récit autobiographique d'Élisabeth Behr-Sigel « Mon itinéraire ».


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Dernière mise à jour : 20-12-06